Cetype de rasoir Ă©lectrique doit, pour un rasage efficace, ĂȘtre dĂ©placĂ© contre la peau de façon circulaire afin de capturer un maximum de poils. Les lames sont Ă©galement protĂ©gĂ©es par une grille circulaire mais bien plus fine qui peut, selon certaines personnes, irriter un peu la peau selon la sensibilitĂ©. L’avantage du rasoir Ă  Gellavant pour bĂ©bĂ© Eco by Naty. L'huile pour le bain de bĂ©bĂ© Mustela. Le shampooing doux pour bĂ©bĂ© de Mustela. Lait corporel hydratant pour bĂ©bĂ© de Weleda. Talc de toilette de BĂ©bĂ© Cadum. Mouche bĂ©bĂ© BĂ©aba. Eau de senteur Eau My BB. La trousse de premiers soin pour bĂ©bĂ© Philips Avent. ThermomĂštre pour bĂ©bĂ© SMVUU. Toniqueau miel et Ă  la camomille IngrĂ©dients: ‱ 1 verre d'eau ‱ Un demi-verre d'eau de camomille InaEssentials ‱ 1 cuillĂšre Ă  cafĂ© de miel ‱ 2 Ă  6 Aller vers. Sections de cette Page. Aide accessibilitĂ©. Facebook. Adresse e-mail ou tĂ©lĂ©phone: Mot de passe: Informations de compte oubliĂ©es ? S’inscrire. Voir plus de contenu de InaEssentials.FR - Neurophysiologiede la somesthĂ©sie. 2.2.1. SensibilitĂ© non nociceptive. La sensibilitĂ© non nociceptive est responsable des sensations tactiles et thermiques que nous ressentons Ă  Classementselon la sensibilitĂ© de la peau Solution est: P H O T O T Y P E « PrĂ©cĂ©dent Tout Grille 5 Solution Suivant » Sur CodyCross. CodyCross est un cĂ©lĂšbre jeu nouvellement peausensible et trĂšs sensible Peau sensible et trĂšs sensible : comment les diffĂ©rencier ? « Le phĂ©nomĂšne de peau sensible est en gĂ©nĂ©ral une rĂ©action passagĂšre Ă  . Imprimer E-mail Date de publication Écrit par MEROUR I., SCHWOB S., HERMESCH S., LARZUL C. RĂ©sumĂ© de l'article Effet du gĂ©notype halothane sur les performances de croissance, qualitĂ©s de carcasse et de viande Depuis le dĂ©but des annĂ©es 2000, l’utilisation du PiĂ©train en tant que verrat terminal dans les Ă©levages de production ne cesse de progresser. Cet essor repose d’une part sur la rĂ©putation d’une plus grande rĂ©sistance des issus PiĂ©train Ă  la maladie d’amaigrissement du porcelet et d’autre part sur des considĂ©rations Ă©conomiques d’autant plus importantes depuis le changement de grille de paiement des carcasses intervenu fin 2006. L’allĂšle de sensibilitĂ© Ă  l’halothane n est en sĂ©grĂ©gation dans la race PiĂ©train collectif français » – cela signifie que trois gĂ©notypes coexistent NN, Nn et nn. Quelles influences cet allĂšle a-t-il sur les performances ? La race PiĂ©train est apparue vers 1920 dans une petite commune de Belgique qui lui a donnĂ© son nom. Une majoritĂ© d’experts s’accorde Ă  dire qu’une mutation est Ă  l’origine de sa musculature exceptionnelle. Introduite en France vers 1950, cette race a connu un regain d’intĂ©rĂȘt Ă  partir de 1980 avec le dĂ©veloppement de plans de croisement qui ont permis de tirer avantageusement parti de ses particularitĂ©s mais c’est surtout depuis le dĂ©but des annĂ©es 2000 que son utilisation en tant que verrat terminal a connu une Ă©volution croissante Figure 1. La dĂ©couverte d’un test de biologie molĂ©culaire en 1991 Fuji et al., 1991 a permis de distinguer trois gĂ©notypes les homozygotes rĂ©sistants NN, les hĂ©tĂ©rozygotes rĂ©sistants Nn et les homozygotes sensibles au stress nn. L’allĂšle de sensibilitĂ© Ă  l’halothane est en sĂ©grĂ©gation dans la population collective française PiĂ©train, ce qui signifie que les trois gĂ©notypes, dans des proportions non Ă©quilibrĂ©es, sont prĂ©sents dans cette population. Les effets de l’allĂšle de sensibilitĂ© Ă  l’halothane ont Ă©tĂ© Ă©tudiĂ©s depuis une trentaine d’annĂ©es et il est bien Ă©tabli que cet allĂšle a une influence sur les caractĂšres de carcasse et de qualitĂ© de viande Aalhus et al., 1991 ; GuĂ©blez et al., 1995 ; Hanset et al., 1995 et Larzil et al., 1997. Cependant, les rĂ©sultats de ces Ă©tudes antĂ©rieures sont basĂ©s sur des performances d’animaux croisĂ©s et l’effet de l’allĂšle de sensibilitĂ© Ă  l’halothane a pu ĂȘtre affectĂ© par la sĂ©lection. Ainsi, l’objectif de cette Ă©tude est de comparer les performances zootechniques d’animaux de race pure des trois gĂ©notypes et d’estimer le rĂŽle jouĂ© par l’allĂšle n sur les performances des animaux. Le rĂŽle des stations publiques de contrĂŽle de performances La mise en station de porcelets issus des Ă©levages de sĂ©lection est un Ă©lĂ©ment du dispositif d’évaluation national du potentiel gĂ©nĂ©tique des animaux le contrĂŽle des performances en Ă©levage de sĂ©lection des candidats Ă  la reproduction mĂąles et femelles tĂ©tines, croissance, Ă©paisseur de lard et de muscle est complĂ©tĂ© par le contrĂŽle d’un nombre plus restreint d’animaux sur des performances complĂ©mentaires consommation alimentaire, qualitĂ© de viande, poids des piĂšces de dĂ©coupe,.... Les stations permettent ainsi de rĂ©colter sur un Ă©chantillon rĂ©duit d’animaux, dans un environnement commun, des mesures qui ne peuvent ĂȘtre rĂ©alisĂ©es en routine en Ă©levages de sĂ©lection. Les stations en activitĂ© Ă©taient au nombre de 13 en 1979, elles ne sont plus que deux depuis 2008 Le Rheu 35 et Mauron 56, soit une capacitĂ© de contrĂŽle de 2 500 animaux par an. Les stations publiques porcines sont ouvertes Ă  tous les opĂ©rateurs gĂ©nĂ©tiques français. MATERIELS ET METHODES Origine des animaux Les donnĂ©es utilisĂ©es dans cette Ă©tude ont Ă©tĂ© collectĂ©es dans les trois stations publiques de contrĂŽles de performances ArgentrĂ©, Le Rheu et Mauron entre 2002 et 2008. Les animaux, uniquement des femelles PiĂ©train, ont Ă©tĂ© fournis par sept Ă©levages de sĂ©lection adhĂ©rents aux organisations de sĂ©lection ADN 2 Ă©levages, BPS 1 Ă©levage, GĂšne Ă· 2 Ă©levages et NuclĂ©us 2 Ă©levages. Les animaux d’un mĂȘme Ă©levage ont Ă©tĂ© contrĂŽlĂ©s dans au moins deux stations. Le gĂ©notype halothane des animaux NN homozygote halothane nĂ©gatif ; Nn hĂ©tĂ©rozygote halothane nĂ©gatif ; nn homozygote halothane positil Ă©tait soit dĂ©duit Ă  partir du gĂ©notype des parents soit, si la dĂ©duction n’était pas possible, dĂ©terminĂ© par un test ADN Fuji et al., 1991. Pour Ă©viter la confusion entre l’élevage fournisseur et le gĂ©notype des animaux, seuls les Ă©levages ayant entrĂ© des animaux d’au moins deux gĂ©notypes halothane diffĂ©rents ont Ă©tĂ© conservĂ©s dans le jeu de donnĂ©es. Au total, les performances de 1 557 femelles PiĂ©train 128 NN, 334 Nn et 1095 nn issues de 399 verrats pĂšres ont Ă©tĂ© prises en compte dans cette Ă©tude Figure 2. ModalitĂ©s de contrĂŽle en station Les bandes de contrĂŽles intra type gĂ©nĂ©tique Ă©taient constituĂ©es d’au moins 36 animaux nĂ©s sur une pĂ©riode de deux semaines et issus de trois Ă©levages de sĂ©lection. L’allotement en cases d’engraissement Ă©tait fonction de l’élevage fournisseur. Les animaux, engraissĂ©s dans des cases de 12 individus, Ă©taient alimentĂ©s ad libitum entre 35 et 105 kg de poids de fin de contrĂŽle jusqu’en 2005 et depuis 2006 entre 35 et 110 kg. Suite au changement de grille de paiement des porcs TMP en 2006, les animaux charcutiers sont abattus vers 110-115 kg de poids vifs. Aussi, pour avoir des donnĂ©es comparables Ă  celles des producteurs, le protocole de contrĂŽles en stations publiques a Ă©tĂ© cahier des charges commun aux trois stations spĂ©cifiait les caractĂ©ristiques de l’aliment distribuĂ©. Sur la pĂ©riode oĂč les animaux Ă©taient nourris Ă  volontĂ©, la consommation moyenne journaliĂšre CMJ, l’indice de consommation IC et le gain moyen quotidien GMQ Ă©taient enregistrĂ©s. Le contrĂŽle des performances Ă  l’abattoir Les animaux Ă©taient abattus soit Ă  l’abattoir Cooperl-Industrie Montfort sur Meu — IIIe et Vilaine, soit Ă  l’abattoir Socopa Evron — Mayenne. Les conditions de prĂ©-abattage Ă©taient identiques pour les deux sites, Ă  savoir mise Ă  jeun de 16 Ă  20 heures avant le dĂ©part des stations, temps de transport d’une trentaine de minutes et temps d’attente d’environ trois heures en bouverie. Les Ă©paisseurs individuelles de gras et de muscle G2 et M2 qui sont les composantes du critĂšre de classement TMP Ă©taient rĂ©cupĂ©rĂ©es auprĂšs d’UNIPORC. Environ 20 heures aprĂšs l’abattage, le poids froid et la longueur atlas-pubis de la carcasse Ă©taient enregistrĂ©s puis les demi-carcasses droites Ă©taient dĂ©coupĂ©es selon la dĂ©coupe hollandaise normalisĂ©e MĂ©tayer et Daumas, 1998. Cinq piĂšces principales Ă©taient sĂ©parĂ©es Figure 3 et pesĂ©es la longe, le jambon, la poitrine, l’épaule et la bardiĂšre. À l’issue de la dĂ©coupe, trois mesures de qualitĂ© de viande Ă©taient rĂ©alisĂ©es sur le jambon ‱ le pH ultime pHu du muscle Semimembranosus‱ l’indice de clartĂ© L* du muscle Gluteus medius une valeur faible de L* est associĂ©e Ă  une viande sombre‱ la note du temps d’imbibition qui vise Ă  apprĂ©cier le pouvoir de rĂ©tention d’eau de la viande. Cette notation consiste Ă  chronomĂ©trer le temps d’imbibition de 1 cm2 de papier ph apposĂ© sur le Gluteus medius. Un point est attribuĂ© pour chaque dizaine de secondes Ă©coulĂ©e. Analyses statistiques Les diffĂ©rences entre gĂ©notypes ont Ă©tĂ© estimĂ©es Ă  l’aide d’un modĂšle mixte avec effet pĂšre programme ASRemI de Gilmour et al., 2006. Les modĂšles d’analyses utilisĂ©s prenaient en compte les effets fixĂ©s de la combinaison annĂ©e x bande x station 61 niveaux et gĂ©notype 3 niveaux, la covariable poids de carcasse pour les cinq piĂšces de dĂ©coupe. L’élevage fournisseur a Ă©tĂ© inclus dans le modĂšle en tant qu’effet alĂ©atoire pour tous les caractĂšres Ă©tudiĂ©s exceptĂ©s l’indice de consommation, le poids d’épaule et les trois mesures de qualitĂ© de viande. Les effectifs par date d’abattage Ă©tant faibles, cet effet a Ă©tĂ© pris en compte pour les trois mesures de qualitĂ© de viande comme effet alĂ©atoire. Des rapports de vraisemblance ont Ă©tĂ© utilisĂ©s pour tester les diffĂ©rents effets alĂ©atoires. RÉSULTATS ET DISCUSSION CaractĂšres de production Les prĂ©cĂ©dents rĂ©sultats ont permis de comparer les trois gĂ©notypes pour 15 caractĂšres mesurĂ©s en station publique de contrĂŽle de performances. La figure 4 reprĂ©sente par critĂšre l’effet de l’allĂšle halothane n. Les rĂ©sultats sont exprimĂ©s en unitĂ© d’écart-type phĂ©notypique de maniĂšre Ă  pouvoir comparer les effets d’un critĂšre Ă  l’ raisonnant en valeur absolue, l’effet le plus important de l’allĂšle n est observĂ© sur la capacitĂ© de rĂ©tention en eau de la viande, estimĂ©e Ă  partir du temps d’imbibition -0,76 Ă©cart-type. Pour les critĂšres de carcasse, l’amplitude de l’effet de l’allĂšle halothane varie de 0,35 Ă  0,62 Ă©cart-type ce qui est conforme aux effets rapportĂ©s par Larzul et al. 1997 pour le rendement de carcasse, la longueur et l’épaisseur de gras G2. L’allĂšle de sensibilitĂ© Ă  l’halothane Ă  un effet faible Ă  nul sur les trois caractĂšres de production GMQ, IC et CMJ. CONCLUSIONS ET PERSPECTIVES Les rĂ©sultats de cette Ă©tude, basĂ©e sur un large jeu de donnĂ©es et sur des animaux de race pure, permettent d’actualiser les connaissances sur l’effet de l’allĂšle halothane. La majoritĂ© des prĂ©cĂ©dentes Ă©tudes ont Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©es il y a plus de dix ans sur des animaux croisĂ©s. L’allĂšle de sensibilitĂ© Ă  l’halothane affecte significativement la plupart des caractĂšres considĂ©rĂ©s dans cette Ă©tude. L’effet de l’allĂšle est le plus important pour la capacitĂ© de rĂ©tention en eau de la viande suivi des caractĂšres de carcasse. Pour les critĂšres d’efficacitĂ© alimentaire, composantes de carcasses et indice de clartĂ©, les performances des animaux ou carcasses hĂ©tĂ©rozygotes sont plus proches des performances des animaux ou carcasses homozygotes NN. Il est important de noter que ces rĂ©sultats ont Ă©tĂ© obtenus sur des animaux de race pure — Ă  l’étage de la production, environ 75 % des porcs charcutiers sont hĂ©tĂ©rozygotes Nn. Actuellement, le gĂ©notype des animaux PiĂ©train collectif n’est pas pris en compte dans les Ă©valuations gĂ©nĂ©tiques. Les futurs reproducteurs sont sĂ©lectionnĂ©s d’une part selon leur gĂ©notype quand il est connu et d’autre part Ă  l’aide d’un indice de sĂ©lection classique. Cette stratĂ©gie conduit vraisemblablement Ă  des rĂ©sultats sub-optimaux. Pour apporter une rĂ©ponse Ă  ses interrogations, des Ă©tudes sont actuellement en cours Schwob et al., 2010. RemerciementsLes auteurs remercient le personnel des stations publiques de contrĂŽles de performances d’ArgentrĂ©, Le Rheu et Mauron pour la rĂ©colte des donnĂ©es. BIBLIOGRAPHIE AALHUS, JONES, 5DM., ROBERTSON, TONG, SATHER, 1991. Growth characteristics and carcass composition of pigs with known genotypes for stress susceptibility over a weight range of 70 to 120 kg. Anim. Prod., 52, 347-353. EIKELENBOOM G., MINKEMA D., 1974. Prediction of pale soft exsudative muscle with a non-lethal test for the halothane-induced porcine malignant hyperthermia syndrome. Tijdschr. Diergeneeskunde, 99, E., MANTECA X., FONT J., GISPERT M., CARRIÔN D., VELARDE A., RUIZ-DE-LA-TORRE DIESTRE A., 2004. A comparison of halothane homozygous negative and positive pie- train sire lines in relation to carcass and meat quality, and welfare traits. Meat Science 66, J., OTSU, K., ZORZATO, R, DE LEON, S., KHANNA, WEILER, O’BRIEN, RJ., MACLENNAN 1991. Identification of a Mutation in Porcine Ryanodine Receptor Associated with Malignant Hyperthermia. Science, 253, 448-451. GILMOUR GOGLE, CULLIS, THOMPSON, R., 2006. “ASReml User Guide Release VSN International Ltd, Hemel Hempstead, HP1 lES, R., PABOEUF, F., SELLIER, R, BOUFFAUD, M., BOULARD, J., BRAULT, D., LE TIRAN, PETIT, G, 1995. Effet du gĂ©notype halothane sur les performances d’engraissement, de carcasse et de qualitĂ© de viande du porcs charcutier. JournĂ©es Rech. Porcine en France, 27, R., DASNOIS, C., SCALAIS, S., MICHAUX, C., GROBET L., 1995. GĂ©notype au locus de sensibilitĂ© Ă  l’halothane et caractĂšres de croissance et carcasse dans une F2 PiĂ©train x Large White. Genet. Sel. Evol., 27, C., LE ROY, R, GUÉBLEZ, R., TALMANT, A., GOGUÉ, J., SELLIER, R, 1997. Effect of halothane genotype NN, Nn, nn on growth, carcass and meat quality traits of pigs slaughtered at 95 kg or 125 kg live weight. J. Anim. Breed. Genet., 114, 309-320. MÉROUR I., HERMESCH S., SCHWOB S., TRIBOUT T., 2009. Effect of the Halothane genotype on growth performances, carcase and meat quality traits in the Pietrain breed of the French national pig breeding program. Proc. Assoc. Advmt. Anim. Breed. Genet. 18, A., DAUMAS G., 1998. Estimation par dĂ©coupe de la teneur en viande maigre des carcasses de porc. JournĂ©es Rech. Porcine en France, 30, S., TRIBOUT t, BAZIN C., DELAUNAY I., BIDANEL J., LARZUL C., 2010. Prise en compte du gĂ©notype halothane dans l’évaluation gĂ©nĂ©tique de la population PiĂ©train.. JournĂ©es Rech. Porcine en France, 42, sous presse. Haut de page TĂ©lĂ©charger l'article complet 1Ma rencontre avec Didier Anzieu date de mes annĂ©es de formation Ă  l’APF dont il Ă©tait un des membres Ă©minents. J’ai toujours Ă©tĂ© impressionnĂ©e par la force de sa pensĂ©e, une pensĂ©e vivante, crĂ©ative, inventive, en prise directe avec le corps et la clinique, alliĂ©e Ă  un esprit trĂšs vif mĂȘlant humour et ironie. Didier Anzieu avait le goĂ»t du mot d’esprit qui allie l’esprit des mots Ă  l’esprit de la tendance selon la distinction de Freud. Chez Didier Anzieu, le travail crĂ©ateur conjugue le circuit court du mot d’esprit et le circuit long que nĂ©cessite l’Ɠuvre. 2Dans son livre sur Beckett, en Ă©voquant le souvenir de la piĂšce En attendant Godot il l’associe Ă  ce qu’auraient pu ĂȘtre les PensĂ©es de Blaise Pascal transposĂ©es Ă  la scĂšne, mais en remarquant tout de suite une diffĂ©rence, celle du rire absent chez Pascal et suscitĂ© chez le spectateur par Beckett. “L’éclat de rire provoquĂ© chez le lecteur, le spectateur, rend tolĂ©rable le dĂ©voilement du nĂ©ant qui occupe le cƓur de notre ĂȘtre.” Pascal, Beckett, Bion, Winnicott, il faudrait en ajouter quelques autres, avec lesquels Didier Anzieu a entretenu des relations multiples voire gĂ©mellaires, comme avec AndrĂ© Green, sans oublier sa frĂ©quentation permanente de l’Ɠuvre freudienne des auteurs qui ont affrontĂ© les difficultĂ©s de penser, l’attaque des pensĂ©es, le vide de la pensĂ©e, la douleur de penser, toutes les manifestations qui poussent la psychanalyse aux limites de l’analysable mais en ont aussi repoussĂ© les limites. Comment le mode de penser analytique peut-il transformer les entraves, les empĂȘchements, les limites de la pensĂ©e en libertĂ© et plaisir de penser ? Questions centrales qui animent la recherche psychanalytique depuis plus de trente ans ! 3Il y a chez Didier Anzieu dans la diversitĂ© de ses intĂ©rĂȘts l’enseignement, le groupe, les processus de crĂ©ation, la pratique de l’analyse et notamment avec les organisations psychiques non nĂ©vrotiques une grande unitĂ© il me semble en effet que la pensĂ©e constitue l’axe majeur un vertex selon la terminologie de Bion qui ordonne ses travaux depuis son intĂ©rĂȘt prĂ©coce pour Blaise Pascal jusqu’à son livre de 1994 intitulĂ© Le penser. A l’ñge de 17 ans, Didier Anzieu dĂ©couvre Pascal par l’intermĂ©diaire d’un professeur de philosophie Zacharie Tourneur qui l’associe au travail de rĂ©vision d’une Ă©dition nouvelle des PensĂ©es selon le classement original Ă©tabli par l’auteur lui-mĂȘme. Il caresse alors l’idĂ©e de faire une ThĂšse sur la pensĂ©e philosophique de Pascal. Finalement, sur l’instigation de Daniel Lagache, il se tourne vers Freud et suit le cheminement de la pensĂ©e freudienne dans L’auto-analyse, ce qui le conduira sur les voies du travail crĂ©ateur puis au Moi-peau et au Moi-pensĂ©e. “Longtemps j’ai regardĂ© penser Freud.” dit il, et, comme il ne cesse jamais de se rĂ©fĂ©rer Ă  la clinique et au couple patient/analyste, il ajoute “La sĂ©ance constitue un observatoire privilĂ©giĂ© pour regarder penser les autres, pour se regarder penser soi-mĂȘme.” 4Penser les pensĂ©es. Une distinction s’impose, celle entre les pensĂ©es et le penser en utilisant ce nĂ©ologisme empruntĂ© Ă  la langue allemande qui transforme un verbe en substantif. Bion, de son cĂŽtĂ©, parle d’un appareil Ă  penser les pensĂ©es et Didier Anzieu est dans la mĂȘme ligne de rĂ©flexion. Les pensĂ©es prĂ©existent au penser, “elles sont en expansion illimitĂ©e comme l’univers des Ă©toiles. Le bord oĂč elles s’arrĂȘteraient et s’effondreraient dans le vide absolu est impensable et cependant toujours esquissĂ© Ă  l’horizon.” Le bord, le vide, l’effondrement, autant de reprĂ©sentations qui manifestent le danger qui guette et apparaĂźt plus particuliĂšrement dans certaines organisations psychiques, ou Ă  la suite de traumatismes, l’impensable. C’est au penser qu’est dĂ©volue la fonction de contenir, transformer, donner forme aux pensĂ©es. C’est le penser qui protĂšge du vide. “Le penser se construit par auto-organisation, pour que les pensĂ©es deviennent pensables.” 5Les pensĂ©es sont constituĂ©es des reprĂ©sentations que se fait l’appareil psychique Ă  partir des Ă©tats et des mouvements du corps. Elles sont des figurations de l’expĂ©rience de satisfaction quand celle-ci vient Ă  manquer. Cette expĂ©rience de satisfaction est Ă  la fois sensorielle et motrice. Elle est un vĂ©cu corporel. La liaison plus tardive avec les mots du prĂ©conscient permet l’identification, la perception consciente des Ă©tats du corps. Le penser, lui, va permettre la mise en relation des pensĂ©es, la circulation d’une pensĂ©e Ă  une autre. La rĂšgle de l’association libre repose sur la possibilitĂ© du mouvement psychique. Elle se situe dans une perspective essentiellement dynamique. L’apport de Didier Anzieu est du cĂŽtĂ© de la topique, c’est-Ă -dire du cĂŽtĂ© du contenant plus que du contenu. C’est l’appareil Ă  penser les pensĂ©es, le penser, qui constitue la prĂ©occupation de Didier Anzieu. Le penser est particuliĂšrement mis en Ă©vidence dans les pathologies narcissiques et limites Ă  travers ses distorsions, ses failles, ses empĂȘchements qui permettent de saisir des fonctions qui sont en fait gĂ©nĂ©rales. 6Dans un texte de 1975, Didier Anzieu se penche sur la naissance du concept de vide chez Pascal et dĂ©gage le travail de transformation qu’opĂšre Pascal Ă  partir de l’horreur du vide jusqu’à la possibilitĂ© de le penser. Pascal enfant prĂ©sente Ă  l’ñge d’un an “une maladie de langueur”, terme de l’époque, qu’Anzieu apparente Ă  une dĂ©pression, associĂ©e Ă  deux phobies il ne pouvait souffrir de voir son pĂšre et sa mĂšre proches l’un de l’autre, et il avait une aversion pour l’eau. Didier Anzieu interprĂšte ces deux phobies, la premiĂšre comme l’angoisse de la scĂšne primitive, la deuxiĂšme comme une angoisse plus archaĂŻque, une angoisse du vide par vidange de tout ce qui s’écoule du corps, urines, excrĂ©ments, flatuositĂ©s, c’est-Ă -dire les trois catĂ©gories d’élĂ©ments, liquides, solides, gazeux, dont Pascal, savant, Ă©tudiera les lois gĂ©nĂ©rales rĂ©glant leur Ă©quilibre. La grossesse de la mĂšre, Ă  ce moment lĂ , preuve du rapprochement intime des parents, et exposition de la pesanteur d’un ventre gravide, a dĂ» renvoyer l’enfant Ă  sa propre terreur opposĂ©e du vidage. La prĂ©sence chez l’enfant d’un dĂ©veloppement prĂ©coce du moi et de la pensĂ©e lui a permis des transformations crĂ©atrices et non destructrices. La phobie lui permet de projeter l’angoisse d’ĂȘtre vidĂ© des substances internes de son propre corps sur un objet externe, l’eau. Sa pensĂ©e en fait aussi un objet contraphobique, sur lequel se porte la connaissance Pascal ne cessera de se prĂ©occuper de l’équilibre des “liqueurs”. 7Reprenant plus tard la notion d’Aristote selon laquelle la nature a horreur du vide, il se lance avec passion dans une sĂ©rie d’expĂ©rimentations sur les effets de la pesanteur et de la pression de l’air. Mais selon l’interprĂ©tation de Didier Anzieu cette recherche scientifique d’une trĂšs grande importance, se fonde sur “une intuition personnelle, intuition de quelque chose dont il a fait et dont il garde, colmatĂ©e, l’expĂ©rience intime dans son propre corps.” Ce quelque chose est enfin extĂ©riorisĂ©, rendu visible en haut des tubes expĂ©rimentaux. Reprenant les Ă©tudes de Toricelli, Pascal dĂ©montre que l’horreur du vide n’était qu’une horreur imaginaire. Ce n’est pas la nature, c’est la pensĂ©e qui a horreur du vide. Et Didier Anzieu ajoute “Le vide n’est plus l’absence, l’impensĂ©, l’innommable. Il devient une piĂšce nĂ©cessaire de la physique, une rĂ©alitĂ© dĂ©finie, dĂ©limitĂ©e, mise en place. Ce que Pascal, enfant, avait projetĂ© au-dedans de lui-mĂȘme dans une angoisse mortelle, Pascal, jeune homme, le projette au-dehors sur la nature. En mĂȘme temps il projette sur cette derniĂšre ce qui, dans sa dĂ©tresse enfantine, avait constituĂ©, de ce vide, l’antithĂšse et sans doute le contrepoids la pesanteur.” En dĂ©finitive, “dans la physique pascalienne, la pesanteur et le vide s’accordent et se complĂštent”. L’une et l’autre ont des limites. Ce qui s’oppose au vide n’est pas le pesant, mais le sans-limites, l’infini. Comme l’horreur du vide, le dĂ©sir d’infini appartient au propre de la pensĂ©e. Mais dans la pensĂ©e pascalienne, l’angoisse continue d’occuper la place centrale, angoisse du vide que le divertissement donne l’illusion de combler et qui ne peut ĂȘtre surmontĂ© que par la pensĂ©e, la pensĂ©e qui contient, “comprend” au sens Ă©tymologique employĂ© par Pascal, cette angoisse fondamentale. Pascal fait Ɠuvre crĂ©atrice par un processus de double retournement diffĂ©rent du double retournement de la pulsion dĂ©crit par Freud retournement de la pulsion en son contraire et sur la personne propre. Il s’agit ici d’un retournement entre la rĂ©alitĂ© psychique et la rĂ©alitĂ© extĂ©rieure, mais aussi retournement terminal de la fin sur le dĂ©but tout en conservant le retournement initial du dedans au dehors. 8Ce mode de penser, que figure l’anneau de Moebius, Didier Anzieu le retrouve chez l’homme Beckett et dans son Ɠuvre. Mais c’est aussi en rĂ©fĂ©rence Ă  l’anneau de Moebius que Didier Anzieu dĂ©finit d’une maniĂšre plus gĂ©nĂ©rale l’organisation et le fonctionnement psychique des Ă©tats limites avec des troubles de la distinction entre ce qui vient du dedans et ce qui vient du dehors, et des troubles de la distinction entre contenant et contenu. Il y voit l’effet de relations particuliĂšres avec l’environnement maternel sous le signe de la discordance. Une mĂšre qui alterne brusquement l’excitation et la communication mais aussi passe d’un trop d’excitation Ă  un arrĂȘt brusque de l’excitation et de l’absence de communication Ă  l’arrivĂ©e massive de la communication. Telle Ă©tait semble-t-il la mĂšre de Beckett et peut-ĂȘtre celle de Pascal dans les reconstructions que l’on peut en faire Ă  travers le mode de fonctionnement psychiques de leurs fils. 9Avec sa rencontre, essentiellement littĂ©raire avec Beckett, Didier Anzieu poursuit un travail de pensĂ©e original, dĂ©rangeant, souvent bouleversant. Les associations sur Pascal sont frĂ©quentes. Didier Anzieu construit avec Beckett l’équivalent d’un couple analytique rĂ©vĂ©lant comment il est pris dans le fonctionnement de la pensĂ©e de Beckett mais aussi comment il s’en dĂ©gage. Un travail de transformation psychique infini ou plutĂŽt, selon le mot de Didier Anzieu, indĂ©finitif oĂč la pensĂ©e est mise Ă  l’épreuve tantĂŽt du cĂŽtĂ© de la crĂ©ation, tantĂŽt du cĂŽtĂ© du nĂ©gatif. Et il distingue les retournements, processus dĂ©fensifs et Ă©laboratifs des renversements, procĂ©dĂ©s propres du penser nĂ©gatif, dont la trilogie Murphy, Watt et Mercier et Camier est une parfaite illustration. Aux retournements conceptualisĂ©s par Freud, retournements de la pulsion libidinale ou agressive en son contraire et retournements sur la personne propre actif, passif il ajoute les retournements gĂ©nĂ©ralisĂ©s Ă  l’espace, au temps, aux quantitĂ©s et aux qualitĂ©s sensibles. La logique peut se retourner contre elle-mĂȘme et devenir paradoxale et par lĂ  mĂȘme source de crĂ©ativitĂ©. Il les oppose aux renversements, renverser ce qui tient debout, renverser le bon sens, faire fonctionner de travers les organes des sens, distordre le sens des choses, inverser les valeurs. 10Penser est une activitĂ© du Moi, un moi conçu selon le modĂšle de la deuxiĂšme topique freudienne, c’est-Ă -dire un moi en grande partie inconscient. Le Moi tel que le dĂ©veloppe Freud en 1922 dans le Moi et le ça, conjugue des origines diffĂ©rentes d’une part il est dĂ©rivĂ© des sensations corporelles, principalement de celles qui ont leur source dans la surface du corps, ce qui fait dire Ă  Freud que le moi est avant tout un moi corporel qui n’est pas seulement un ĂȘtre de surface mais lui-mĂȘme la projection d’une surface, et il reprĂ©sente la surface de l’appareil mental ; et d’autre part, il est un prĂ©cipitĂ© des objets incorporĂ©s et introjectĂ©s. Le Moi pour Freud rassemble le corps et l’empreinte de l’objet. A partir de lĂ , Didier Anzieu dĂ©veloppe et enrichit la conception freudienne du Moi en proposant l’idĂ©e d’un Moi-peau qu’il dĂ©finit ainsi “une figuration dont le Moi de l’enfant se sert au cours des phases prĂ©coces de son dĂ©veloppement pour se reprĂ©senter lui-mĂȘme comme Moi contenant les contenus psychiques, Ă  partir de son expĂ©rience de la surface du corps.” Et il ajoute “cela correspond au moment oĂč le Moi psychique se diffĂ©rencie du Moi corporel sur le plan opĂ©ratif et reste confondu avec lui sur le plan figuratif.” 11Le trait d’union entre le mot “Moi” et le mot “peau” marque une ellipse, figure englobante Ă  double foyer la mĂšre et l’enfant. Cette figuration en ellipse fait sortir le moi-peau du solipsisme et l’engage dans la relation avec l’autre. L’idĂ©e du Moi-peau constitue une rĂ©ponse originale Ă  la question des atteintes des limites du moi ou du flou de ces limites posĂ©e par certaines organisations psychiques. L’invention de Didier Anzieu fait Ă©cho Ă  la notion de double limite proposĂ©e par AndrĂ© Green, limite d’une part entre le dehors et le dedans, limite intrapsychique d’autre part entre le prĂ©conscient-conscient et l’inconscient, les processus de pensĂ©e se situant Ă  l’intersection des deux. 12Dans sa dĂ©marche crĂ©atrice, Didier Anzieu donne libre cours Ă  un mouvement de pensĂ©e qui privilĂ©gie la mĂ©taphore. L’invention du Moi-peau est une trouvaille mĂ©taphorique dont le dĂ©veloppement s’avĂšre d’une grande richesse. L’écoute des mots de la langue comme la situation psychanalytique la privilĂ©gie, permet d’entendre la dimension mĂ©taphorique d’un certains nombres d’expressions qui utilisent les fonctions tactiles de la peau “avoir une sensibilitĂ© Ă  fleur de peau” connote la rĂ©ceptivitĂ© tactile, “caresser quelqu’un dans le sens du poil”, “avoir la main heureuse”, fait rĂ©fĂ©rence au plaisir tactile ; “avoir quelqu’un dans la peau” fait rĂ©fĂ©rence Ă  l’attachement passionnel ; “tu me fais suer” renvoie Ă  la fonction d’élimination ; “c’est une peau de vache”, “lui faire la peau”, “se faire crever la peau” sont autant d’expressions d’une fonction agressive-dĂ©fensive ; “entrer dans la peau d’un personnage”, renvoie Ă  une fonction d’identification ; “faire peau neuve” Ă©voque le renouvellement ; “toucher la rĂ©alitĂ© du doigt” connote l’épreuve de la rĂ©alitĂ©. Cette liste n’est, bien entendu, pas exhaustive
 13On parle de “contact” pour tous les sens on contacte au tĂ©lĂ©phone quelqu’un qu’on entend Ă  distance, sans le voir ; on a un bon contact avec quelqu’un qu’on voit mais qu’on ne touche pas ; la peau est ainsi le rĂ©fĂ©rent de base auquel sont rapportĂ©es les diverses donnĂ©es sensorielles. Et le registre langagier de la peau ouvre un vaste champ mĂ©taphorique. Le mode de penser mĂ©taphorique permet de mettre en rapport des phĂ©nomĂšnes issus de champs Ă©pistĂ©mologiques diffĂ©rents et variĂ©s. La mĂ©taphore favorise l’interconnexion de donnĂ©es multiples et Ă©parses. Didier Anzieu a lui-mĂȘme retracĂ© les chemins qui l’ont conduit Ă  cette dĂ©couverte. Il a pris en effet en considĂ©ration des donnĂ©es Ă©thologiques, groupales, projectives, dermatologiques, sociales, et il s’appuie sur une clinique psychanalytique. C’est en effet surtout en tant qu’analyste, confrontĂ© Ă  la nĂ©cessitĂ© de penser l’expĂ©rience psychanalytique qu’il a créé cette nouvelle notion. C’est la pression interne suscitĂ©e par la rencontre analytique et ses difficultĂ©s qui pousse Ă  donner des mots nouveaux Ă  ce qui jusqu’alors n’était pas reprĂ©sentable. La mĂ©taphore met en reprĂ©sentation l’inconnu, la relation d’inconnu telle que l’a Ă©tudiĂ©e Guy Rosolato, et il faut entendre reprĂ©sentation jusque dans son sens scĂ©nique, de mise en scĂšne, de figuration, qui inclut le sensoriel dans toutes ses dimensions. La mĂ©taphore est ouverture de sens, Ă  partir d’un dĂ©placement, d’un transfert comme son Ă©tymologie en tĂ©moigne, elle est transfert d’un lieu Ă  un autre, intrapsychique et intersubjectif. La mĂ©taphore issue d’une pensĂ©e associative, incite Ă  la circulation de la pensĂ©e d’une reprĂ©sentation Ă  une autre. Or, ce mode de penser est prĂ©cisĂ©ment difficile dans certaines organisations psychiques en particulier celles qui mettent en place le type de rĂ©sistance dĂ©crite par AndrĂ© Green dans la position phobique centrale. Devant ces rĂ©sistances Ă  l’analyse, ce blocage de la rĂšgle fondamentale, c’est Ă  l’analyste de supplĂ©er, d’inciter, de susciter la relance de la pensĂ©e. 14La mĂ©taphore est porteuse d’une dynamique, dans un mouvement d’émergence et elle relance effectivement la pensĂ©e. Elle sollicite la participation active, elle entraĂźne l’autre dans son transport, dans l’illusion crĂ©atrice d’une expĂ©rience commune et partagĂ©e. Il y a de la sĂ©duction dans la mĂ©taphore. C’est dire aussi que cet Ă©lan est portĂ© par un mouvement libidinal. Mais elle peut ĂȘtre aussi une Ă©chappĂ©e sans fin dans l’imaginaire. Dans un entretien avec RenĂ© KaĂ«s en mars 1993, Didier Anzieu disait que la mĂ©taphore est Ă  l’origine mĂȘme du sens et il ajoutait que le travail de recherche s’effectue entre deux pĂŽles, le pĂŽle de la mĂ©taphore et le pĂŽle du concept, plus abstrait qui garantirait une certaine rigueur. Mais ce que l’on gagne en rigueur, on risque de le perdre par appauvrissement. Et il acquiesçait Ă  la proposition de RenĂ© KaĂ«s qu’il y aurait un travail de la mort dans le concept. 15La mĂ©taphore est en lien Ă©troit avec le fantasme. Elle est issue du fantasme et elle provoque le fantasme. La mĂ©taphore du Moi-peau maintient le lien entre le corps et la psychĂ©. Le fantasme Ă©tablit une rĂ©action circulaire entre le perceptif incluant tous les aspects de la sensorialitĂ© et la reprĂ©sentation consciente et inconsciente. Ainsi la mĂ©taphore du Moi-peau permet l’émergence du fantasme d’une peau commune entre la mĂšre et l’enfant. Ce fantasme est rĂ©activĂ© dans la relation amoureuse. Cette peau commune tient les partenaires de la relation attachĂ©s ensemble et assure une communication sans intermĂ©diaire, une empathie rĂ©ciproque, mais aussi dans une dĂ©pendance symbiotique. Le fantasme d’arrachement de cette peau commune est Ă  l’origine de la blessure narcissique comme du masochisme. L’enfant acquiert un Moi-peau qui lui est propre par une double intĂ©riorisation, celle de l’interface qui devient une enveloppe pychique contenante des contenus psychiques, et celle de l’entourage maternant qui devient le monde intĂ©rieur des pensĂ©es, des images, des affects. Cette intĂ©riorisation a pour condition le double interdit du toucher. Le moi-peau s’inscrit dans une topique de l’appareil psychique, voire une topologie qui Ă©tudie les relations des espaces et les propriĂ©tĂ©s des dĂ©formations. En 1990, dans L’épiderme nomade et la peau psychique, Didier Anzieu Ă©crit “Tout point de vue topique est nĂ©cessairement mĂ©taphorique ; on ne peut en parler que par des analogies ; l’espace psychique et l’espace physique se constituent en mĂ©taphores rĂ©ciproques. Le Moi-peau est une des ces mĂ©taphores. Son efficacitĂ© se mesure Ă  son pouvoir d’évoquer des cas concrets.” 16Le Moi-peau remplit des fonctions analogues au sens fort, pas vaguement ressemblant, mais identiques aux fonctions de la peau. Le Moi-pensant, Ă  son tour transpose les fonctions du Moi-peau. Et Didier Anzieu prĂ©cise que le travail associatif du patient et le travail interprĂ©tatif de l’analyste ont pour but d’instaurer, d’entretenir, de consolider ces fonctions. La peau, le moi, le penser ont donc des fonctions identiques, Ă  des niveaux d’abstraction et de symbolisations diffĂ©rents. Dans un usage concret, la mĂ©taphore corporelle peut Ă©voquer des comportements. Winnicott avec le holding et le handling a prĂȘtĂ© parfois Ă  une interprĂ©tation de ce genre. En fait il faut, avec la mĂ©taphore penser l’écart entre le corps, le comportement et les diffĂ©rents niveaux de symbolisation. Alors que le Moi-peau est une mĂ©taphore de l’enveloppe corporelle, le penser est, pour l’essentiel, une mĂ©tonymie du moi. La pensĂ©e crĂ©atrice oscille entre mĂ©taphore et mĂ©tonymie, comme l’a montrĂ© depuis longtemps Guy Rosolato. Les diffĂ©rentes fonctions du Moi-peau s’étayent sur les fonctions de la peau dont elles dĂ©veloppent la dimension mĂ©taphoro-mĂ©tonymique. Didier Anzieu en dĂ©crit huit. 171- La maintenance de mĂȘme que la peau remplit une fonction de soutĂšnement du squelette et des muscles, de mĂȘme le Moi remplit une fonction de maintenance du psychisme. Cette fonction reprend le holding de Winnicott ; la fonction psychique se dĂ©veloppe par intĂ©riorisation du holding maternel, c’est-Ă -dire l’intĂ©riorisation d’un objet support qui assure Ă  l’espace mental en train de se constituer un axe vertical qui prĂ©pare l’expĂ©rience d’avoir une vie psychique Ă  soi. Le penser maintient ensemble les pensĂ©es, leur assure une consistance et une fermetĂ©. L’érection du penser est un analogon de l’érection du corps. 182- La contenance. A la peau qui recouvre la surface entiĂšre du corps et dans laquelle sont insĂ©rĂ©s tous les organes des sens externes rĂ©pond la fonction contenante du Moi-peau. Cette fonction est exercĂ©e essentiellement par le handling maternel. Le Moi-peau comme reprĂ©sentation psychique Ă©merge des jeux entre le corps de la mĂšre et le corps de l’enfant ainsi que des rĂ©ponses apportĂ©es par la mĂšre aux sensations et aux Ă©motions du bĂ©bĂ©, rĂ©ponses gestuelles et vocales, rĂ©ponses Ă  caractĂšre circulaire qui permettent progressivement au tout-petit d’éprouver ces sensations et Ă©motions Ă  son propre compte sans se sentir dĂ©truit. Deux aspects sont Ă  distinguer dans cette fonction un aspect contenant proprement dit, immobile, stable qui s’offre en rĂ©ceptacle passif aux Ă©motions-images-affects du bĂ©bĂ© ainsi neutralisĂ©s et conservĂ©s, et un aspect “conteneur” RenĂ© KaĂ«s qui correspond Ă  l’aspect actif, Ă  la rĂȘverie maternelle selon Bion et Ă  l’activitĂ© alpha qui Ă©labore, transforme et restitue Ă  l’intĂ©ressĂ© ses sensations-images-affects rendues reprĂ©sentables. Par analogie, le penser enveloppe les pensĂ©es. 193- La Constance. La couche superficielle de l’épiderme reçoit les excitations externes et protĂšge la couche sensible et l’organisme en gĂ©nĂ©ral des agressions physiques et de l’ensemble des stimuli. Freud a reconnu trĂšs tĂŽt au moi une fonction de pare-excitation dĂšs l’Esquisse d’une psychologie scientifique en 1895. Le Moi-peau dĂ©fend le psychisme contre l’effraction pulsionnelle endogĂšne tout en contribuant Ă  satisfaire suffisamment l’appĂ©tit d’excitation. Il assure l’interface entre l’extĂ©rieur et l’intĂ©rieur traitant les stimuli endogĂšnes et exogĂšnes. Le penser dĂ©fend le Moi-rĂ©alitĂ© contre l’envahissement par les pensĂ©es tout en contribuant Ă  assurer la continuitĂ© de l’activitĂ© pensante. 204- La signifiance. La peau enregistre les traces de l’interaction du corps et du monde. Elle est une surface d’inscription de l’individualitĂ©. Le Moi-peau associe entre elles les reprĂ©sentations de choses et de mots et produit les premiĂšres formations symboliques. Le penser procĂšde Ă  l’encodage des signes qui articulent des signifiants Ă  des signifiĂ©s et renvoie aux qualitĂ©s distinctes des choses, des mots et des pensĂ©es. 215- La Correspondance. La peau est une surface porteuse de poches, de cavitĂ©s oĂč sont logĂ©s les organes des sens. Le Moi-peau est une surface psychique qui relie entre elles les sensations de diverses natures et qui les fait ressortir comme figures sur ce fond originaire qu’est l’enveloppe tactile c’est la fonction d’intersensorialitĂ© du Moi-peau, qui aboutit Ă  la constitution d’un “sens commun”. Le penser constitue des systĂšmes de correspondances et des ensembles structurĂ©s selon des L’Individuation. Par son grain, sa couleur, sa texture, son odeur, la peau prĂ©sente des diffĂ©rences individuelles considĂ©rables. Le Moi-peau assure de la mĂȘme façon une fonction d’individuation du soi qui apporte Ă  celui-ci le sentiment d’ĂȘtre un ĂȘtre unique. Le sentiment de cohĂ©rence du penser repose sur l’acquisition des catĂ©gories logiques et d’une pensĂ©e La Sexualisation. La peau du bĂ©bĂ© fait l’objet d’un investissement libidinal de la mĂšre. Les contacts peau Ă  peau qui accompagnent les soins prĂ©parent l’auto-Ă©rotisme et situent les plaisirs de peau comme toile de fond habituelle des plaisirs sexuels. Le Moi-peau remplit la fonction de surface de soutien de l’excitation sexuelle, surface sur laquelle des zones Ă©rogĂšnes peuvent ĂȘtre localisĂ©es, la diffĂ©rence des sexes reconnue et leur complĂ©mentaritĂ© dĂ©sirĂ©e. Il y a une continuitĂ© entre les plaisirs autoĂ©rotiques de la peau, les plaisirs narcissiques du moi et les plaisirs intellectuels du L’énergisation. A la peau comme surface de stimulation du tonus sensori-moteur par les excitations externes rĂ©pond la fonction du Moi-peau de recharge libidinale du fonctionnement psychique, de maintien de la tension Ă©nergĂ©tique interne et de sa rĂ©partition inĂ©gale entre les sous-systĂšmes psychiques. Le penser donne de la force aux pensĂ©es, mais l’effort intellectuel a un coĂ»t Ă©nergĂ©tique
Chaque fonction de la peau peut ĂȘtre l’objet d’une atteinte particuliĂšre mĂ©taphorique par des distorsions spĂ©cifiques du Moi-peau caractĂ©ristiques de telle ou telle organisation psychopathologique. Pour Didier Anzieu, “Tous les processus de pensĂ©e ont une origine corporelle. C’est donc la spĂ©cificitĂ© des expĂ©riences corporelles qui va se traduire par la spĂ©cificitĂ© des processus de pensĂ©e et par les angoisses et les inhibitions correspondantes.” Les travaux de Didier Anzieu apportent une confirmation Ă  ces mots de Paul ValĂ©ry “Ce qu’il y a de plus profond dans l’homme, c’est la peau”.Le Moi-peau permet de penser les limites intrapsychiques et intersubjectives. La dimension mĂ©taphorique met en Ɠuvre la libertĂ© de penser. Les pathologies limites caractĂ©risĂ©es par des troubles du penser, obligent l’analyste Ă  trouver en lui-mĂȘme la capacitĂ© de penser ce qui reste pour le patient un impensĂ©, souvent impensable. La tĂąche de l’analyste n’est elle pas alors de construire, selon cette trĂšs belle formule de Didier Anzieu “une peau vivante pour les pensĂ©es.” Le mĂ©lanome cutanĂ© est une maladie multifactorielle dont les facteurs de risque sont des facteurs liĂ©s Ă  l’environnement, aux modes et conditions de vie, et des facteurs de risques individuels origines ethnique, facteurs gĂ©nĂ©tiques, pigmentation de la peau, des yeux, des cheveux, prĂ©sence de grains de beauté . L’interaction entre le type de peau et l’exposition au soleil est le facteur prĂ©dominant dans la survenue d’un mĂ©lanome. Exposition aux rayons ultraviolets solaires et artificiels Trois types de rayonnements UV d’origine solaire ou artificielle existent. Les UVA, UVB, et UVC se distinguent par leur Ă©nergie, leur longueur d’onde et leur capacitĂ© Ă  pĂ©nĂ©trer dans la peau. Le risque cancĂ©rogĂšne des UV naturels et artificiels se cumule. C’est la dose totale d’UV reçue qui dĂ©termine le risque cancĂ©rogĂšne global. La relation entre mĂ©lanome cutanĂ© et dose d’exposition aux UV dĂ©pend de la pĂ©riode et de l’intensitĂ© de l’exposition aux UV, et interagit fortement avec les facteurs individuels. La relation entre exposition au soleil et risque de mĂ©lanome n’est pas directe, elle fait intervenir des interactions avec la sensibilitĂ© de l’hĂŽte et son comportement, en particulier l’exposition intermittente dans l’enfance et l’exposition intentionnelle et chronique Ă  l’ñge adulte. Les mĂ©lanomes chez les personnes de 40-65 ans sont situĂ©s Ă  des endroits comme le tronc et les membres, reflĂ©tant une exposition volontaire et intermittente. Au contraire, chez les personnes plus ĂągĂ©es, les mĂ©lanomes se trouvent plus souvent sur le visage et le cou, traduisant une exposition chronique au soleil Whiteman, 2006 ; Anderson, 2009. L’enfance/adolescence est une pĂ©riode critique une forte exposition au soleil tĂŽt dans la vie augmente le risque de mĂ©lanome Whiteman, 2001 ; Elwood, 1997 que ce soit des expositions rĂ©pĂ©tĂ©es ou quelques expositions intenses. Outre leur rĂŽle initiateur de cancers cutanĂ©s, les UV joueraient Ă©galement un rĂŽle promoteur de la croissance des tumeurs par affaiblissement du systĂšme immunitaire Halliday 2005 ; Halliday and Lyons 2008. Les coups de soleils intenses de la petite enfance sont reconnues comme un facteur de risque de survenue de mĂ©lanome. En juillet 2009, le Centre International de Recherche sur le Cancer CIRC a confirmĂ© le classement de 1992 des radiations solaires en tant que cancĂ©rogĂšnes certains pour l’homme groupe 1 CIRC, 1992 et a classĂ© dans le groupe 1 l’ensemble des rayonnements UV incluant les rayonnements UV Ă©mis par les installations de bronzage El Ghissassi, 2009. Exposition solaire On estime que 65 Ă  95 % des mĂ©lanomes cutanĂ©s sont causĂ©s par l’exposition au soleil. Les agressions par les rayons UV engendrent des altĂ©rations des cellules de la peau qui disposent de mĂ©canismes de rĂ©paration leur permettant de rĂ©parer les dommages subis. Mais cette capacitĂ© naturelle de rĂ©paration n’est pas inĂ©puisable, en cas d’expositions rĂ©pĂ©tĂ©es, la peau ne parvient plus Ă  se dĂ©fendre contre les dĂ©gĂąts causĂ©s. Ainsi, lorsque les cellules endommagĂ©es ne sont plus rĂ©parĂ©es correctement, des mutations peuvent se produire et entraĂźner la transformation cancĂ©reuse de la cellule. On parle de capital solaire Ă©puisĂ© Anses. Expositions aux UV artificiels des cabines et lampes de bronzage Des donnĂ©es rĂ©centes ont permis d’affirmer l’existence d’une relation entre risque de mĂ©lanome cutanĂ© et expositions aux UV artificiels El Ghissassi, 2009 ; Gandini, 2011. En effet, les donnĂ©es Ă©pidĂ©miologiques montrent que le fait d’avoir Ă©tĂ© exposĂ© au moins une fois dans sa vie Ă  un appareil Ă©mettant des UV artiïŹciels entraĂźne une augmentation de 15% du risque de dĂ©velopper un mĂ©lanome cutanĂ©. Par ailleurs, le risque de mĂ©lanome augmente de 75% quand l’utilisation d’appareils de bronzage artiïŹciel dĂ©bute avant l’ñge de 35 ans, alors que l’interdiction de frĂ©quenter des cabines de bronzage ne concerne que les mineurs CIRC, 2007. Depuis le classement par le CIRC, 3 Ă©tudes majeures, dont l’analyse d’une Ă©pidĂ©mie de mĂ©lanomes en Islande ont confirmĂ© le lien entre mĂ©lanome et bronzage artificiel Lazovich, 2010 ; Cust, 2011 ; HĂ©ry, 2010. Si le risque apparait faible en population gĂ©nĂ©rale, il se concentre chez les individus qui ont commencĂ© Ă  s’exposer avant l’ñge de 35 ans. En Australie, chez les malades de moins de 30 ans prĂšs des trois quarts des mĂ©lanomes peuvent ĂȘtre attribuĂ©s Ă  l’exposition aux UV artificiels Cust, 2011. En France, une Ă©tude a estimĂ© que 347 cas annuels de mĂ©lanome sont dus Ă  l’utilisation du bronzage artificiel Boniol, 2012. Un livre de a vu dans le chapitre prĂ©cĂ©dent que le sens du toucher n'est pas un sens unique, mais une collection de sens distincts, gĂ©rĂ©s par deux systĂšmes distincts. On a ainsi appris la diffĂ©rence entre systĂšme Ă©picritique, qui gĂšre la sensibilitĂ© tactile et la proprioception, et le systĂšme thermo-algique pour les sensations douloureuses et pour la tempĂ©rature. AprĂšs avoir abordĂ© le systĂšme Ă©picritique dans le chapitre prĂ©cĂ©dent, nous allons aborder le systĂšme thermo-algique dans ce prĂ©sent chapitre. La douleur et la sensation de chaleur ou de froid sont des sens distincts dans le sens oĂč les rĂ©cepteurs sensoriels de la douleur et de la tempĂ©rature sont diffĂ©rents. Mais ces deux modalitĂ©s sensorielles passent par le mĂȘme systĂšme d'axones dans la moelle Ă©piniĂšre, aussi je me permets de les regrouper dans ce chapitre, pour simplifier les explications. De plus, peu de choses sont connues sur les rĂ©cepteurs du chaud et du froid, ainsi que ceux du toucher grossier, ce qui fait qu'ils seront peu abordĂ©s. Pour rĂ©sumer, la transmission de ces trois sensations passe par un systĂšme relativement simple, assez similaire au systĂšme Ă©picritique des sensations tactiles. Les rĂ©cepteurs de ces sensations font synapse dans la moelle Ă©piniĂšre, qui fait elle-mĂȘme synapse dans le thalamus, qui fait lui-mĂȘme synapse sur le cortex cĂ©rĂ©bral. En premier lieu, les axones des rĂ©cepteurs de la douleur, du toucher grossier, et de la tempĂ©rature font synapse dans la moelle Ă©piniĂšre. Elles font d'abord synapse dans les cornes dorsales ipsilatĂ©rales, sur un interneurone. Celui-ci Ă©met un axone qui remontera vers le thalamus dans le systĂšme antĂ©rolatĂ©ral, du cĂŽtĂ© controlatĂ©ral de la sensation. Une partie des axones innerve dans le cortex somesthĂ©sique, tandis que le reste fait synapse sur des structures assez variĂ©es colliculus supĂ©rieur, amygdale, hippocampe, formation rĂ©ticulaire, cortex cingulaire antĂ©rieur et cortex insulaire. Le cortex somesthĂ©sique s'occupe de reconnaitre la localisation de la douleur, son intensitĂ©, et sa nature. Pour le reste des axones, ils se dirigent vers des aires cĂ©rĂ©brales qui se chargent de donner Ă  la douleur sa charge Ă©motionnelle. Rappelons que le systĂšme antĂ©rolatĂ©ral est divisĂ© en deux faisceaux spinothalamique et rĂ©ticulospinal. Voies du systĂšme antĂ©rolatĂ©ral. Les nocicepteurs[modifier modifier le wikicode] Les rĂ©cepteurs sensoriels de la douleur sont ce qu'on appelle des nocicepteurs. Les neurones sensoriels de la douleur sont localisĂ©s dans un ganglion spinal.. Ils sont le plus souvent de type pseudo-unipolaire, ce qui veut dire qu'ils Ă©mettent un axone qui se subdivise en deux sous-axones parallĂšles. Une extrĂ©mitĂ© de cet axone finit sa course dans la moelle Ă©piniĂšre, au niveau des cornes dorsales, alors que l'autre se subdivise pour former une sorte d'arbre axonal dispersĂ© dans la peau ou le muscle. Chaque branche de cet arbre axonal est une fibre nerveuse sensorielle ici, une fibre nociceptive ou encore une terminaison nerveuse libre. Les nocicepteurs proprement dit sont extrĂ©mitĂ©s des branches de cet arbre axonal, les ramifications de l'extrĂ©mitĂ© d'un axone qui innerve la peau ou un muscle. Cela leur vaut le nom de fibre nociceptive. Nocicepteurs et moelle Ă©piniĂšre. Les stimulus nociceptifs[modifier modifier le wikicode] Nocicepteur et aussi thermorĂ©cepteur dont les fibres nerveuses contiennent le rĂ©cepteur TRPV1. L'activation du rĂ©cepteur TRPV1, par de fortes tempĂ©ratures ou la capsaĂŻcine, entraine la naissance d'un potentiel d'action qui traverse l'axone jusqu’à la moelle Ă©piniĂšre. On voit que la fibre sensorielle prend naissance au niveau d'un neurone dans un ganglion spinal, dont une extrĂ©mitĂ© se connecte Ă  la peau et l'autre aux cornes dorsales. Le terme nocicepteur regroupe un paquet de neurones trĂšs diffĂ©rents. Certains captent des stimulus mĂ©caniques, d'autres des stimulus chimiques, d'autres des tempĂ©ratures brĂ»lantes ou trop froides. Ce sont ainsi des mĂ©canorĂ©cepteurs, des chimiorĂ©cepteurs ou des thermorĂ©cepteurs. Il existe mĂȘme des neurones qui peuvent capter plusieurs stimulus Ă  la fois et qui sont Ă  la fois des mĂ©canorĂ©cepteurs et des chimiorĂ©cepteur, ou encore qui sont Ă  la fois thermorĂ©cepteurs et chimiorĂ©cepteurs. Les nocicepteurs de type chimiorĂ©cepteurs dĂ©tectent des substances chimiques qui entrainent un stimulus douloureux. Certaines sont produites et libĂ©rĂ©es par les cellules quand elles sont endommagĂ©es. D'autres sont simplement prĂ©sentes dans le sang, et sont libĂ©rĂ©es dans la peau suite Ă  une hĂ©morragie. C'est le cas de la sĂ©rotonine, prĂ©sente dans les globules rouges, ou de la bradykinine. Enfin, d'autres sont libĂ©rĂ©es suite Ă  une inflammation, comme l'histamine ou les prostaglandines, avec potentiellement d'autres substances moins connues. Certains mĂ©dicaments ont un effet agoniste ou antagoniste sur les prostaglandines et/ou l'histamine. C'est notamment le cas des anti-inflammatoires non-stĂ©roidiens AINS, comme l'aspirine, qui inhibent les enzymes cyclogĂ©nase, impliquĂ©es dans la synthĂšse des prostaglandines. Cette inhibition rĂ©duit la production des prostaglandines, ce qui limite l'effet douloureux des inflammations. Ils ont donc un effet sur les douleurs inflammatoires, mais guĂšre plus. Les deux types de douleur produites par les nocicepteurs[modifier modifier le wikicode] Les nocicepteurs se classent en deux catĂ©gories, suivant la douleur ressentie suite Ă  une stimulation du nocicepteur. Selon que l'on stimule tel ou tel nocicepteur, la douleur ressentie n'est pas la mĂȘme, les sensations Ă©tant diffĂ©rentes. Ce n'est pas une histoire d'intensitĂ© de la douleur, mais plus de qualitĂ© de la douleur, de l'effet qu'elle produit. Il faut distinguer les rĂ©cepteurs qui causent une douleur rapide et ceux qui causent une douleur d'apparition lente. Les rĂ©cepteurs rapides causent une douleur vive, rapide cela va de simples picotements Ă  des douleurs plus aiguĂ«s comme des brulures, des sensations de piqure, de dĂ©chirure, etc. Les rĂ©cepteurs lents ressentent plus des douleurs sourdes, lourdes, durables. Ces rĂ©cepteurs lents sont sensibles soit Ă  des stimulus mĂ©caniques Ă©crasement, fortes pressions, coupures, soit Ă  des stimulus thermiques de grande intensitĂ© chaleur intense ou froid extrĂȘme. Mais ils sont distincts des rĂ©cepteurs mĂ©caniques ou thermiques du toucher habituel Ă©picritiques. Les fibres nociceptives[modifier modifier le wikicode] Dans les grandes lignes, on peut identifier deux catĂ©gories de fibres nociceptrices, selon leur diamĂštre ou la prĂ©sence d'une gaine de myĂ©line les fibres et C. Ce critĂšre est fortement reliĂ© au prĂ©cĂ©dent, Ă  savoir la vitesse d'apparition de la douleur. Rappelons que la vitesse de transmission de l'influx nerveux ici, la douleur est influencĂ©e par le diamĂštre de l'axone, ainsi que par la prĂ©sence d'une gaine de myĂ©line. Les neurones nocicepteurs Ă  gros axones sont donc ceux de la douleur vive/rapide, alors que ceux avec un petit diamĂštre sont ceux qui transmettent la douleur sourde/lente. MĂȘme chose pour les nocicepteurs myĂ©linisĂ©s, qui transmettent la douleur rapide, alors que les non-myĂ©linisĂ©s transmettent la douleur lente/sourde. Dans le dĂ©tail, les rĂ©cepteurs et , myĂ©linisĂ©s et de gros diamĂštre, transmettent les douleurs vives et d'apparition rapide, alors que les fibres C, non-myĂ©linisĂ©es et de petite taille, captent les douleurs sourdes d'apparition lente. Fibres du groupe de type Fibres du groupe C Localisation Peau Peau, muscles, organes DiamĂštre 1 Ă  5 ”m Ă  ”m MyĂ©linisĂ©e Oui Non Type de douleur Douleur vive, aiguĂ«, d'apparition rapide et qui cĂšde rapidement Douleur sourde, d'apparition lente, qui recĂšde progressivement. Le contrĂŽle de la sensibilitĂ© Ă  la douleur[modifier modifier le wikicode] La sensibilitĂ© Ă  la douleur dĂ©pend de l'intĂ©gritĂ© et du fonctionnement des voies de transmission vues prĂ©cĂ©demment. Or, leur sensibilitĂ© est rĂ©glable, ce qui permet de moduler l'intensitĂ© de la douleur perçue. Ce contrĂŽle de la douleur est pris en charge par trois mĂ©canismes un mĂ©canisme localisĂ© dans la moelle Ă©piniĂšre ; une modulation des voies spinales par le cerveau ; et des mĂ©canismes de modulation intracĂ©rĂ©braux. Les mĂ©canismes purement spinaux[modifier modifier le wikicode] Les neurones du systĂšme antĂ©rolatĂ©ral ne sont pas que de simples relais vers le thalamus leur sensibilitĂ© Ă  la douleur est rĂ©glable. Il se trouve que les mĂ©canorĂ©cepteurs tactiles s'occupent de ce rĂ©glage de la transmission douloureuse. Cela permet de rĂ©gler la sensibilitĂ© Ă  la douleur d'une zone en fonction des autres sensations tactiles percues. Ainsi, une sensation tactile quelconque sur une zone de peau diminue la sensibilitĂ© Ă  la douleur sur cette zone. Cela explique que frotter vivement une zone douloureuse diminue la douleur ressentie. Cette observation a donnĂ© naissance Ă  la thĂ©orie du gate control, qui explique pourquoi des stimulus non-douloureux "ferment la porte" aux stimulus douloureux, les attĂ©nuent. Ce rĂ©glage est rĂ©alisĂ© par un circuit Ă  trois neurones les mĂ©canocepteurs du toucher fin font synapse sur des inter-neurones inhibiteurs, qui font eux-mĂȘmes synapse sur le systĂšme antĂ©rolatĂ©ral. Les inter-neurones, de par leur caractĂšre inhibiteur sur le systĂšme antĂ©rolatĂ©ral, diminuent la douleur quand ils sont activĂ©s. Il faut noter que l'inhibition est d'origine GABAergique. L'interneurone inhibiteur, ainsi que les fibres tactiles, Ă©mettent essentiellement du GABA, neurone transmetteur inhibiteur par excellence. Cela explique l'effet analgĂ©sique des GBAergiques et des agonistes du GABA. Certains mĂ©dicaments GABergiques sont ainsi utilisĂ©s comme analgĂ©siques c'est le cas de la gabapentine, un antiĂ©pileptique utilisĂ© pour soigner les douleurs neuropathiques de l'adulte. Le schĂ©ma suivant illustre le circuit complet. Les fibres C sont les nerfs de la douleur, formĂ©s d'axones de nocicepteurs. Les fibres alpha et beta sont les axones des sensations tactiles. On voit que ces deux fibres font synapse sur le neurone de projection, neurone du systĂšme antĂ©rolatĂ©ral. Mais lĂ  oĂč les fibres de la douleur vont exciter le neurone de projection, les fibres tactiles vont l'inhiber. On voit aussi la prĂ©sence d'un interneurone inhibiteur. Les fibres tactiles alpha et beta ont une connexion excitatrice avec ce neurone inhibiteur, alors que les fibres de la douleur vont l'inhiber. On voit que sans transmission tactile concurrente, les sensations douleureuses vont exciter le neurone de projection, qui transmettra le signal douloureux. La transmission n'est pas inhibĂ©e, vu que le neurone inhibiteur est lui-mĂȘme inhibĂ©. Par contre, une sensation tactile concurrente va rĂ©duire l'activitĂ© du neurone de projection, aussi bien directement que par l'intermĂ©diaire du neurone inhibiteur. Transmission de la douleur sans une sensation tactile concurrente. Transmission de la douleur avec une sensation tactile concurrente. Le contrĂŽle descendant de la douleur[modifier modifier le wikicode] D'autres neurones inhibiteurs de la douleur sont localisĂ©s dans le cerveau, dans la formation rĂ©ticulaire, le locus coerulus et le noyau parabrachial. Ils Ă©mettent un ensemble d'axones inhibiteurs vers le systĂšme antĂ©rolatĂ©ral, celui-ci portant le nom de voies descendantes de la douleur. Ces voies descendantes utilisent tout une gamme de neurotransmetteurs. La plupart sont similaires Ă  la morphine endorphines, enkĂ©phalines, et dynorphines. Ce qui explique l'effet analgĂ©sique des opioĂŻdes, comme la morphine ou la codeine. Mais outre ces neurotransmetteurs opiacĂ©s, les voies descendantes sont sensibles aux monoamines, comme la dopamine, la sĂ©rotonine, la noradrĂ©naline. L'action analgĂ©sique des sĂ©rotoninergiques, dopaminergiques et noradrĂ©nergiques est plus subtile que l'action des opiacĂ©s. NĂ©anmoins, les mĂ©dicaments antidĂ©presseurs et neuroleptiques qui agissent sur les monoamines ont bel et bien un effet analgĂ©sique lĂ©ger, parfois utilisĂ© en pratique mĂ©dicale. La premiĂšre aire cĂ©rĂ©brale impliquĂ©e dans le contrĂŽle descendant de la douleur a Ă©tĂ© la Substance Grise PĂ©ri-Aqueducale, abrĂ©viĂ©e SGPA. Dans les annĂ©es 70, il est apparu que sa stimulation artificielle avait un effet analgĂ©sique assez important chez le rat. Chose assez intĂ©ressante, cette observation a eu des implications thĂ©rapeutiques. Chez certains patients atteints de douleur chronique, on peut placer des Ă©lectrodes dans la SQPA, afin de stimuler en permanence cette aire cĂ©rĂ©brale. Cela diminue la douleur de ces patients, sans que les autres sensations ne soient affectĂ©es. De maniĂšre gĂ©nĂ©rale, la formation rĂ©ticulĂ©e Ă©met des Ă©ffĂ©rences modulatrices vers la moelle Ă©piniĂšre, via le faisceau rĂ©ticulospinal. Une bonne partie du contrĂŽle descendant provient des noyaux du RaphĂ© prĂ©sents dans la moelle allongĂ©e bulbe rachidien. Nociception corne dorsale Les troubles/maladies d'origine neurologique[modifier modifier le wikicode] Nombreuses sont les choses qui nous font physiquement mal blessure, inflammation, fracture, Ă©corchure, et j'en passe. Mais parfois, la douleur a une origine purement neurologique, qui n'est pas liĂ©e Ă  une lĂ©sion ou une inflammation, mais Ă  un dysfonctionnement du systĂšme nerveux central. De telles douleurs, appelĂ©es douleurs neuropathiques, sont parmi les plus dures Ă  soulager. Elles apparaissent suite Ă  une lĂ©sion d'un nerf, de la moelle Ă©piniĂšre ou du cerveau. Les lĂ©sions originelles peuvent se trouver dans le systĂšme nerveux pĂ©riphĂ©rique ou dans le systĂšme nerveux central, ce qui amĂšne Ă  distinguer les douleurs neuropathiques dites centrales et les douleurs neuropathiques dites pĂ©riphĂ©riques. De nombreuses pathologies se traduisent par des douleurs neuropathiques et nous ne les aborderons pas toutes. Dans cette section, nous allons voir quels sont les symptĂŽmes neurologiques liĂ©s Ă  la douleur, ainsi que les maladies qui peuvent les provoquer. Les symptĂŽmes douloureux d'origine neurologique[modifier modifier le wikicode] Commençons par voir comment la sensation de douleur peut ĂȘtre altĂ©rĂ©e. Suivant le cas, la douleur peut ĂȘtre exacerbĂ©e, rĂ©duite, ressentie pour des stimulus normalement non-douloureux, et j'en passe. Le cas le plus simple est celui oĂč la douleur est exacerbĂ©e on parle d'hyperalgĂ©sie. Elle se traduit par une rĂ©duction du seuil d'apparition de la douleur, le patient devenant plus sensible aux stimulus. Dans le cadre des douleurs neuropathiques, on distingue souvent deux sous-symptĂŽmes d'hyperalgĂ©sie, qui se rencontrent frĂ©quemment ensemble Avec l'hyperpathie, un stimulus normalement douloureux devient plus douloureux que la normale. S'il est normal que le patient ressente de la douleur, le stimulus Ă©tant normalement nociceptif, la douleur est bien plus intense que la normale. Cela ne signifie pas que le patient est douillet, mais que son seuil de douleur a Ă©tĂ© fortement abaissĂ© le patient a trĂšs mal, alors qu'un patient "normal" aurait mal, mais bien moins. D'ordinaire, les stimulus rĂ©pĂ©tĂ©s deviennent de plus en plus douloureux avec la rĂ©pĂ©tition, le patient se sensibilisant Ă  chaque exposition. Avec l'allodynie, des stimulus qui ne sont normalement pas douloureux le deviennent. Par exemple, certains patients ont mal quand on les touche doucement, quand on les caresse, quand on appuie trĂšs faiblement sur leur peau. D'autres ont mal quand ils touchent des surfaces chaudes ou froides, mais pas suffisamment pour faire mal Ă  des sujets sains. LĂ  encore, ce symptĂŽme peut survenir quand un stimulus est rĂ©pĂ©tĂ© dans un faible intervalle de temps, le stimulus devenant de plus en plus douloureux avec les rĂ©pĂ©titions. A l'inverse de l'hyperalgĂ©sie, la sensation de douleur peut ĂȘtre rĂ©duite par rapport Ă  la normale, ce qui s'appelle une hypoalgĂ©sie. Elle peut ĂȘtre causĂ©e par des mĂ©dicaments opioĂŻdes, mais aussi par l'exercice ou par des lĂ©sions neurologiques. Dans certains cas graves, le patient ne peut plus ressentir de douleur du tout, ou alors si faiblement que la douleur ne joue plus son rĂŽle de signal d'alarme. Un autre symptĂŽme est la dissociation Ă  la douleur, oĂč des stimulus douloureux ne causent pas de rĂ©action dĂ©plaisante. Les patients atteints ressentent toujours la douleur, savent la localiser, peuvent en Ă©valuer son intensitĂ©, et ainsi de suite. Leur sensation de la douleur est somme toute normale, sans altĂ©ration notable. Par contre, les patients ne dĂ©crivent pas cette douleur comme dĂ©sagrĂ©able et ne manifestent pas de rĂ©actions Ă©motionnelles en rĂ©action Ă  la douleur. Ils semblent comme indiffĂ©rents Ă  la douleur et n'en souffrent pas, mĂȘme si celle-ci est trĂšs intense ils sont comme dissociĂ©s de la douleur. Ce symptĂŽme peut apparaitre suite Ă  des lĂ©sions cĂ©rĂ©brales, dans la rĂ©gion du cortex insulaire/cingulaire, mais ce cas est assez rare. Par contre, les mĂ©dicaments opioĂŻdes entrainent frĂ©quemment une dissociation Ă  la douleur. Par exemple, beaucoup de patients mis sous morphine ressentent encore la douleur, si celle-ci est vraiment intense, mais en sont dissociĂ©s suite Ă  l'effet du mĂ©dicament. Enfin, le dernier symptĂŽme que nous aborderons est la douleur du membre fantĂŽme, une douleur prĂ©sente Ă  l'endroit ou devrait se trouver un membre amputĂ©. Par exemple, un patient avec ce symptĂŽme a mal dans son bras gauche, alors que ce bras a Ă©tĂ© amputĂ© il y a quelques annĂ©es... Dans la plupart des cas, la douleur est ressentie dans un membre amputĂ©, mais peut aussi ĂȘtre ressentie Ă  l'intĂ©rieur du corps. Par exemple, une femme a qui on a retirĂ© un sein peut avoir mal lĂ  oĂč se trouvait le sein retirĂ©. On ne sait pas encore ce qui cause un tel symptĂŽme et les traitements sont encore limitĂ©s. Les neuropathies hĂ©rĂ©ditaires sensorielles et autonomiques[modifier modifier le wikicode] LĂ©sions plantaires observĂ©es chez un patient atteint d'insensibilitĂ© congĂ©nitale Ă  la douleur. La lĂ©sion est liĂ©e Ă  des accidents ou des comportements dangereux de l'enfant, qui passent inaperçues et ne sont pas soignĂ©es. L'insensibilitĂ© congĂ©nitale Ă  la douleur est une maladie que le nom dĂ©crit parfaitement. Les patients atteints ne ressentent pas la douleur sur l'ensemble de leur corps, Ă  l'exception de patients qui gardent une faible sensibilitĂ© douloureuse sur certaines parties du corps, comme les dents, la bouche ou l'intestin. Le trouble est prĂ©sent le plus souvent dĂšs la petite enfance, mais il est possible que le trouble passe inaperçu jusqu’à l'Ăąge adulte. Si l'insensibilitĂ© Ă  la douleur peut sembler attrayante, les proches des sujets atteints peuvent tĂ©moigner du contraire. Par exemple, les patients totalement insensibles Ă  la douleur ne savent pas quand ils sont malades ou quand ils se sont blessĂ©s, ce qui peut poser pas mal de problĂšmes. Les diagnostiquer mĂ©dicalement est souvent compliquĂ© et la plupart des patients ne se rendent pas compte qu'ils sont tombĂ©s malades. Ils peuvent passer Ă  cĂŽtĂ© de caries, de maladies digestives, voire de troubles beaucoup plus graves. De plus, les enfants touchĂ©s n'ont aucun signal d'alarme douloureux leur disant qu'ils se blessent, ce qui fait qu'ils n'hĂ©sitent pas Ă  prendre des risques ou Ă  faire des choses pouvant les blesser, inconscients qu'ils sont des consĂ©quences. Les enfants atteints se coupent ou se brulent trĂšs souvent, et sont souvent atteint de bleus et de brulures, quand ce n'est pas des fractures. Les fractures sont aussi monnaies courante chez ces patients, qui se cassent souvent quelque chose sans rien ressentir. Il arrive mĂȘme qu'ils s'automutilent, par exemple en se griffant jusqu’au sang. Les parents doivent d'ailleurs sans cesse faire attention Ă  leur enfant, vĂ©rifier sans cesse s'il ne s'est pas blessĂ©, etc. Les mĂ©decins qui examinent l'enfant peuvent parfois penser Ă  un enfant battu, ou Ă  une pathologie psychiatrique, mais quelques signes permettent de faire la diffĂ©rence absence de pleurs lors d'une blessure, pas de comportement de protection face Ă  un stimulus douloureux, etc. Il en existe plusieurs types, cinq Ă©tant reconnus Ă  ce jour, qui se distinguent par leur symptomatologie et leur origine gĂ©nĂ©tique. Elles dĂ©butent gĂ©nĂ©ralement lors de l'enfance, plus rarement lors de l'adolescence. Elles touchent prĂ©fĂ©rentiellement les jambes et les pieds, mais Ă©voluent pour toucher les bras/mains, voire le reste du corps. Toutes se manifestent par une insensibilitĂ© Ă  la douleur, couplĂ©e Ă  divers symptĂŽmes du systĂšme nerveux autonome. Ce qui leur vaut le nom de neuropathies hĂ©rĂ©ditaires sensorielles et autonomiques HSAN Hereditary Sensory Autonomic Neuropathies. Elles regroupent cinq maladies gĂ©nĂ©tiques qui altĂšrent Ă  la fois le systĂšme nerveux autonome et le systĂšme somatique sensoriel. Type de HSAN SymptĂŽmes/Description Histopathologie Type 1 InsensibilitĂ© congĂ©nitale Ă  la douleur "classique" InsensibilitĂ© Ă  la douleur et aux sensations de chaud/froid. L'insensibilitĂ© Ă  la douleur/tempĂ©rature touche surtout sur les extrĂ©mitĂ©s. Diminution des rĂ©flexes tendineux profonds, sans atteinte musculaire ou motrice. Parfois, faiblesse musculaire des membres. Parfois, discrets problĂšmes de transpiration excessive ou au contraire, absente. Perte progressive des fibres nerveuses myĂ©linisĂ©es. Augmentation du nombre de cellules de Schwann. DĂ©gĂ©nĂ©rescence des noyaux sensoriels dans la moelle Ă©piniĂšre. Type 2 InsensibilitĂ© complĂšte Pertes de toutes les sensations, qui touche d'abord les extrĂ©mitĂ©s, puis le tronc. Parfois des troubles du systĂšme nerveux autonome, discrets difficultĂ©s transitoires Ă  respirer, reflux gastrique, troubles de la succion/mastication, problĂšmes de dĂ©glutition et d'alimentation, hypotension, ... Surtout prĂ©sents dans l'enfance. Absence totale des fibres nerveuses myĂ©linisĂ©es Perte progressive des fibres non-myĂ©linisĂ©es. Type 3 Dysautonomie familiale Troubles du systĂšme nerveux autonome, sĂ©vĂšres tachycardie, difficultĂ©s Ă  respirer, problĂšmes Ă  rĂ©guler la tempĂ©rature, absence de larmes, vomissements, problĂšmes de tension artĂ©rielle, ... Hypotonie musculaire, troubles de l'Ă©quilibre et problĂšmes de coordination musculaire. Retard mental frĂ©quent. Perte des fibres non-myĂ©linisĂ©es Fibres myĂ©linisĂ©es presque inchangĂ©es. Type 4 InsensibilitĂ© congĂ©nitale Ă  la douleur avec anhidrose ImpossibilitĂ© Ă  transpirer, qui entraine des attaques soudaines de fiĂšvre. Retard mental frĂ©quent, de lĂ©ger Ă  sĂ©vĂšre. Absence des fibres non-myĂ©linisĂ©es RĂ©duction du nombre des fibres myĂ©linisĂ©es. Type 5 Autres symptĂŽmes annexes. RĂ©duction sĂ©vĂšre des fibres myĂ©linisĂ©es de petite taille. RĂ©duction sĂ©vĂšre des fibres non-myĂ©linisĂ©es. Le syndrome de Dejerine–Roussy douleurs thalamiques post-AVC[modifier modifier le wikicode] Le syndrome de Dejerine–Roussy apparait suite Ă  un AVC qui atteint le thalamus. Dans les semaines qui suivent l'AVC, le patient a une perte de sensations sur une partie du corps plus ou moins grande tout dĂ©pend de l'Ă©tendue de la lĂ©sion thalamique. Une faiblesse musculaire s'installe ensuite sur le territoire auparavant insensible, mais elle laisse rapidement la place, aprĂšs quelques semaines ou quelques mois, Ă  une douleur permanente. Une fois installĂ©e, la douleur ne recĂšde pas sauf exception et devient chronique. Il existe peu de traitements efficaces contre cette affection, et les mĂ©dicaments utilisĂ©s sont souvent assez classiques antidĂ©presseurs, anticonvulsivants, opioĂŻdes. NĂ©e de l'imagination de scientifiques et d'ingĂ©nieurs britanniques et français, cette peau est capable de dĂ©tecter le toucher et la pression, et elle pourrait Ă  terme Ă©quiper des appareils de notre quotidien comme la coque d'un smartphone ou le pavĂ© tactile d'un vous intĂ©ressera aussi [EN VIDÉO] SantĂ© lorsque la rĂ©alitĂ© rattrape la science-fiction Clones, prothĂšses augmentĂ©es, exosquelettes, opĂ©rations chirurgicales Ă  distance, etc. ce qui appartenait autrefois au domaine de la science-fiction entre aujourd'hui dans la rĂ©alitĂ©. La technologie a permis des avancĂ©es autrefois impossibles en mĂ©decine ou en chirurgie. Retrouvez en vidĂ©o Bertin Nahum, fondateur de la sociĂ©tĂ© Medtech, lors de son allocution sur le sujet au TEDxCannes 2014. L'idĂ©e de chatouiller son smartphone peut paraĂźtre saugrenue, mais elle pourrait bientĂŽt devenir rĂ©alitĂ©. Un groupe de chercheurs de l'universitĂ© de Bristol en Angleterre, ainsi que TĂ©lĂ©com Paris et l'universitĂ© de la Sorbonne viennent de dĂ©voiler Skin-On, une interface tactile qui a l'apparence de la peau humaine. Cette peau artificielle est capable de dĂ©tecter le toucher, la pression avec rotation, le multi-touch, l'Ă©tirement, les caresses, le chatouillement ainsi que les pincements avec chercheurs imaginent utiliser la peau artificielle pour remplacer la coque des smartphones, les bracelets des smartwatch, ou encore le pavĂ© tactile des PC portables. Elle pourrait remplacer un bouton tournant en la pinçant, un joystick en appuyant simplement avec le doigt, et elle pourrait mĂȘme dĂ©tecter dans quelle main un utilisateur tient son smartphone pour lui proposer un menu latĂ©ral accessible avec le exemples concrets de l'utilisation de cette peau artificielle sur des objets du quotidien. © Marc TeyssierDe nouvelles maniĂšres d’interagir avec les objets virtuelsLa peau est créée en coulant une couche de silicone colorĂ©e sur un moule pour obtenir la texture de la peau. Les chercheurs ont ensuite conçu une grille d'Ă©lectrodes par-dessus Ă  l'aide d'un fil Ă©tirable conducteur. Ils ont ensuite terminĂ© avec une Ă©paisseur de silicone pour imiter l'hypoderme, qui fixe les Ă©lectrodes en place et constitue une couche molle sous la peau qui se dĂ©forme sous la telle interface pourrait plus facilement transmettre des indices sur l'Ă©tat Ă©motionnel de l'utilisateur, par exemple pendant une conversation serrer l'appareil pour indiquer la colĂšre, tapoter l'arriĂšre pour l'amusement, etc. Il permettrait Ă©galement de nouvelles interactions avec les applications, comme caresser un animal peau artificielle aussi sensible que la peau humaineUn polymĂšre intĂ©grant un rĂ©seau trĂšs dense de nanofils mĂȘlant du silicium et de l'or parvient Ă  imiter l'Ă©lasticitĂ© et les capacitĂ©s sensorielles de la peau humaine. MontĂ© sur une prothĂšse, un tel Ă©piderme artificiel pourrait confĂ©rer un sens du toucher inĂ©dit aux personnes amputĂ©es, Ă  condition de pouvoir relayer cette masse d'informations au cerveau...PubliĂ© le 12/12/2014 par Marc ZaffagniLes prothĂšses de membres ont fait des progrĂšs considĂ©rables au cours de ces derniĂšres annĂ©es, notamment en matiĂšre de contrĂŽle par la pensĂ©e via des interfaces neuronales. Restituer le sens du toucher fait partie des autres grands dĂ©fis que les chercheurs tentent de relever. Et dans ce domaine, la voie la plus prometteuse rĂ©side dans la crĂ©ation d'une peau artificielle capable de reproduire la sensibilitĂ© de l'Ă©piderme humain. Un idĂ©al qui semble dĂ©sormais Ă  portĂ©e... En tĂ©moignent les travaux d'une Ă©quipe rĂ©unissant des chercheurs de l'universitĂ© nationale de SĂ©oul CorĂ©e du Sud, de l'universitĂ© nord-amĂ©ricaine de Wisconsin-Madison et l'entreprise MC10 Ă  qui l'on doit la conception d'un timbre biomĂ©trique. Ensemble, ils ont dĂ©veloppĂ© une peau artificielle aussi sensible et Ă©lastique que la peau un article publiĂ© par la revue Nature Communications, le groupe dĂ©crit en dĂ©tail comment ils sont parvenus Ă  obtenir un tel niveau de prĂ©cision. Cette peau artificielle est composĂ©e d'un polymĂšre transparent, du polydimĂ©thylsiloxane, dans lequel circulent des nanofils de silicium et d'or. Ils forment un rĂ©seau trĂšs dense, capable de dĂ©tecter Ă  la fois la pression, la tempĂ©rature, l'Ă©tirement et l'humiditĂ©. Le silicium est disposĂ© en spirale afin de supporter les Ă©tirements sans casser. Pour augmenter le rĂ©alisme, des rĂ©sistances chauffent la texture afin qu'elle procure un contact proche de la tempĂ©rature de la peau capteurs au millimĂštre carrĂ©Les chercheurs ont utilisĂ© la capture de mouvements en filmant une main afin d'observer la maniĂšre dont la peau bouge. Ils ont ensuite fait varier les couches afin d'obtenir une Ă©lasticitĂ© diffĂ©rente selon les zones de la main. Ce systĂšme sensoriel est reliĂ© Ă  un rĂ©seau d'Ă©lectrodes qui peuvent stimuler les nerfs auxquels une prothĂšse dotĂ©e de cette peau serait reliĂ©e. RĂ©sultat, avec 400 capteurs au millimĂštre carrĂ©, le sens du toucher que produit cet Ă©piderme artificiel est Ă©quivalent Ă  celui d'une main humaine. Si cette avancĂ©e offre des perspectives trĂšs prometteuses pour l'Ă©volution des prothĂšses de membres, le plus grand dĂ©fi dĂ©sormais est de crĂ©er une interface de stimulation qui sache restituer ces informations sensorielles au cerveau avec toutes les nuances qui font la complexitĂ© du toucher humain. Plusieurs expĂ©rimentations ont dĂ©jĂ  Ă©tĂ© menĂ©es dans ce derniĂšre, Futura-Sciences avait consacrĂ© un article aux travaux de l'universitĂ© Case Western Reserve Ă  Cleveland États-Unis sur une interface neuronale capable de produire un sens du toucher via une prothĂšse. Igor Spetic, le volontaire qui avait testĂ© cet appareillage, Ă©tait capable d'Ă©prouver des sensations rĂ©alistes comme celles qui se produisent en appuyant sur une bille en acier, sur la pointe d'un stylo, en touchant du papier de verre ou une boule de coton. Mais Ă  l'Ă©poque, le professeur Dustin Tyler qui a menĂ© ce projet avait reconnu qu'il faudrait compter encore au moins une dizaine d'annĂ©es pour mettre au point une prothĂšse sensible parfaitement viable. L'un des principaux obstacles concerne la partie matĂ©rielle du module de stimulation qu'il faut parvenir Ă  miniaturiser pour pouvoir l'intĂ©grer Ă  la prothĂšse. En ce qui concerne cette peau artificielle, pour le moment, elle n'a Ă©tĂ© testĂ©e que sur des rongeurs. Les chercheurs disent vouloir Ă©tendre leurs essais Ă  de plus gros animaux afin de pouvoir en Ă©tudier plus prĂ©cisĂ©ment les par ce que vous venez de lire ?

classement selon la sensibilité de la peau