Maismalgré tout je fais des chansons et c’est là où je mets tout ce que j’ai à raconter. Je ne me vois pas surligner ça avec des statuts ou
Uneaire d'accueil pour les gens du voyage située chemin de la Fosserie, a été inaugurée en octobre. Depuis, plus de 30 emplacements sont utilisés par ceux qui veulent s'arrêter
FaitPartie Des Gens Du Voyage. La solution à ce puzzle est constituéè de 7 lettres et commence par la lettre B. Les solutions pour FAIT PARTIE DES GENS DU VOYAGE de mots fléchés et mots croisés. Découvrez les bonnes réponses, synonymes et autres types d'aide pour résoudre chaque puzzle. Voici Les Solutions de Mots Croisés pour "FAIT PARTIE DES GENS DU VOYAGE"
Jefais partie de ceux, qui ,quand quelque chose placé en hauteur leur tombe sur la gueu** dessus ont le réflexe de se protéger avec les avant-bras plutôt que de faire un pas de coté. Même si l'objet en questions est une pile de vingt plateaux repas. Je fais partie, logiquement, de ceux qui sont constamment recouverts de bleus, mal placés
Jevous aurais clairement dit de quitter ce classement dès le début si cette chanson ne faisait pas partie des 15 plus écoutées sur Spotify. Heureusement, on
Réaction La polémique créée par les propos du député maire UMP de Nice Christian Estrosi sur les gens du voyage ne retombe pas. Interrogé dimanche 7 juillet sur l'occupation illégale de terrains par des gens du voyage dans sa ville, il s'est violemment pris à eux, assurant notamment qu' il allait les "mater", et promettant la plus
. °° Paroles d'enfants°° °° Les singes ils ressemblent à des gens qu'on voit dans la rue, sauf qu'ils sont pas habillés et qu'ils cassent les noix avec une caliloux °°°°Les animaux ils rigolent jamais parce qu'ils s'engueulent tout le temps avec leur famille et leurs copains. Ceux qui sont tout seuls dans une cage c'ets parce qu'ils ont pas de famille ni de copains. Et nous on rigole parce qu'il faut qu'on s'en fout de tout ça°° °°Y'a des oiseux qui volent si haut qu'ils se perdent dans les nuages parce que dans les nuages y'a pas le nom des rues°°°°Quand il y a des mouches qui volent l'une sur l'autre, peut etre que celle du dessous est la plus forte et que celle du dessus est malade ?°° °°Quand j'était très petit, j'ai sorti mon poisson rouge de son bocal pour lui faire un câlin et j'ai pleuré parce que je comprenais pas pourquoi mon câlin l'avait fait mourrir°°extraits de "mon pépé il entend rien et portant il a des oreilles immenses!" Posted on Monday, 31 March 2008 at 747 PM °° paroles d'enfants°° suite °° Mon cousin s'est fait mordre le zizi par une pouleparcequ'il a fait pipi à travers le grillage du poulaililer et la poule elle a cru que c'était un asticot. Il a fait pipi aussi dans l'ascenseur de la tour Eiffel, au musée Grévin et par la fenêtre d'un autocar et là il a arrosé un monsieur ![..]°°°°Ma mémé elle a dit qu eles plantes c'est comme les cheveux il faut les couper de temps en temps pour qu'elles repoussent mieux. Alors je comprends pas pourquoi j'ai pris deux gifles quand j'ai coupé la plante du sjour et ls cheveux de ma petite soeur presque à ras.°°°°Un jour sans faire exprès j'ai vu les nénés de ma grand-mère, eh ben ils étaient comme ceux des negresses à la télé, mais pas de la même couleur.°°°°J'aime bien quand m amaman elle a un petit chagrin parce qu'elle me serre tres fort dans ses bras. Mais je voudrais pasqu'elle ai un gros chagrin parce qu'alors elle m'étoufferait complètement !°°Pourquoi les jeunes amoureux ils se tiennent par la main et les vieux amoureux par le bras ? Je crois que c'est parce que les vieux ils ont tellement mal aux mainsqu'ils peuvent plus les mélanger.°° extrait du meme livre que en haut !Voilà mes préférés ! C'est lequel votre préféré ? bisouy' à ceux qui se reconnaitrons.... ou pas ^^ Posted on Monday, 31 March 2008 at 809 PM °° PG°° Ca fait pas tres longtemps qu'on se connait ...Pourtant j 'tiens bcp a ti .... °°You've the look of the King in your' eyes ...°°bisouy' ... Posted on Wednesday, 02 April 2008 at 551 PM °° Communion de Clem's°° HA ! j'tai bien eu hein !Pti cousin d'amour avec mon parrain ...Souvenirs d'une journee innoubliable DJe vous aime fort ! Posted on Tuesday, 08 April 2008 at 301 PM °° Ma p'tite puce°° Elle, c'est MA Rosalie adorée !!Non, en fait c'est MON Andréanne que j'aime plus que tout !!P'tite puce jte fais de gros bisous .. et tu vois j'tiens ma parole ! J'ai mis la photo sur mon blog !! Posted on Tuesday, 08 April 2008 at 315 PM
La solution à ce puzzle est constituéè de 7 lettres et commence par la lettre B Les solutions ✅ pour FAIT PARTIE DES GENS DU VOYAGE de mots fléchés et mots croisés. Découvrez les bonnes réponses, synonymes et autres types d'aide pour résoudre chaque puzzle Voici Les Solutions de Mots Croisés pour "FAIT PARTIE DES GENS DU VOYAGE" 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 Partagez cette question et demandez de l'aide à vos amis! Recommander une réponse ? Connaissez-vous la réponse? profiter de l'occasion pour donner votre contribution! Similaires
DébutPage précedentePage suivanteFin Le 27 janvier 2019 à 052217 [Jean-Biscuit] a écrit Le 27 janvier 2019 à 051520 pseudo0912 a écrit Le 27 janvier 2019 à 051023 [Jean-Biscuit] a écrit Le 27 janvier 2019 à 050706 pseudo0912 a écrit Le 27 janvier 2019 à 050302 [Jean-Biscuit] a écrit Le 27 janvier 2019 à 045421 pseudo0912 a écrit Le 27 janvier 2019 à 044859 [Jean-Biscuit] a écrit Le 27 janvier 2019 à 044659 pseudo0912 a écrit Le 27 janvier 2019 à 044523 [Jean-Biscuit] a écrit Pourquoi les gitans viennent faire des croix au crayon sur ma boite aux lettres tout les été ? Hein ? sérieux c'est quoi cette histoire j'ai jamais vu ça Sûrement un truc propre aux gitans alors, chez nous dans le sud c'est comme ça qu'ils marquent leurs cibles de cambriolages Peut-etre je sais pas. j'ai jamais combriolé Franchement j'ai rien à dire sur les manouches j'en ai jamais croisé mais pour ce qui est des gitans et des roms Entre les croix sur les boites aux lettres, mes voisins qui se sont fait cambrioler en pleine journée pendant qu'ils étaient dans leur piscine, mon oncle qui se fait voler sa jaguar que l'on apperçevra 2 jours plus tard dans un camp de gitans, le fait que les rares fois où je me rend à la déchéterie je croise toujours des voleurs de férailles/cuivres, ma meuf qui se fait voler son portable 2 fois en 1 an dans le tram par des roms ... Je suis même rentré dans une caravane de forrain une fois j'avais un pote fils de forrain et les premières choses que j'ai vu dedans c'est un râtelier de fusil de chases et des piles de tv et chaîne hi-fi Faut reconnaître que ça aide pas à être Tolérant oui c'est sur et je vais pas te démentir, y'a beaucoup de malhonnêteté chez ces tu je penses que tu confonds les roms avec les Roumains c'est pas pareil Bah c'est simple, les roumaines sont des bonnasses, les roms des sorcières en pyjama oui mais justement tu confonds. car les Roms vivent comme nous les Manouches, et les femme ne sortent pas de chez elles a part pour faire leurs course et c'est avec leurs marie ce peuple sexiste tandis que les Roumains c'est ceux originaire de la Roumanie qui vivent dans des bidonvilles et qui ne sont pas de papier francaisWtf ?J'ai déjà était en Roumanie j'ai un cousin qui bosse là-bas et les roumains sont blanc comme des culs, ils sont typé slave en fait. Et ce qu'ils appelent les "roms" là bas c'est ceux qui vivent entre eux dans des baraques ultra kitch acheté en toute légalité bien sûr et qui envoit des gens en France un peu comme les Africains pour gagner de l'argent et l'envoyé au pays. Et ces roms là ont bien la même gueule que ceux qu'on voit faire la manche ici Il y aurait un peuple secret qui se cache entre les roms et les roumains ?? Les Roumains sont de race dinarique, avec des visages comm l'actrice porn Sensual Jane, ou la militante identitaire roumaine Cristina Saillard, ou encore l'ancien footballeur de l'Inter Cristian Chivu c'est des pures roumains. Le 27 janvier 2019 à 052538 berberedesouche a écrit Le 27 janvier 2019 à 052217 [Jean-Biscuit] a écrit Le 27 janvier 2019 à 051520 pseudo0912 a écrit Le 27 janvier 2019 à 051023 [Jean-Biscuit] a écrit Le 27 janvier 2019 à 050706 pseudo0912 a écrit Le 27 janvier 2019 à 050302 [Jean-Biscuit] a écrit Le 27 janvier 2019 à 045421 pseudo0912 a écrit Le 27 janvier 2019 à 044859 [Jean-Biscuit] a écrit Le 27 janvier 2019 à 044659 pseudo0912 a écrit Le 27 janvier 2019 à 044523 [Jean-Biscuit] a écrit Pourquoi les gitans viennent faire des croix au crayon sur ma boite aux lettres tout les été ? Hein ? sérieux c'est quoi cette histoire j'ai jamais vu ça Sûrement un truc propre aux gitans alors, chez nous dans le sud c'est comme ça qu'ils marquent leurs cibles de cambriolages Peut-etre je sais pas. j'ai jamais combriolé Franchement j'ai rien à dire sur les manouches j'en ai jamais croisé mais pour ce qui est des gitans et des roms Entre les croix sur les boites aux lettres, mes voisins qui se sont fait cambrioler en pleine journée pendant qu'ils étaient dans leur piscine, mon oncle qui se fait voler sa jaguar que l'on apperçevra 2 jours plus tard dans un camp de gitans, le fait que les rares fois où je me rend à la déchéterie je croise toujours des voleurs de férailles/cuivres, ma meuf qui se fait voler son portable 2 fois en 1 an dans le tram par des roms ... Je suis même rentré dans une caravane de forrain une fois j'avais un pote fils de forrain et les premières choses que j'ai vu dedans c'est un râtelier de fusil de chases et des piles de tv et chaîne hi-fi Faut reconnaître que ça aide pas à être Tolérant oui c'est sur et je vais pas te démentir, y'a beaucoup de malhonnêteté chez ces tu je penses que tu confonds les roms avec les Roumains c'est pas pareil Bah c'est simple, les roumaines sont des bonnasses, les roms des sorcières en pyjama oui mais justement tu confonds. car les Roms vivent comme nous les Manouches, et les femme ne sortent pas de chez elles a part pour faire leurs course et c'est avec leurs marie ce peuple sexiste tandis que les Roumains c'est ceux originaire de la Roumanie qui vivent dans des bidonvilles et qui ne sont pas de papier francaisWtf ?J'ai déjà était en Roumanie j'ai un cousin qui bosse là-bas et les roumains sont blanc comme des culs, ils sont typé slave en fait. Et ce qu'ils appelent les "roms" là bas c'est ceux qui vivent entre eux dans des baraques ultra kitch acheté en toute légalité bien sûr et qui envoit des gens en France un peu comme les Africains pour gagner de l'argent et l'envoyé au pays. Et ces roms là ont bien la même gueule que ceux qu'on voit faire la manche ici Il y aurait un peuple secret qui se cache entre les roms et les roumains ?? Les Roumains sont de race dinarique, avec des visages comm l'actrice porn Sensual Jane, ou la militante identitaire roumaine Cristina Saillard, ou encore l'ancien footballeur de l'Inter Cristian Chivu c'est des pures roumanie victime d'un white-washing alors ? Le 27 janvier 2019 à 051909 Haddock-Tunning a écrit Le 27 janvier 2019 à 051709 pseudo0912 a écrit Le 27 janvier 2019 à 051405 Haddock-Tunning a écrit J'ai entendu dire que les Manouches étaient protestants c'est vrai ? ou je confonds peut-être avec un autre groupeÉvangéliste. c'est une branche du protestantisme je crois je suis pas sur Oui les évangéliques sont les cousins des protestants, mais apparemment ça à pas l'air de trop te marquer Ca me passionne de savoir votre théologie, si vous avez des pasteurs ...etcoui y'a une église évangélique, dont le président est un homme s'appelant "Jimmy" et oui y'a des pasteurs, ect... le dimanche matin le culte de la sainte cene. des "messe" qui nous nous appelons des réunions environ 3 ou 4 fois par semaine le soir a 8 ou 9h Moi aussi jsuis un rabouin Tu reste ou ? Message édité le 27 janvier 2019 à 053051 par ColorsSunshine Je ne vais pas post car je veux pas perdre ce pseudo et me faire signal gouv mais clairement Le 27 janvier 2019 à 052516 Princesse2Coree a écrit c'est quoi le terme équivalent à "goy" chez vous ? Bein gadjo, gadjés oui excuse moi mais jsuis un voyageur avec j’me permet de répondre Vous avez le wifi ? ou 4g Comment on fait pour recevoir le salaire sans adresse ou les courriers Le 27 janvier 2019 à 052538 Bueno92co a écrit Nicolas , tinquiete pas que les gens sont vachement hypocritite et que dans la vrai vie la plus part des gens suce bien la bite ... je sais pas si cest par peur ou autre Tout ce que je sais cest que les meufs surtout les francaise et les portos arabe tout qa cest tellement facile de le baiser meme avec ma gueule de tanj justement jai limpression quelle kiff saJe vous déteste pas particulièrement mais je vois pas de raison de vous aimer, vous m'apportez rien de concret, vous partagez pas ma culture et vous êtes une population à fort taux de criminalité. Pour les autres et pour les meufs j'en sais rien je suis pas dans le sud les gitans c'est pas trop un sujet par chez moi. Le 27 janvier 2019 à 053212 ColorsSunshine a écrit Le 27 janvier 2019 à 052516 Princesse2Coree a écrit c'est quoi le terme équivalent à "goy" chez vous ? Bein gadjo, gadjés oui excuse moi mais jsuis un voyageur avec j’me permet de répondre pas grave. mais maintenant a cause des "mec de cité" "gadji et gadjo" ça veut dire autre choses pour les non gitan Le 27 janvier 2019 à 053520 pseudo0912 a écrit Le 27 janvier 2019 à 053212 ColorsSunshine a écrit Le 27 janvier 2019 à 052516 Princesse2Coree a écrit c'est quoi le terme équivalent à "goy" chez vous ? Bein gadjo, gadjés oui excuse moi mais jsuis un voyageur avec j’me permet de répondre pas grave. mais maintenant a cause des "mec de cité" "gadji et gadjo" ça veut dire autre choses pour les non gitan Un truc que j’adore c’est quand j’dit a un gadjo que je suis un gitan et qu’il veut nous imiter Alors mon pral michto ? » Le 27 janvier 2019 à 053410 bileur1234 a écrit Vous avez le wifi ? ou 4g Comment on fait pour recevoir le salaire sans adresse ou les courriers4g puis les gens qui voyagent 12 mois dans l'année ça existe plus ou c'est tres rare. on a tous des terrains ou on reste fixé toute l'hiver. et évidemment donc on a une adresse fixe. sinon y'a le CCAS Le 27 janvier 2019 à 053735 pseudo0912 a écrit Le 27 janvier 2019 à 053410 bileur1234 a écrit Vous avez le wifi ? ou 4g Comment on fait pour recevoir le salaire sans adresse ou les courriers4g puis les gens qui voyagent 12 mois dans l'année ça existe plus ou c'est tres rare. on a tous des terrains ou on reste fixé toute l'hiver. et évidemment donc on a une adresse fixe. sinon y'a le CCAS Un random peut devenir gitan ? Ou mal vu de ouf ? Et vous avez des caravanes de folies ? Le 27 janvier 2019 à 053710 ColorsSunshine a écrit Le 27 janvier 2019 à 053520 pseudo0912 a écrit Le 27 janvier 2019 à 053212 ColorsSunshine a écrit Le 27 janvier 2019 à 052516 Princesse2Coree a écrit c'est quoi le terme équivalent à "goy" chez vous ? Bein gadjo, gadjés oui excuse moi mais jsuis un voyageur avec j’me permet de répondre pas grave. mais maintenant a cause des "mec de cité" "gadji et gadjo" ça veut dire autre choses pour les non gitan Un truc que j’adore c’est quand j’dit a un gadjo que je suis un gitan et qu’il veut nous imiter Alors mon pral michto ? » pire une fois un petit raclo m'a demander la route pour aller je sais plus ou. et il a dis qui chercher ou habitait "sa racli" ayaaaa j'ai pris un fou rire donc apres je lui est demandé ça voulait dire Quoi et il a dit " Le 27 janvier 2019 à 053933 bileur1234 a écrit Le 27 janvier 2019 à 053735 pseudo0912 a écrit Le 27 janvier 2019 à 053410 bileur1234 a écrit Vous avez le wifi ? ou 4g Comment on fait pour recevoir le salaire sans adresse ou les courriers4g puis les gens qui voyagent 12 mois dans l'année ça existe plus ou c'est tres rare. on a tous des terrains ou on reste fixé toute l'hiver. et évidemment donc on a une adresse fixe. sinon y'a le CCAS Un random peut devenir gitan ? Ou mal vu de ouf ? Et vous avez des caravanes de folies ?chez nous les Manouche, oui. suffit que tu prennes une caravane et que tu viennes dans en rassemblement évangélique. y'a beaucoup de monde et tous ne se connaissent pas. t'osef du côté religieux au pire, c'est juste pour rencontrer des gens apres a toi de sociabilisé. osef que tu sois français/arabes/chinois Message édité le 27 janvier 2019 à 054626 par Pseudo0912 Le 27 janvier 2019 à 054417 pseudo0912 a écrit Le 27 janvier 2019 à 053933 bileur1234 a écrit Le 27 janvier 2019 à 053735 pseudo0912 a écrit Le 27 janvier 2019 à 053410 bileur1234 a écrit Vous avez le wifi ? ou 4g Comment on fait pour recevoir le salaire sans adresse ou les courriers4g puis les gens qui voyagent 12 mois dans l'année ça existe plus ou c'est tres rare. on a tous des terrains ou on reste fixé toute l'hiver. et évidemment donc on a une adresse fixe. sinon y'a le CCAS Un random peut devenir gitan ? Ou mal vu de ouf ? Et vous avez des caravanes de folies ?chez nous les Manouche, oui. suffit que tu prennes une caravane et que tu viennes dans en rassemblement évangélique. y'a beaucoup de monde et tous ne se connaissent pas. t'osef du côté religieux au pire, c'est juste pour rencontrer des gens apres a toi de sociabilisé. osef de que tu sois français/arabes/chinois putain le blanc avec l'accent parisien T'as volé combien de poules dans ta vie ? Le 27 janvier 2019 à 054633 bileur1234 a écrit Le 27 janvier 2019 à 054417 pseudo0912 a écrit Le 27 janvier 2019 à 053933 bileur1234 a écrit Le 27 janvier 2019 à 053735 pseudo0912 a écrit Le 27 janvier 2019 à 053410 bileur1234 a écrit Vous avez le wifi ? ou 4g Comment on fait pour recevoir le salaire sans adresse ou les courriers4g puis les gens qui voyagent 12 mois dans l'année ça existe plus ou c'est tres rare. on a tous des terrains ou on reste fixé toute l'hiver. et évidemment donc on a une adresse fixe. sinon y'a le CCAS Un random peut devenir gitan ? Ou mal vu de ouf ? Et vous avez des caravanes de folies ?chez nous les Manouche, oui. suffit que tu prennes une caravane et que tu viennes dans en rassemblement évangélique. y'a beaucoup de monde et tous ne se connaissent pas. t'osef du côté religieux au pire, c'est juste pour rencontrer des gens apres a toi de sociabilisé. osef de que tu sois français/arabes/chinois putain le blanc avec l'accent parisien Louis c'est un bon lui il a meme apprit notre langue Message édité le 27 janvier 2019 à 055009 par Pseudo0912 Le 27 janvier 2019 à 053933 bileur1234 a écrit Le 27 janvier 2019 à 053735 pseudo0912 a écrit Le 27 janvier 2019 à 053410 bileur1234 a écrit Vous avez le wifi ? ou 4g Comment on fait pour recevoir le salaire sans adresse ou les courriers4g puis les gens qui voyagent 12 mois dans l'année ça existe plus ou c'est tres rare. on a tous des terrains ou on reste fixé toute l'hiver. et évidemment donc on a une adresse fixe. sinon y'a le CCAS Un random peut devenir gitan ? Ou mal vu de ouf ?Moi je dirais ça dépend , c’est mal vu par certains gitans et beaucoup moins par d’autres Mais beaucoup de non gitans se sont mis parmis les gitans et au fil du temps bah y se sont adaptés à un tel point que c’est devenu des vrais gitans on va dire et y’en a certains qui ont l´air beaucoup plus gitan que moi Après c’est arriver très souvent aussi qu’un gitan se marie avec une non gitan qui s´adapte au fil du temps Le 27 janvier 2019 à 054655 FluideFecal a écrit T'as volé combien de poules dans ta vie ?Aucunes on est plus en temps de guerre Message édité le 27 janvier 2019 à 055338 par Pseudo0912 Le 27 janvier 2019 à 054956 ColorsSunshine a écrit Le 27 janvier 2019 à 053933 bileur1234 a écrit Le 27 janvier 2019 à 053735 pseudo0912 a écrit Le 27 janvier 2019 à 053410 bileur1234 a écrit Vous avez le wifi ? ou 4g Comment on fait pour recevoir le salaire sans adresse ou les courriers4g puis les gens qui voyagent 12 mois dans l'année ça existe plus ou c'est tres rare. on a tous des terrains ou on reste fixé toute l'hiver. et évidemment donc on a une adresse fixe. sinon y'a le CCAS Un random peut devenir gitan ? Ou mal vu de ouf ?Moi je dirais ça dépend , c’est mal vu par certains gitans et beaucoup moins par d’autres Mais beaucoup de non gitans se sont mis parmis les gitans et au fil du temps bah y se sont adaptés à un tel point que c’est devenu des vrais gitans on va dire et y’en a certains qui ont l´air beaucoup plus gitan que moi Après c’est arriver très souvent aussi qu’un gitan se marie avec une non gitan qui s´adapte au fil du tempsje dirais que c'est mal accepté chez les Gitan espagnol et les roms les hongroismais chez les Manouche aucun problème. y'en a beaucoup de couple manouche/gadje DébutPage précedentePage suivanteFin Victime de harcèlement en ligne comment réagir ?
1Le chant est devenu aujourd'hui l'un des domaines les plus spontanément associés au Pays Basque, et il fait partie des idées courantes que le chant basque » a toujours existé, ou du moins qu'il est l'une des caractéristiques majeures du Pays Basque depuis fort longtemps. Pourtant, un survol historique nous montre qu'il n'en est pas ainsi. Le musicographe F. J. Fétis, par exemple, définissant les termes d'air et de chanson, relève les airs nationaux » de différents pays ou régions d'Europe et les airs d'un caractère particulier » des différentes provinces de France sans mentionner les chants basques Fétis, F. J., 1836 290, 311. Ce terme lui-même, si banal aujourd'hui, ne se rencontre semble-t-il qu'à partir de 1834, et avec un sens particulier un chant basque » est un texte de chant historique, plus restreint que l'acception courante actuelle, qui englobe des pratiques et un répertoire variés. Ce n'est que vers le milieu du xixe siècle que l'on commence réellement à s'intéresser aux chants basques » en tant que manifestations musicales et non plus seulement littéraires et ce n'est que peu à peu que l'on en vient à le considérer comme une spécificité basque. Cet intérêt se manifeste par le biais de la musique savante, de l'attention portée au folklore musical, du développement d'une pratique musicale l'orphéon, puis la chorale et de la volonté de définir ou de créer une nationalité artistique et/ou politique. 2On voudrait donc essayer de montrer que les désignations ont évolué, les contenus ont évolué, au fur et à mesure que se constituait ce que nous appelons aujourd'hui le chant basque » – d'autant que ce terme recouvre deux réalités le répertoire et la façon de chanter. C'est le discours sur le chant basque » qui retiendra pour cela notre attention, et nous permettra de retracer cette évolution. Danse basque et chanson française 1 Un exemple, donné dans une histoire de Bayonne par P. Masein 1792 86-87 les habitants des ... 3Dans les premiers récits de voyage en Pays Basque, il est peu fait mention du chant manque d'intérêt pour ce qui n'est pas considéré comme un art, barrière de la langue ? Toujours est-il que les mentions des pratiques vocales sont très rares et succinctes1. La danse, en revanche, est constamment décrite elle partage parfois avec le jeu de paume l'évocation des divertissements du pays, en particulier le saut basque qui est souvent présenté comme la danse nationale. La réputation des danseurs basques à Paris n'est plus à faire ils ont même donné au ballet un pas de Basque » et l'on connaît la définition que Voltaire donne des Basques dans La Princesse de Babylone 1966 [1768] 506 Ces peuples qui demeurent, ou plutôt qui sautent au pied des Pyrénées. » 4Est-ce parce que la pratique du chant, ou plutôt de la chanson » comme on dit alors, est jusqu'au xviiie siècle très répandue, en particulier en France ? Rousseau, parmi tant d'autres, le constatait tous les étrangers conviennent de notre supériorité dans cet art ..., on peut assurer que l'humeur chansonnière est une des caractéristiques de la nation .... Battant ou battu, dans l'abondance ou dans la disette, heureux ou malheureux, triste ou gai, [le Français] chante toujours, et l'on dirait que la chanson est l'expression naturelle de tous ses sentiments ». 2 On y verrait plutôt... le Basque, tel que le décrit le Père Donostia dans Comment chante le Basque ... 5Cette remarque est rapportée dans Dictionnaire de la conversation, Héreau, E., 1833 article chanson », qui enchaîne les choses se sont modifiées depuis, et l'on reconnaîtrait difficilement dans le Français d'aujourd'hui le portrait que Rousseau a tracé du Français d'autrefois »2. Il aurait alors fallu quelques décennies pour que l'humeur chansonnière » du Basque, restée égale à elle-même, apparaisse comme un fait digne d'être remarqué. Elle frappe en tout cas Frederick Link 1801 53, professeur à l'université de Rostock, par contraste avec la France qui ne chante plus dans les autres provinces de France, on entend rarement le petit peuple chanter, en tout cas beaucoup plus rarement qu'avant la Révolution ; mais ici des chansons retentissent de chaque vallée ». Les Français- et les Basques eux-mêmes – seront plus longs à le remarquer. De Pierre-Jean Garat aux Cantabres 6En 1783, Pierre-Jean Garat chante en euskara à la cour de Versailles, devant Marie-Antoinette dont il devient le professeur de chant il faudrait voir en quels termes cet épisode est rapporté par les contemporains, et les raisons invoquées le jeune autodidacte qui arrive de sa province chante d'abord des airs de son pays ?. Il semble qu'Izar ederra et Aitarik ez dut aient été par la suite particulièrement appréciés par la reine. Cet intérêt de Garat nous est aujourd'hui connu par des annotations portées au xixe siècle ; l'écrivain Augustin Chaho note ainsi dans Biarritz entre les Pyrénées et l'Océan 1855 248 il excellait à chanter les airs naïfs des montagnes labourdines ». Presque un siècle après la prestation de Garat à Versailles, le ténor Pascal Lamazou publie un recueil, avec accompagnement de piano, où il donne deux mélodies comme étant composées par lui Irulia et Charmangarria. Un autre collecteur, J. D. J. Sallaberry 1870 403, reprenant les assertions de Chaho qui parle au même endroit d'un air basque auquel on a accordé une petite place dans le recueil des vaudevilles français », indique que Mendian zoinen eder a été popularisé par Garat et inclus dans la quatrième édition de La clé du caveau, recueil de chansons réunies par P. Capelle à partir de 1811. Son biographe Miel, enfin, écrit 1841 C'est à son retour de Madrid qu'il donna à Catel le charmant air basque qui sert de motif principal à 1'ouverture de l'Auberge de Bagnères. » 7Les pièces dont le titre vient d'être cité correspondent bien au type de la romance de la fin du xviiie siècle une investigation plus poussée, menée à partir de sources contemporaines, permettra de voir comment ces romances en langue basque, qui sont passées aujourd'hui dans le fond populaire, étaient nommées et perçues à l'époque, et quel rôle éventuel elles ont pu jouer dans la constitution du chant basque ». 8Il ne semble pas en tout cas que, de son vivant, l'on fasse un lien entre la voix exceptionnelle de P. J. Garat et son origine basque et bordelaise !, que celui-ci revendique bien que quelques voyageurs tels que Madame d'Aulnoy 1874 [1679] 6 aient noté les très belles voix » des habitants du Sud-Ouest de la France j'ai remarqué dans toute la Guyenne et vers Bayonne que l'on y a de la voix naturellement et il n'y manque que de bons maîtres », les Basques n'ont sans doute pas acquis auprès du public la réputation de chanteurs qu'ils auront par la suite. En d'autres termes, le Basque chanteur, ou le chanteur basque, n'existe pas » encore, mais quand on s'intéressera plus tard au chant basque, on ressortira la figure de Garat, en tant que première grande voix basque célèbre. 3 Cité par P. Urkizu en exergue de Bertso zahar eta berri zenbaiten bilduma 1798. 9Dans la première moitié du xixe siècle, on commence cependant à trouver ici ou là mention des aptitudes vocales des Basques, mais sans que ce point soit développé. Deux ans après la mort de Garat, l'abbé d'Iharce de Bidassouet, dans son Histoire des Cantabres ou des premiers colons de toute l'Europe, avec celle des Basques, leurs descendants directs, qui existent encore, et leur langue asiatique-basque 1825 12, donne l'étymologie suivante Cantabre, en basque khanta ber, chantre, chanteur sans pareil », avec en note les Romains les appeloient Cantabri, à raison de l'excellence de leurs voix ; aussi étoient-ils les ornements de leurs théâtres, comme le célèbre Garat, Basque, l'a été de ceux de Paris ». Cette référence romaine est même plus ancienne, puisqu'on la trouve au dernier distique de la dédicace faite par Etcheberri de Ciboure à Bertrand d'Etchauz de son Eliçara erabilceco liburua 1636 ecen daquiçun beçala Escualdunac, çaharrec,/ Cantuen maitatçaille deithu zituzten Erromarec » car comme vous le savez, les anciens Romains nommèrent les Basques amateurs des chants », ou encore au xviie siècle sous la plume de Jacques de Bela je tiens que le mot Cantaber fut donné aux Basques pour ce qu'ils sont joviaux et chanteurs de leur nature »3. 10Cette étymologie sera reprise dans plusieurs dictionnaires, ce qui contribuera sans doute à la diffusion de l'idée. On la trouve par exemple dans le Dictionnaire de la conversation de 1833 Garay de Monglave, E. article Basques », avec allusion en forme de preuve » aux chanteurs d'opéras tels que Garat, comme chez d'Iharce, mais pas dans l'édition de 1873, ou dans le Dictionnaire universel Larousse de 1867 [s. n]. article Basques ». Le voyageur anglais George Borrow 1989 [1845] 264-265 la cite encore et ajoute Les Basques sont plus portés à la musique qu'à la poésie, et bien que la composition des vers leur soit facile, ils y réussissent assez mal. Par contre, leurs voix sont particulièrement agréables et leurs compositions musicales surpassent en beauté celles des autres peuples. » Une découverte » allemande 11C'est un Allemand qui, le premier, s'intéresse au chant basque », et non pas seulement à la voix basque ». Les Allemands sont peut-être plus sensibilisés à la musique que leurs contemporains venant d'autres horizons culturels. De plus, leur intérêt pour le populaire, où ils voient s'incarner l'esprit national », l'âme du peuple », a été particulièrement aiguisé dans le domaine qui nous intéresse par la publication par J. G. Herder, en 1778-1779, de son recueil de Volkslieder Chansons populaires », réédité sous le titre Stimmen der Völker in Liedern Voix des peuples dans leurs chansons ». À la génération suivante, Clemens Brentano et Achim von Arnim poursuivent sa quête de chansons populaires », et font paraître en 1806 Das Knaben Wunderhorn Le cor enchanté de l'enfant ». Seuls les textes sont donnés la première compilation avec musique date de 1840 il s'agit des Deutsche Volkslieder de A. Kretzschmer et A. von Zuccalmaglio ; on ne discutera pas ici de leur authenticité ou des transformations que les collecteurs » ont pu leur faire subir, seul nous importe le retentissement de ces publications – qui n'est pas limité aux musiciens et aux poètes. 4 De même, lorsque le botaniste Moritz Wilkomm visite le Pays Basque en 1850, il prête une attention ... 12Wilhelm von Humboldt, ambassadeur du roi de Prusse, visite le Pays Basque en 1799 et 1800, et même s'il est animé d'objectifs historiques et linguistiques, il ne néglige pas pour autant les aspects culturels » du pays4, notamment ses proverbes, ses danses nationales, sa musique et sa poésie » Humboldt, W. von, 1975 [1801] 20. Ceux-ci sont les témoins du mode de pensée et de vie » des Basques dont il veut également rendre compte et qui l'aideront, pense-t-il, dans ses investigations scientifiques sur l'origine de la nation basque et de sa langue ». W. von Humboldt distingue également les Souletins, Italiens parmi les Basques », pour leur inclination particulière pour la poésie et la musique 1975 185-186. S'il a entrepris ce voyage, c'est afin de chercher les traces des plus vieilles constitutions du peuple et des plus vieilles histoires à trouver toujours dans les anciens dictons et chants nationaux », précise-t-il ailleurs Bidart, P., 1997 318. 5 Zortziko à huit », sans doute en référence au nombre de vers ou de pas puisqu'il s'agit aussi ... 13Jorge de Riezu a publié, sous le titre de Papeles de Humboldt, des documents trouvés à la Preussische Staatsbibliothek de Berlin, comprenant quelques pages en espagnol datées de 1802 environ et intitulées De la Música en el País Vascongado, des partitions de musique de danse ainsi que trois petites pièces arrangées à quatre voix et des textes poétiques. De la Música... est attribué à Juan Antonio Moguel, prêtre biscayen qui fut l'un des informateurs » de W. von Humboldt. Malheureusement, la détérioration du manuscrit le rend partiellement illisible. Son auteur y présente le Zorzico5 [sic], qu'il soit vocal ou instrumental, et le Contrapas comme les cantilènes propres » cantilenas privativas du Pays Basque. Il semble vouloir insister sur l'originalité du zortziko, et termine par une remarque sur l' heureuse disposition [des Basques] pour la musique en général, et [leur] extrême sensibilité pour la leur en particulier » Riezu, J. de, 1994 1529-1536. Les textes poétiques sont en basque, écrits de la main d'Humboldt et groupés sous deux intitulés allemands Lieder deren sich der 78 jährige Harambillet in Itzazu aus sei-ner Juengend erinnerte chansons de sa jeunesse qu'Harambillet d'Itsassou se rappelait à 78 ans et Durch Ithurbide in Bayonne erhaltene Gedichte poésies recueillies à Bayonne grâce à Ithurbide. Il semble donc qu'Humboldt se soit adonné lui-même au collectage limité au texte, comme Herder. Certaines des poésies » de Bayonne portent un titre français Chanson basquaise, Chanson libre, Chanson bachique 2, Lamentation d'un vieillard, La rencontre du créancier et du débiteur op. cit. 1553 et ss.. 6 J. Michelet n'a malheureusement pas mené à bien le projet d'une Encyclopédie des chants populaires ... 14Ces documents n'ont pas été exploités jusqu'en 1934, date à laquelle le Père Donostia en a appris l'existence. En revanche, W. von Humboldt publie lui-même, en 1817, en faisant quelques réserves, le texte du Chant de Lelo. C'est la première publication d'un chant basque » et, avec les deux textes accompagnés d'une traduction française donnés par E. Boucher de Crèvecœur en 1823 dans ses Souvenirs du Pays Basque et des Pyrénées, qui seront repris dans des publications allemandes en 1825 et 1831, la seule jusqu'aux années 1830, si l'on en croit la bibliographie établie par Julien Vinson en 18846. Elle va certainement contribuer à orienter l'intérêt vers un certain type de chant ce Chant de Lelo est censé raconter la résistance des Cantabres, considérés comme les ancêtres des Basques, par les armées romaines commandées par Auguste, et se révélera plus tard comme n'étant pas du tout contemporain des événements qu'il met en scène. Les chants nationaux basques » 7 Voir l'étude qu'en font Paul Bénichou 1970 47 et ss et Anne-Marie Thiesse 1999 50-59. 8 On trouvera les textes relatifs à l'organisation, à la méthode utilisée et préconisée, ainsi qu'au ... 15Les Basques, en cette première moitié du xixe siècle, commencent à être l'objet d'études dans tous les domaines sang, mœurs, langue, usages, pour reprendre par exemple les rubriques énumérées à propos de la spécificité qu'on leur attribue dans le Dictionnaire de la conversation en 1833, Garay de Monglave, E. article Basques ». On s'intéresse à la littérature or la littérature écrite apparaît presque inexistante ; on se tourne alors vers la littérature orale, et on la trouve dans les chants, et tout d'abord les chants nationaux », qui représentent donc la première forme reconnue que prend le chant basque ». Ces deux termes sont employés dès 1834 dans le Dictionnaire de la conversation Olivier, G., 1834 article chants populaires » et l'idée se rencontre dès lors couramment la vraie littérature basque se trouve dans les chants nationaux », écrit A. Mazure 1839 519, professeur de philosophie au lycée de Pau et auteur d'une Histoire du Béarn et du Pays Basque. Cette quête de chants nationaux, c'est-à-dire historiques l'histoire restant une discipline reine dans la hiérarchie des savoirs, est surtout perceptible en France, qui se sent inférieure, dans ce domaine, à l'Angleterre, l'Allemagne et l'Espagne7, et on trouve encore la catégorie chants historiques » dans la nomenclature établie pour l'enquête Fortoul en 18538. 9 En version moderne et castillane, prenant la place d'une diffusion historique véritable, et avec u ... 16Dans les provinces basques d'Espagne, un intérêt pour la langue se manifeste au xviiie et au début du xixe siècle, avec un retentissement ibérique et parfois international il est le fait des apologistes » tels que Larramendi, Astarloa, Moguel, puis on observe un retrait de la scène intellectuelle dû aux guerres carlistes et, à partir de 1850, un goût davantage porté vers le roman historique et la légende9 que vers le chant dans la première moitié du xixe siècle, le chant basque » est donc essentiellement une invention » de linguistes allemands, de voyageurs anglais, de savants » français et d'hommes de lettres originaires du Pays Basque d'expression française. 17De plus, il y a l'idée que la chanson » est à la base de tous les genres littéraires la chanson, poésie naturelle du peuple », au lieu d'être un genre, est le berceau de tous les genres » explique H. Fortoul dans l'Encyclopédie nouvelle, 1841 article chanson » et que la première forme sous laquelle elle se manifeste généralement est le genre épique id.. Les Basques ont-ils eu des productions relevant de ce domaine ? Ils avaient indubitablement une poésie », estime l'historien Claude Fauriel 1836 353, et quelques rudiments des arts immédiatement liés avec elle, tels que la musique et la danse. Le nom d'eressiac [sic], dont ils se servent encore pour caractériser les chants populaires qui roulent sur quelque histoire vieille ou antique, a l'air d'être fort ancien dans la langue, bien que les pièces de poésies auxquelles il peut s'appliquer soient toutes assez modernes ». 18Quoi qu'il en soit, on va donc rechercher les chants historiques, qui seront appréciés pour leur ancienneté le goût est aux antiquités » dans tous les domaines depuis le début du siècle et leur intérêt d'information et de témoignage historiques jusqu'aux années 1860 au moins, c'est la vogue des chants historiques, dont les plus célèbres s'avèrent apocryphes c'est le cas, par exemple, du Chant deLelo, du Chant d'Altabiscar fabriqué » en 1834 par le littérateur Eugène Garay de Monglave à partir d'une énumération de nombres se récitant de façon traditionnelle, du Chant d'Annibal inventé par A. Chaho en 1845, etc.. Dans l'édition de 1878 du Dictionnaire de la conversation article chants populaires », G. Olivier s'émerveille on possède une centaine de chants de guerre eusca-riens ». Les chants nationaux sont donc ces monuments de la vieille langue des Escualdunacs » A. du Mège, 1858, cité par J. Vinson 1884 44, qui vont permettre de mieux saisir un peuple et une histoire encore très mal connus. Les études basques n'en sont qu'à leurs balbutiements, dans tous les domaines, et tant dans les encyclopédies et dictionnaires français que chez les auteurs locaux, on trouve des remarques soulignant ces lacunes, le regrettant parfois l'histoire politique, physique, intellectuelle et pittoresque des Basques n'a pas été racontée. C'est une mine d'or qui demande à être exploitée » Morel, F., 1836 501. 19On comprend donc que les chants n'intéressent pas vraiment en eux-mêmes, mais par les renseignements qu'ils apportent comme le souligneront encore les Instructions d'Ampère en 1853, il s'agit d'éclairer les parties obscures de nos annales » Cheyronnaud, J., 1997 83. Les publications éparses de chants isolés, dans des ouvrages plus généraux, et dans des revues Album pyrénéen, Ariel en particulier, n'en donnent par conséquent que le texte. La traduction revêt une importance primordiale, car le débat est international – et le basque une langue particulièrement hermétique. Le chant populaire », tableau des mœurs et du caractère de la nation basque » 20La notion de chant basque » va ensuite s'élargir au chant populaire », tel que le définit le Dictionnaire de la conversation Olivier G., 1833 article chants populaires » le chant populaire, c'est celui qui, sans relation directe avec aucun paroxysme donné du patriotisme, se montre cependant le fils le plus dévoué de la patrie, qui en revêt les mœurs, en garde les coutumes, et se fait l'arche dépositaire de ses plus précieux souvenirs ; c'est celui qui n'oubliera jamais les conquêtes ni les croyances de nos aïeux ; c'est la ronde de noce, la chanson de berceau, de table ou de métier ... c'est enfin toute mélodie qui porte empreints la nationalité d'un peuple, ses mœurs, ses jeux, ses usages, ses traditions et ses croyances ». 21National encore bien sûr, mais plus seulement historique et guerrier, il rend compte d'une culture dans l'acception large du terme. A. Mazure l'avait dit, à propos des Basques 1839 520 interroger [sic] les vieux souvenirs de ce peuple antique [en recueillant les chants] ; ils ne seront point ingrats ; peut-être révéleront-ils des traditions que l'on pouvait croire évanouies depuis des siècles ». Il ajoutait là est l'homme, là est le peuple ». Quelques années plus tard, A. Chaho, publiant une improvisation populaire » voir plus loin dont il donnait le titre en français Amour et devoir, la voyait occuper une des premières places dans le tableau des mœurs et du caractère de la nation basque » 1845, n°30 Poésie cantabre ». 10 Cité par J. Haritschelhar 1969 386. 11 Julie Adrienne Carricaburu, auteur de l'un des premiers recueils imprimés de chants basques voir ... 22Le terme de chant populaire n'est cependant pas le plus répandu dans les années 1830, on lui préfère – pendant une trentaine d'années – celui de poésie populaire » mettant en relief le primat donné au texte cf. les Instructions pour un Recueil général de poésies populaires de la France qui encadrent l'enquête Fortoul par exemple. L'intérêt pour le texte seul perdure dans les fêtes basques instituées par Antoine d'Abbadie d'Arrast, comportant un concours de poésie » à partir de 1853 la chanson » primée est en fait une poésie primée, chantée sur un air connu qui n'est qu'un support ; le chant n'est alors qu'un moyen de rendre publique la poésie couronnée. Une lettre adressée par le chanoine Harriet à d'Abbadie le 3 juin 1853 expose clairement la situation il faut populariser l'œuvre dès le principe ; par suite adopter une forme que généralement on comprenne ; or le Basque n'entend du sentiment et de la poésie qu'autant qu'il en chante ; c'est du reste le privilège des peuples qui en sont encore à la naïveté de la poésie primitive ; ils aiment, ils souffrent, ils jouissent en chantant. Ne faudrait-il pas que les pièces fussent des chansons ?... Ne serait-il pas utile d'exiger un air connu de tous, un de ces airs populaires que nos montagnards savent depuis longtemps et entendent toujours avec plaisir ? »10. En réalité, l'air ne sera pas imposé, mais laissé au choix du candidat – à moins que celui-ci ne le laisse à la liberté du jury... On peut compléter l'analyse des relations entre poésie et chant basque » en rappelant que la poésie écrite peut être à l'origine d'une pièce passée dans le domaine populaire, comme c'est le cas par exemple de la très célèbre chanson Nere etchea edo laboraria, pour laquelle Jean-Baptiste Elissamburu obtint le prix de poésie à Urrugne en 1862 selon Madame de la Villehélio11, la poésie est chantée sur un zortziko préexistant, dont elle donne une version pour piano 1869 23, et elle est déjà très répandue sept ans après son écriture. 23La terminologie pour ce qui ne concerne pas les chants nationaux ou populaires au sens de chants historiques est variée ballade », chansonnette », romance » Garay de Monglave, E., 1833 article Basques », complainte », légende », élégie » Chaho, A., 1845 Ariel, passim, sérénade », nocturne » Sallaberry, J., 1870 passim, ces termes reprenant des catégories de la poésie et de la musique savantes elles-mêmes pouvant être d'inspiration populaire, comme la ballade. Vers une nouvelle esthétique littéraire 24Chants historiques, chansons politiques, légendes poétiques, chants funèbres, romances, chants de Montevideo [c'est-à-dire concernant l'émigration en Amérique du Sud], chansons morales, satires, chansons diverses – pour reprendre par exemple les rubriques définies par Francisque-Michel en 1857 font donc l'objet d'études et de rapprochements à partir des années 1830 est-ce l'article d'E. Garay de Monglave, donnant en 1834 dans le Journal de l'Institut historique le texte du Chant d'Altabiscar, qui lance » véritablement le chant basque » sur la scène intellectuelle ?. 12 On peut en suivre les principale étapes dans la Notice bibliographique sur le folklore basque de J ... 13 Cité par Francisque-Michel 1857 213. Cette idée ne figure pas exactement sous cette forme dans ... 25Des polémiques éclatent au sujet de leur authenticité et de leur ancienneté surtout pour les chants historiques12, ou de leur valeur littéraire, qui est loin d'être une évidence on demandera peut-être si les Basques ne possèdent pas des poésies populaires, comme la plupart des autres nations, quelque petites et peu considérables qu'elles soient. Certainement ils ne sont point dépourvus de chansons, de ballades ni de couplets ; mais ces pièces ne présentent aucun caractère qui mérite le nom de poésie », estime par exemple G. Borrow en 184313. Il rejoint C. Fauriel 1836 525 pour ce qui est des chants modernes [c'est-à-dire ceux qui ne sont pas des chants historiques ?] des Basques, je n'en connais pas qui méritent d'être cités, et j'ai entendu dire la même chose par des Basques lettrés ». A. Mazure, en revanche, trouvait le tour d'imagination mélancolique et narratif du peuple basque ... remarquable » dans les chansons basques » des vallées de Soule et de Baïgorry1839 518. 26Point de vue érudit, étude par des savants », appréciation dans la triple perspective historique, ethnographique et littéraire tel est donc le cadre intellectuel à l'intérieur duquel s'élabore la notion de chant basque » dans la première moitié du xixe siècle. En ce qui concerne ce dernier point, 1'intérêt pour le chant basque » et pour le chant populaire » en général s'inscrit dans un renouvellement non seulement du goût littéraire, mais aussi des catégories et des méthodes employées dans les études littéraires, en particulier en France. La démarche intellectuelle et la carrière de Claude Fauriel les illustrent bien une chaire de littérature moderne étrangère spécialité alors inconnue en France est créée pour lui à la Sorbonne 1830, par laquelle il manifeste son intérêt pour les études comparées, et pour la recherche des origines de la civilisation moderne » dans les cultures jusque là délaissées arabe, provençale, celte, basque, etc. 27L'Antiquité gréco-latine cesse d'être considérée comme la référence et la source uniques, le classicisme n'impose plus sa loi, ce qui suppose et suscite une évolution des canons esthétiques, et conduit à une valorisation des caractéristiques du populaire » limpidité, spontanéité, fécondité, fraîcheur » Parisot et anonyme, 1855 article Fauriel » sont par exemple les qualités reconnues aux Chants populaires de la Grèce moderne que C. Fauriel traduit et publie en 1824, et qui marquent une étape importante, par leur retentissement, dans l'évolution du goût en littérature. 28Ballades anglaises, chants populaires écossais, romances espagnols, chants serbes sont également traduits en français et assez largement diffusés à la même époque. En France, une collecte organisée a du mal à se mettre en place, malgré les efforts de l'Académie celtique, puis de la Société Royale des Antiquaires de France, et du projet Salvandy en 1845 il faut attendre l'enquête Fortoul, dont on verra plus loin les maigres résultats en ce qui concerne le Pays Basque. L'introduction de Francisque-Michel à son étude sur les poésies populaires des Basques » permet cependant de mesurer l'évolution de l'attitude envers la littérature populaire. Il commence en citant Montaigne citation souvent utilisée dans ce contexte, par exemple dans les Instructions d'Ampère la poésie populere et purement naturelle a des naïfvetez et graces par où elle se compare à la principale beauté de la poésie parfaite selon l'art comme il se voit ès villanelles de Gascouigne ... » Francisque-Michel 1857 209 ; puis il rejoint A. Mazure et A. Chaho, en lui trouvant un intérêt pour ainsi dire psychologique » ses productions révèlent les aventures privées d'un peuple, les allures de son caractère, les attitudes de son esprit ce sont des mémoires, ou plutôt des confessions ». Il conclut alors après cela, il n'y a pas à douter que la poésie populaire ne devînt une source féconde et réparatrice pour la poésie d'art » op. cit. 211. Même si les chansons basques » lui paraissent inférieures aux pièces serbes et bretonnes, il y trouve des inspirations heureuses, des élans vraiment poétiques » ibid. 221 . Un vrai chant primitif » 14 Peuple bizarre, qui, jeté, comme un monument antique, entre la France et l'Espagne, entre les Py ... 29En ce qui concerne le Pays Basque, C. Fauriel 1836 353 parle en ces termes du chant cantabre » publié par Humboldt Chant de Lelo il lui apparaît très curieux, ne fût-ce que par la rudesse sauvage de ton et de style qui le caractérise. C'est, dans toute la propriété du terme, un chant de montagnard, un vrai chant primitif, où l'art en est encore aux plus simples inspirations de la nature ». Primitivisme, naturalisme » rousseauiste, enfance de l'art correspondant à une enfance du peuple et de la civilisation, ces idées se rencontrent fréquemment pour caractériser le chant populaire, et particulièrement le chant basque à cause du rôle de la montagne, sur lequel on reviendra plus loin, et de la situation et la spécificité des populations basques, qui forment un peuple singulier, retranché du reste du monde, etc14 ?, connotées positivement ou négativement selon les options intellectuelles et l'origine de celui qui les transcrit. 30Ainsi peut-on lire dans l'Encyclopédie des gens du monde de Walckenaer 1834 article Basques peuple et langage », une condamnation sans appel de ces quelques petites chansons satiriques » dont aucune n'a mérité d'être écrite » chez aucune des branches de la nation basque, soit en Espagne, soit en France, il n'existe de vestige d'une littérature qui soit propre à ce peuple très ignorant », peuple qui a toutes les qualités et tous les défauts attachés à un état social qui participe du sauvage et de l'homme civilisé ». A. Chaho en revanche 1844 Chants basques », après avoir évoqué la chaîne non rompue des traditions primitives », estime nation neuve encore, malgré sa haute antiquité, les Basques sont restés près de la nature, et ils doivent à cet avantage une certaine hardiesse de conception et d'entreprises qui les distingue, et surtout le don de l'invention poétique ». 31Dans l'Encyclopédie des gens du monde Spach, L., 1835 article chants populaires », Louis Spach, après avoir disserté sur le peuple qui chante comme le vent souffle, comme le ruisseau murmure » et passé en revue la situation des différents pays européens dans ce domaine, s'intéresse au cas de la France ; le seul exemple qu'il cite concerne le chant basque la France est peut-être moins riche que d'autres pays en chants primitifs [...]. Cependant, si l'on s'appliquait sérieusement à recueillir dans toutes les provinces ces voix perdues du passé [...] la moisson serait plus riche qu'on ne pense. Les montagnes surtout recèlent de curieuses mélodies, accompagnement de paroles bizarres. Au fond des Pyrénées, le descendant des Basques a conservé de mélancoliques chansons dont il accompagne sa danse ou dont il charme sa solitude ». De telles remarques, concernant aussi la musique, sont rares. Aussi la parution du recueil d'Iztueta fait-elle figure d'exception. Un premier monument national » 32Le recueil publié par Juan Ignacio de Iztueta matelassier de son état, mais aussi auteur d'une histoire de sa province natale à Saint-Sébastien dément à première vue le fait qu'on ne s'intéresse pas encore à l'aspect musical. Guipuzcoaco dantza gogoangarrien condaira edo historia beren sonu zar, eta itz neurtu edo versoa-quin, c'est-à-dire Notice ou histoire des danses les plus mémorables du Guipuzcoa, avec les airs anciens et les paroles mesurées ou vers » 1824, est suivi, deux ans plus tard, d'un autre ouvrage présentant la musique de ces danses Euscaldun ancina ancinaco ta lendabicico etorquien dantza on iritci pozcarri gai-zic gabecoen sonu gogoangarriac beren itz neurtu edo versoaquin, Des anciens Basques et de leur première origine, de leurs danses aimées et sans tache, les airs mémorables avec leurs vers correspondants » contient une cinquantaine de numéros, dont trente danses avec paroles, notées grâce à la collaboration de l'organiste d'Ernani, Manuel de Larrarte, et d'un compositeur basque disciple de Rossini, Pedro Albéniz. 33Mais la lecture de la préface de l'édition de 1826 situe encore le travail d'Iztueta dans une perspective avant tout intellectuelle. Iztueta, en effet, voit dans ce qu'il nomme coleccion de canciones bascongadas ou coleccion de cantos proprios del pais [sic] une contribution à une étude historique de type comparatiste, destinée à mettre au jour les échanges, les anciennes communications entre des peuples très éloignés les uns des autres » Or les historiens s'intéressent essentiellement aux affrontements armés, tout au plus [au récit] de certains attributs caractéristiques du naturel des peuples », et lui Iztueta souhaite que le champ d'étude soit élargi aux modes de vie, aux danses et aux chants – d'où son ouvrage. 34Pour le cas où cet objectif de comparer les traditions musicales des peuples » paraîtrait trop élevé et philosophique », Iztueta se console en pensant avoir fait une œuvre chère au peuple basque en sauvant de l'oubli ces chansons dont sûrement une grande partie compte des siècles d'ancienneté ». Comment faut-il entendre le fait de sauver de l'oubli » ce répertoire ? Etait-il en voie d'extinction ? cela ne ressort pas toujours des autres propos d'Iztueta. Ou faut-il comprendre que le fait d'être publié par l'imprimerie musicale procédé nouveau en Guipuzcoa, et peu répandu en Espagne » va lui permettre de perdurer et de se faire connaître ? La fin de la préface est également un peu sibylline Iztueta demande que son recueil ne soit pas regardé seulement comme un objet de passe-temps, mais comme un véritable monument national qui a et doit avoir plus d'importance que celle qu'il paraît peut-être avoir à première vue » c'est-à-dire ? En tous cas, les chants publiés n'ont pas à ses yeux de valeur artistique prétendre [trouver] dans les chants vulgaires les combinaisons sublimes de l'art, serait une erreur grossière », écrit-il. Cependant, quand ces chants vulgaires présentent certaines qualités, cela montre que les peuples qui en sont l'auteur ont des dispositions pour l'art enchanteur de l'harmonie » – et on comprend qu'Iztueta range les Basques parmi ces peuples-là. La mention qu'il fait ensuite de quelques compositeurs guipuzcoans laisse à penser que c'est une affirmation qui lui tient à cœur. Une musique étrange et déroutante 35G. Borrow 1989 [1845] 265 connaît le recueil d'Iztueta, et voit dans certains de ses airs, exemples assez curieux » de compositions musicales fort anciennes », des marches bruyantes et sauvages, probablement composées dans les temps où les Basques descendaient avec fureur de leurs montagnes pour repousser les Romains ou les Maures. Il semble qu'on entende les pas précipités de la cavalerie, le cliquetis des armes et le sourd roulement des multitudes précipitées du haut des monts comme autant d'avalanches ». Rappelons que le recueil d'Iztueta contient des airs de danse encore largement connus aujourd'hui, et que les oreilles modernes n'y perçoivent pas tout ce que Borrow y entendait... Son appréciation est à rapprocher de la description de la danse contenue dans l'Encyclopédie catholique M., J. de, 1842 article Basques Provinces géographie » musique discordante et sauvage à faire frémir un homme à l'oreille délicate ». 15 Et il est le premier à consacrer, en langue française, un court chapitre à la musique basque, in ... 16 Inconnu des dictionnaires musicaux. S'agit-il d'un parent de Léonard Amé, que Fétis dit avoir ... 36F. Morel 1836 437, rédacteur de La Sentinelle des Pyrénées, note que lors de la fête des Basques à Biarritz, les femmes chantent parfois en langue basque des airs plaintifs et monotones qui ne manquent pas pourtant d'harmonie ». Pour Francisque-Michel 1857 435-437, qui émet peut-être le premier en ce qui concerne spécifiquement le Pays Basque15 ? l'idée qu'on ne peut séparer paroles et musique quand on juge un chant, G. Borrow fait du tort aux chansons basques » comme il les appelle avec ses affirmations selon lui, certaines pièces sont au contraire pleines d'intérêt. Mais le jeune musicien d'avenir » un certain George Amé16 à qui il s'est adressé pour une appréciation compétente est perplexe Dans certains de ces chants, le vague et la bizarrerie sont tels que j'ai cru avoir devant les yeux de véritables énigmes. » 37De tout cela on retiendra que, même si l'on reconnaît aux Basques des aptitudes musicales, les productions populaires dans ce domaine déroutent encore jugées ou appréciées à l'aune de la musique savante, et donc soit inférieures par nature, soit incompréhensibles » selon les critères artistiques » de celle-ci. Pas plus que pour l'appréciation littéraires des poèmes, les chansons basques n'entraînent un jugement largement positif sur le plan musical. L'enthousiasme sans réserve manifesté par G. Olivier apparaît comme une exception d'où vient à ces tribus exilées entre ciel et terre une telle franchise de rythme et d'intonation ? Tout ce que je connais d'airs basques est d'un ton grandiose et décidé » Dictionnaire de la conversation, 1833 article chants populaires ». La médiation instrumentale 17 Quelques années plus tard, une jeune Anglaise, Louisa Stuart Costello, cite et traduit plusieurs c ... 38Comme on vient de le voir, les remarques ou appréciations concernant la musique des pièces qui sont l'objet des travaux érudits sont donc rares et brèves. Plus rare encore le souci exprimé de recueillir la musique, et non plus seulement le texte des chants, comme le fait A. Mazure 1839 520 il faut les [les chants nationaux] recueillir avec les mélodies expressives et variées qui les accompagnent ». Henry Wilkinson, chirurgien de l'armée britannique auteur d'un récit de voyage intitulé Sketches of Scenery in the basque provinces of Spain, with a selection of national music, arranged for piano-forte and guitar Londres, 1838, est quant à lui unique à cette date en ce qui concerne le Pays Basque par sa curiosité intellectuelle, son appréciation de cette musique nationale » et la publication de 32 pages de musique sous l'intitulé selection of Spanish music », plusieurs zorcico, basque air », avec paroles basques ou anglaises et accompagnement instrumental réalisé par M. Webster, de Glasgow, comme on en trouvera trente ans plus tard17. Dans sa préface, il donne ces précisions la musique contenue dans le présent volume comprend des spécimens de la plupart des mélodies nationales d'Espagne, telles qu'elles se manifestent dans les Hotas, Fandangos et Boleros ; mais l'auteur est certain qu'il innovera grandement avec quelques Zorcicos, ou airs d'une accentuation et d'un caractère particuliers, confinés exclusivement dans les provinces d'Alava et Guipuscoa. Il craint que ces dernières très belles mélodies perdent considérablement par leur adaptation anglaise. La langue à laquelle elles ont été jusqu'ici associées est le basque ou bascuense, un dialecte aussi différent du pur castillan que le gallois de l'anglais. Entendu dans une contrée sauvage, au milieu des oeuvres sublimes de la Nature, et jaillissant sans art de groupes d'enfants, ces airs possédaient un charme indescriptible, et produisaient un effet qu'il serait illusoire d'essayer d'imiter dans un salon anglais. Toutefois l'Auteur affirme leur popularité parmi tous les bons musiciens. Comme mélodies elles ont de nombreuses particularités, et elles soutiendront la comparaison avec celles de n'importe quel pays [que ce soit] en beauté ou en originalité ». 39Si c'est le texte qui amène les chercheurs, puis le public lettré, à s'intéresser à ces chansons basques », c'est peut-être par la musique instrumentale que l'on va d'abord prêter attention à leur mélodie, donner à celle-ci une audience plus large et se mettre à l'apprécier. H. Wilkinson donne d'ailleurs un zortzico » dans un arrangement pour flûte et piano ou guitare. La presse nous en apporte aussi des témoignages à la fin du concert, un air basque a été demandé ; quelque fatigué que fût Alard, il s'est joyeusement et résolument remis sur son violon ; et après quelques riches variations, l'air basque est venu, et tous les visages Bayonnais se sont déridés, et les mains ont battu avec plus de retentissement encore » [s. n], La Sentinelle des Pyrénées, 1841 Concert de M. Alard ». Le même scénario se répète à chacune des prestations dans sa ville natale de ce Bayonnais qui est devenu l'un des maîtres de l'école française de violon, et il joue également ce répertoire lors de concerts à Paris. 18 Air basque varié avec introduction pour le violon, avec accompagnement de forte-piano ou deux viol ... 40Cet air basque est-il Donostiako iru damatxo dont François Habeneck qui fut son professeur au Conservatoire de Paris a écrit des variations18 ? Ou plus vraisemblablement le Zorzico [sic], air basque nouveau » qu'il donne lors de son second concert à Bayonne cette année-là [s. n], Le Furet, 1841 [Programme du concert] ? À moins qu'il n'ait déjà à son programme cette réunion d'airs nationaux, enchaînés avec art » dont il est fait mention en 1857 Henry, A. Lettres à un ami ». La Sentinelle des Pyrénées explique en tout cas les raisons de son succès chaque pays a ses airs nationaux donnez-lui la musique la plus savante ; étonnez-le, ravissez-le par toutes les ressources de l'art le plus parfait ; vous aurez son admiration, ses applaudissements, vous l'aurez ému, vous ne l'aurez point touché ; il lui faut l'air connu, l'air appris dès l'enfance, répété et jamais oublié » op. cit.. 19 Comme l'avait fait, bien plus tôt, la danse basque, qui a inspiré plusieurs œuvres instrumentales ... 41Ainsi donc le chant basque » se fraie un chemin sur les scènes de concert, en tant que support et prétexte ? à la virtuosité instrumentale19, dans un genre très pratiqué et apprécié à cette époque la variation sur un thème connu ou donné, auquel la provenance basque ajoute un peu de pittoresque ou de nostalgie sentimentale. On peut penser que la mise en lumière de cet aspect du chant basque a joué un rôle non négligeable dans la reconnaissance de ce chant comme production musicale et non plus seulement littéraire. 42Remarquons que l'emploi du terme air basque », que l'on retrouvera très régulièrement dans la presse bayonnaise lors des prestations de Delphin Alard, y est appliqué à ce que nous nommons aujourd'hui chant populaire basque pendant au moins une trentaine d'années en 1854, P. Lamazou chante Aiñhara, air basque » Moncla, J., 1854 Théâtre de Bayonne » ; en 1860, les frères Lionnet, chansonniers parisiens dont la mère est luzienne, chantent d'une manière charmante » un air basque bien connu, qui ne faisait pas partie du programme » mais qui leur a été demandé c'est Chapela gorria », in Le Courrier de Bayonne, 1860 [sans titre], etc. 20 Il s'agit de Mendian zoinen eder dont il a été question à propos de Garat. 43Ce terme est très couramment employé au xviiie siècle. Il est lié à la définition même de la chanson », telle qu'on peut la trouver par exemple dans l'Encyclopédie ou dans le Dictionnaire de musique de Rousseau, et qui est encore valable au xixe siècle espèce de petit poème lyrique fort court, qui roule ordinairement sur des sujets agréables, auquel on ajoute un air pour être chanté dans les occasions familières » Rousseau, 1977 [1767] 115. Par métonymie, l'air » est devenu la chanson », et c'est sous ce vocable d'air basque » que paraît le premier chant basque dont la musique ait été gravée, si l'on en croit J. Vinson 1884 20, qui situe cette publication vers 1820. Cette date peut être précisée à l'examen de la partition, qui porte une vignette gravée en 1824. Gustave Dugazon fils de la mezzo-soprano Louise Dugazon, compositeur d'opéras-comiques, de ballets et de nombreuses romances, décédé en 1826 est l'auteur de l'arrangement à trois voix ad libitum – sur un texte, sans rapport avec l'original basque mais faisant allusion à l'Adour et aux montagnes, dû au baron de Lamothe-Langon – avec accompagnement de piano ou de harpe, de cet air si connu dans le Labourd » id. Epher zango gorri20. Tous chantent » et certains improvisent 44À cette date cependant, on ne trouve pas de comptes rendus de concerts incluant des airs basques » chantés. Le chant est néanmoins très répandu comme pratique quotidienne au Pays Basque ; Victor Hugo le souligne en 1843 à Pasages, on travaille, on danse et on chante. Quelques uns travaillent, beaucoup dansent, tous chantent » ; un matelot bayonnais chante du matin au soir » sous son balcon, les pêcheurs tirent leurs filets de l'eau en chantant » 1984 [1843] 91, 82, 83. Hugo mentionne le chant à plusieurs reprises, mais ne le décrit jamais, et ne fait aucun commentaire à son sujet. Il ne cherche pas non plus à apprendre des chansons -mais par contre s'essaie à parler basque. 45Jean Haritschelhar, dans son étude consacrée au poète souletin Etchahun 1786-1862, rappelle dans un chapitre Musique et poésie » 1969 379-413 les liens multiples qui les relient en Pays Basque, et attestent de l'importance de la pratique vocale toute poésie populaire est chantée » depuis B. Dechepare au moins si l'on en croit la préface de ses Primitiœ 1545. Très fréquemment, le texte même d'une chanson mentionne le fait qu'il sera chanté, et J. Haritschelhar insiste sur une strophe d'Etchahun définissant l'idéal masculin des jeunes filles de la première moitié du xixe siècle » riche, mais aussi khantari et dantzari, c'est-à-dire bons chanteur et danseur. Quant au poème, il prend en basque le nom de chant » – kantu, kanta ou khantore, selon les dialectes l'inverse de la démarche française qui voit dans la chanson » une poésie populaire ». 46Jean-Baptiste Orpustan, quant à lui, estime que la pratique poétique, probablement intense dans le cadre de l'improvisation ou semi-improvisation chantée » entre 1650 et 1800 1996 101, ne nous est parvenue que de façon marginale et souvent tardive, comme dans le recueil dit de 1798 » conservé au Musée Basque de Bayonne, il contient des chants allant de l'époque de Louis XIV à 1802, généralement anonymes, avec référence à l'air pour chacun et partie notée, dont les textes ont été publiés par Patri Urkizu en 1987. 47Mais revenons à une perspective historique. A. Mazure 1839 518 évoque lui aussi le goût du chant si prononcé dans le Pays Basque », et enchaîne avec les poètes improvisateurs ». Après la danse et la pelote, l'improvisation est en effet la spécificité basque qui commence à être relevée, à partir des années 1830. On peut ainsi en trouver la mention à l'article Basques » de l'Encyclopédie des gens du monde de Walckenaer 1834, l'Encyclopédie catholique M, J. de, 1842, le Dictionnaire de la conversation Garay de Monglave, E., édition de 1873 pas mentionné en 1833, et chez certains auteurs C. Fauriel 1836 525, A. Chaho 1979 [1836] 126, A. Mazure voir plus haut, Francisque-Michel 1857 214, etc. Cette pratique témoigne donc aussi de l'habitude du chant parmi la population, avec laquelle elle est parfois confondue. Or si tout le monde chante, tous n'improvisent pas, et une chanson peut avoir une autre source que l'improvisation. 48Pour A. Chaho cependant, là est bien l'origine du répertoire populaire chanté les chanteurs montagnards » improvisent sur les drames de la vie politique et ceux de la vie intime », se constituant ainsi une gazette toute en chansons », chansons qui après être restées gravées quelque temps dans des mémoires privilégiées, se perdent sans retour au bout d'un petit nombre de générations » Chaho, A., 1844 Chants basques ». Il faut donc intervenir pour les sauver de l'oubli. Comme Iztueta pour la danse, Chaho se montre alors un précurseur dans le domaine du chant basque, puisque c'est le premier qui envisage la publication d'un recueil vingt-cinq ans avant la première publication effective, pour dérober à ce grand naufrage ce qui nous reste encore de nos chants nationaux et de notre mélodie primitive ». Il envisage ce corpus comme un objet de comparaison et un monument où respirera le génie poétique et musical de l'une des plus antiques peuplades de l'Europe » op. cit.. 21 Les cantiques basques connaîtront une publication plus précoce, tant pour les textes depuis Jean ... 49Ce recueil aurait eu pour titre, selon un prospectus paru dans le Tribly [s. n], 1844 [sans titre], Chants basques, Romances, Mélodies, Chants de genre, Chansons de table, Récitatifs, Danses, Mélopées, etc. Ailleurs, A. Chaho annonce la parution des Chants populaires de la Navarre et des provinces basques 1845, n° 50 Poésie cantabre ». Il en publiera à plusieurs reprises des extraits textes seuls dans l'Ariel, sous l'intitulé de poésies cantabres » en 1845. Mais la publication intégrale soixante-dix pièces environ n'a jamais eu lieu. Elle prévoyait de donner les textes, recueillis de longue main et soigneusement épurés », auxquels seraient joints leurs timbres, notés avec l'exactitude que réclame leur simplicité vénérable » Chaho, A., 1844 Chants basques ». Les accompagnements de piano et de guitare sont confiés à des compositeurs de talent et de réputation » ajoute Chaho, sans préciser leurs noms. En fait de parutions, il se contentera d'orthographier les chansons basques publiées par P. Lamazou, qui est le premier à les porter avec efficacité sur la scène musicale, par le concert et par l'édition21. Lamazou, écho fidèle » des bons airs béarnais et basques » 50C'est en effet à un Béarnais, fils d'un tisserand, né à Pau en 1816, qui a été au Conservatoire de Paris l'élève de David Banderalli professeur réputé et futur beau-père du compositeur bayonnais Adrien Barthe que l'on doit la publicité » du chant basque, sur le plan musical. Et c'est le public grand bourgeois de Paris qui le découvre en premier. Pascal Lamazou vit de leçons particulières, de concerts et de prestations privées données dans les salons de la capitale. À côté du répertoire lyrique habituel, il s'est fait une spécialité des chants pyrénéens », notamment lors de son concert annuel, qu'il donne très régulièrement à partir de 1846 et pendant trente ans à la salle Pleyel, au début du printemps. 22 Paul Lacôme d'Estalenx, compositeur et critique musical, né en 1838 au Houga Gers. Il sera égale ... 51 Chants pyrénéens » est le terme employé dans la presse Blanchard, H., 1853 161, par exemple, qui parle également de mélodies béarnaises », d' airs basques » et plus généralement d' airs de son pays », et c'est aussi le titre du recueil que P. Lamazou fait paraître en 1869, comprenant trente-six airs béarnais », douze airs basques » et deux airs des Pyrénées orientales ». Pour la première fois mis à part le recueil de de Iztueta, bien sûr, qui n'aborde les chants que par l'intermédiaire des danses chantées se trouvent publiées conjointement paroles et musique. Ce recueil connaît assez rapidement deux autres éditions 1874 et 1877, qui y joignent une légende préface » de Paul Lacôme22, une gravure de Gustave Doré, une opinion de Théophile Gautier parue dans le Journal Officiel et une lettre de Frédéric Mistral. 52Après Paris, P. Lamazou chante à Bayonne ces bons airs basques et béarnais dont il est né l'écho fidèle, ces fraîches mélodies pyrénéennes dont il est le vivant chalumeau » 1854 Lamazou à Bayonne ». En 1856, on lui demande de venir donner, à la fête d'Urrugne, devant le prince Bonaparte, les airs basques originaux si bien chantés par lui, et que les salons parisiens ont tant de fois applaudis » [s. n], Courrier de Bayonne, 1856 [sans titre]. La consécration parisienne fait-elle entendre d'une autre oreille le répertoire autochtone ? Les critères de jugement ont définitivement changé en tout cas P. Lacôme Légende préface, 1869 loue la fraîcheur exquise, la grâce ingénue, l'originalité piquante des mélodies », accompagnant le charme des poèmes » et leurs couleurs locales très vives et très accentuées ». Le chant pyrénéen », paroles et musique, est reconnu et apprécié. Néanmoins, on peut penser qu'il n'a pas encore atteint une reconnaissance complète sa publication s'adresse, selon Lacôme, aux curieux de toute taille ». Faut-il donc être dans une disposition d'esprit particulière pour s'y intéresser ? 23 Cent numéros paraissent à Saint-Sébastien avant 1878, édités par A. Diaz. Signalons aussi que beau ... 53La publication de P. Lamazou n'est cependant pas la seule, ni même vraiment la première. Dans les années 1860, on voit en effet se multiplier les témoignages d'intérêt pour une collecte des chants basques un organiste de Saint-Sébastien, M. San-Esteban [sic], s'occupe en ce moment de recueillir les airs nationaux des pays basques afin de faire connaître ces airs à la fois originaux et gracieux. Déjà quelques-uns de ces morceaux ont été publiés à Paris », annonce Le Courrier de Bayonne [s. n], 1862 Espagne ». Effectivement, le catalogue de la Bibliothèque Nationale de Paris rassemble un certain nombre de chansons basques parues en feuillets séparés entre 1862 et 1864, sans nom d'auteur, dont les titres se retrouvent dans la Colección de aires vascongados que J. A. Santesteban lancera à Saint-Sébastien sans doute à partir de 186423, mais pas forcément dans la même tonalité ni avec le même accompagnement de piano. D'autre part, on peut lire dans le Dictionnaire universel Larousse [s. n]., 1867 article Basques » à côté de la littérature écrite, qui est si pauvre, les Basques possèdent une autre littérature populaire, consistant en romances, en chansons, en ballades, qui ont été transmises par tradition, et que conserve religieusement la mémoire des chanteurs. Malheureusement, ce côté original de la littérature basque ne nous est que fort imparfaitement connu, parce qu'on n'a pas encore rassemblé ces morceaux épars. Cependant, il en existe un recueil composé par M. de Latena, mais qui est encore inédit ». De même J. Vinson signale-t-il un lot de papiers, dont [il s'est] rendu acquéreur à Bayonne, dans une vente publique » il y a trouvé beaucoup de chansons basques et beaucoup de musique la plupart de ces papiers venaient de [son] ami regretté Alexandre Dihinx, les autres avaient appartenu au brillant, mais dangereux, écrivain basque Augustin Chaho » 1883 XV. 24 Par exemple, Donostiako iru damatxo, dont il est question à plusieurs reprises, devient dans le re ... 54A côté de ces collectages restés confidentiels, les premiers recueils paraissent à la fin du Second Empire, sous la forme habituelle à l'époque notation solfé-gique, texte basque et traduction ou adaptation française24, accompagnement de piano réalisé par un musicien muni du bagage technique nécessaire ou un compositeur – si possible reconnu, de sorte que sa participation parachève le changement d'état du chant populaire harmonisé. On relève par exemple, pour les Cinquante chants pyrénéens, recueillis, chantés et publiés par Pascal Lamazou, 1869 Auber – alors directeur du Conservatoire de Paris, C. Gounod, A. Barthe – Grand Prix de Rome, originaire de Bayonne, F. David, Weckerlin – compositeur et folkloriste, le jeune Massenet, etc. L'accompagnement opère véritablement une transformation du statut de la mélodie populaire, la prenant simple fille des champs et l'introduisant dans les salons, de par l'imprescriptible autorité du bon goût », comme le dit P. Lacôme à propos de Lamazou. Il s'agit d'une sorte d'élévation dans l'échelle sociale, c'est-à-dire dans la hiérarchie des genres, car l'accompagnement relève » Lacôme, rehausse » Gautier ces petites merveilles de grâce et de sentiment » Lacôme, ces mélodies exquises » Gautier. Ainsi parée, pliée aux normes strictes de la musique savante de la notation à l'interprétation, la muse populaire » Lacôme peut donc sortir dans le monde, et ses productions, échappant à l'oubli qui les guette lorsqu'elles restent dans le domaine populaire, peuvent prétendre à la longévité, voire à l'éternité lorsqu'elles ont été fixées pour toujours sous les auspices des plus illustres maîtres » Mistral. La grâce rustique et naïve » des Airs basques 55Publiés à Paris en 1869 également, les Douze airs basques choisis et notés par Mme de la Villehélio – et dotés par ses soins d'un accompagnement de piano – cherchent moins peut-être à se plier aux canons de la musique de salon contemporaine ce que l'auteur Julie Adrienne Carricaburu, dite Hortense, née au château de Chéraute en 1827 et élevée au Collège du Sacré-Cœur valorise et voudrait transmettre, c'est leur grand charme et [leur] frappante originalité ». Est-ce l'influence d'A. Chaho, qui fut son précepteur pendant les vacances ? En tout cas, Madame de la Villehélio s'est montrée plus sensible que P. Lamazou à la façon dont ces airs », auxquels elle se serait intéressé dès 1848-50, lui ont été chantés. Dans d'intéressantes Observations préliminaires », elle signale la présence de quart de tons, et probablement de fractions moindres, qu'il est difficile de préciser » ; l'habitude du chanteur de commencer par une sorte de grupetto intraduisible », sorte de cadence [qui] se rapproche de celle des airs des vieux maîtres des xviie et xviiie siècles Couperin, Rameau, etc. », et de finir par un long point d'orgue - qui lui paraît être le signe de ce que le chanteur habite la montagne et qu'il attend la réponse de l'écho »... Pour ses accompagnements, elle a cherché à reproduire l'effet des instruments traditionnels le tambour à grelots », le flageolet », une sorte de boîte longue » dont la description est celle du ttun-ttun, ne voulant user [...] que des ressources musicales du pays, y ajouter au-delà d'une certaine mesure [lui] semblerait compromettre la grâce rustique et naïve de ces chants ». 56En ce qui concerne les chants eux-mêmes, Madame de la Villehélio les présente comme de vieux airs, dont quelques-uns d'après leur facture remonterait à l'époque des chants grégoriens », de forme simple, échappant à la tonalité moderne en raison de ce que [les Basques] ont toujours vécu en dehors de toute assimilation avec leurs voisins », et elle en profite pour dresser un portrait de ses compatriotes hérité des clichés en cours depuis le début du siècle peuple primitif aussi vieux que le monde », à l'origine mystérieuse, animé de passions extrêmes et non policées et propre à expliquer les caractéristiques musicales qu'elle leur trouve. Il émane de ses propos, rendus très personnels par l'emploi de la première personne du pluriel une manière de nous, les Basques », une certaine volonté de donner à des non Basques des éléments pour mieux appréhender les productions musicales de cette épave de l'Antiquité » – et elle ira jusqu'à leur conseiller des lectures Francisque-Michel, Chaho, le vicomte de Belzunce qui leur feront passer quelques heures charmantes ». C'est le côté impénétrable, mystérieux des Basques qui est mis en avant, après avoir présenté l'intérêt de leurs vieux airs ». 25 Autre Georges Amé, dont nous n'avons pas retrouvé de trace... 57Pas de préface, en revanche, pour l'ouvrage paru en 1870 – et dédié au Pays Basque aimé » – de l'avocat Sallaberry souletin comme Madame de la Villehélio, et de dix ans son cadet, mais quelques observations sur l'orthographe de la langue basque, et en fin de volume, des notes sur les chants, égratignant parfois au passage le travail de P. Lamazou. Alphonse Dotterer, jeune musicien d'avenir25, ancien élève du Conservatoire de Paris », a harmonisé quinze de ces chants. Des instructions peu respectées 58Cette façon de procéder n'est pourtant pas celle qu'ont essayé d'imposer les Instructions pour un Recueil général de poésies populaires de la France auxquelles nous avons déjà fait allusion. Diffusées en 1853 sous l'égide du ministère de l'Instruction publique et des Cultes, elles se proposent de déterminer le véritable caractère des chansons populaires » Cheyronnaud, J., 1997 56 et donnent des instructions quant à leur collecte. On y voit bien le renversement qui s'opère sous le Second Empire, où la musique tend à devenir l'égale de la poésie, sinon à occuper la première place devant le texte qui, jusque là, monopolisait l'attention. La mélodie joue incontestablement un rôle considérable et quelques fois même le rôle principal dans les chants populaires ; il n'est point de chant populaire proprement dit sans mélodie », estime Edmond de Coussemaker lors des travaux préparatoires aux Instructions op. cit 74. 59Celles-ci précisent deux règles, nouvelles par rapport à l'attitude généralement adoptée jusque là, mais incontournables aux yeux du comité rédacteur d'une part, ne pas chercher à débarrasser les mélodies entendues de cette rouille précieuse » que représentent certaines caractéristiques particulières ayant trait à la tonalité et à l'irrégularité du rythme, car ces caractères [...] sont pour elle comme un cachet d'antiquité », et d'autre part, ne pas composer d'accompagnements. Bref, écrivez l'air tel que vous l'entendez chanter, et ne changez rien » ibid. 94-95. Telle n'était pas, on l'a vu, l'attitude des premiers collecteurs basques – Madame de la Villehélio étant sans doute la plus proche des Instructions dans sa démarche sinon dans sa publication. 60Mais quels sont les résultats de l'enquête Fortoul en ce qui concerne le Pays Basque ? Plusieurs informateurs sont mentionnés, Hippolyte Durand à Bayonne et l'abbé Théodore Laran à Larressore, qui ne semblent pas avoir été très efficaces, et trois autres personnages, qui ne portent pas le titre de correspondants » départementaux comme les précédents Eugène Garay de Monglave, à la probité littéraire fort douteuse » J. Vinson 1884 49 qui n'hésite pas à adresser des chants de sa fabrication ou recopiés dans des revues pyrénéennes ou bayonnaises onze au total, d'après J. Vinson 1884 55, l'abbé Fourcade, inspecteur primaire de l'arrondissement de Bayonne, dont aucun chant populaire n'est retenu, et un Souletin inspecteur primaire de l'arrondissement de La Réole Gironde, Jean-Baptiste Archu, qui adresse une douzaine de pièces comme spécimen d'une collection de cent vingt chants populaires du pays basque qu'il a rassemblés » Cheyronnaud, J., 1997 70. 61Dans les Instructions elles-mêmes, deux chants sont donnés en traduction française, selon la règle choisie par le comité des fragments du fameux Chant de Lelo, et une chanson dont la traduction a été dictée à M. de Quatrefages par une vieille femme de Biarritz », intitulée Santa-Clara op. cit. 88-89. Maigre bilan comparé au millier de pièces rassemblées, pour une région qui s'enorgueillit aujourd'hui de son patrimoine vocal... En fait, le temps de la collecte n'est pas encore venu pour le Pays Basque, contrairement à d'autres régions qui auront été explorées bien plus tôt que celui-ci. Rappelons, en dehors même de l'enquête Fortoul, les recherches dont a fait l'objet la Bretagne à partir de la fondation de l'Académie celtique en 1805, et le retentissement de la publication, en 1839, du Barzaz Breiz de Th. Hersart de la Villemarqué. Chants pyrénéens » 26 Notons aussi que, deux ans plus tôt, Georges Bizet publiait un recueil de six mélodies populaire ... 62Revenons aux premières publications concernant le Pays Basque. Ce n'est pas la caractéristique d'être basque ou le rapport avec le Pays Basque qui sont mis en avant par leur titre, mais le lien avec la thématique du pyrénéisme » après les Chants pyrénéens de P. Lamazou, les Douze airs basques de Madame de la Villehélio portent le titre de Souvenirs des Pyrénées26. Dans le même ordre d'idées, Francisque-Michel avait joint à sa courte étude de la musique basque trois airs de danse empruntés à Iztueta dont un avec paroles et une cantilène » qui lui semble représentative des chansons de nos montagnards » 1857 435. Le Pays Basque n'existe » pas encore pour le public bourgeois, alors que la montagne Alpes et Pyrénées, révélée par les Romantiques, est devenue un thème littéraire et pictural, et un lieu de villégiature touristique et thermale. On peut peut-être penser aussi que ces recueils pyrénéens » s'adressent plutôt au public urbain, parisien en premier lieu, et que le rapprochement Pays Basque-Béarn/Pyrénées lui permet de situer géographiquement ces régions ; inversement, Sallaberry fait paraître en 1870 à Bayonne ses Chants populaires du Pays Basque où les Pyrénées ne sont plus mentionnées. C'est donc une situation topographique et une association avec un lieu repéré et connoté qui identifie le chant basque il n'est pas encore porteur d'une image assez forte et précise pour être présenté en tant que tel. 27 Signalons aussi la mazurka de salon » pour piano de Santesteban, compositeur né à Saint-Séb ... 63Peut-être aussi la dénomination de chants pyrénéens » pour les chants populaires basques et béarnais prend-elle la suite des publications de mélodies et pièces instrumentales de musique savante qui ont elles-mêmes exploité le filon pyrénéen à la génération précédente Souvenirs des Pyrénées édités par Philippe Musard, 1841, Souvenir des Pyrénées, op. 13 de D. Alard, 1844, Souvenir des Pyrénées de Désiré Magnus, 1850, Le boléro des Pyrénées ou les souvenirs de la Navarre d'Alfred Roland, Les Pyrénées, souvenirs des montagnes d'Adrien Louis Boïeldieu, 1856, par exemple, voire deux générations plus tôt l'air basque utilisé par G. Dugazon et mentionné plus haut est publié également sous le titre de Souvenirs des Pyrénées [sic]. Le Souvenir est d'ailleurs un genre qui se maintient, s'étendant au Pays Basque découvert » par Napoléon III et sa femme. Il représente encore un cas de pièce instrumentale basée sur des mélodies populaires puisque J. Vinson donne 1884 23, comme premiers arrangements connus de chants basques, un Souvenir de Biarritz, quadrille basque d'Alexandre Artus 1860 où figurent Adios, ene maitea et Chapel goria [sic], et des Souvenirs du Pays Basque pour piano de Claude Déplace [vers 1863], recueil de valses intitulé Lore eskualdun ahurra et contenant une vingtaine de chants basques encore parmi les plus célèbres aujourd'hui27. 28 Publications que l'on peut compléter par le recueil inédit réuni avant 1839 par Gaston Sacaze. 64Le chant basque » est aujourd'hui une notion plus reconnue que le chant béarnais ». Or il est intéressant de noter que la situation était toute autre dans la première moitié du xixe siècle le Béarn connaît avant le Pays Basque la publication de chants nationaux béarnais » Emile Vignancour, 1827 et 1852 ; Xavier Navarrot, 1834 ; Frédéric Rivarès Chansons et airs populaires du Béarn, 184428, sans parler des Noëls béarnais, dont certains sont publiés dès 1756 par Henri d'Andichon. L'Essai sur la musique ancienne et moderne de Jean-Benjamin de Laborde donnait en 1780 des exemples paroles et musique de chansons béar-noises » Laborde, 1780 152-156. Cet intérêt est sans doute apparu grâce au personnage de Cyprien Despourrins né en 1698, poète et auteur de chansons éditées en 1820 Estrèes béarnaises, à qui un monument est élevé en 1840 dans son village natal d'Accous, et à celui du ténor Pierre Jélyotte, célèbre pour avoir chanté à la cour de Versailles des airs béarnais bien avant que Garat ne chante ses romances à Marie-Antoinette, puisqu'il s'adressait à Louis XV. Enfin, rappelons que c'est P. Lamazou qui porte les chants pyrénéens sur la scène de concert, suivant les traces d'un ténor de l'Opéra né à Pau, Lavigne, qui fit beaucoup parler de lui au début de la Restauration » celui-ci chanta avec succès une chanson de Despourrins sur la scène de plusieurs théâtres Bénichou, P., 1970 116. Les recueils béarnais, même s'ils sont du félibrige avant la lettre, et non de la poésie orale » op. cit. 115 sont souvent cités et commentés P. Bénichou parle par exemple d'un article du Globe le 28 avril 1829. 65Pour en terminer avec le pyrénéisme, revenons rapidement sur le terme de montagnard » et précisons deux points tout d'abord, l'association Basques/montagnards est ancienne et très répandue au xixe siècle. Parmi toutes les étymologies fantaisistes circulant au début de ce siècle, l'une d'elles fait même découler le mot basque » de basac-hoc, bascos, peuples sauvages, montagnards [sic] » Garay de Monglave, E., 1833 article Basques ». On considère que l'influence de la montagne est double d'une part, elle protège ou a protégé les Basques des envahisseurs comme des influences extérieures, et d'autre part, elle déteint » et donne ses caractéristiques au chant. Dès 1818, Etienne de Jouy par ailleurs librettiste de Spontini et Rossini formule une appréciation qui fera florès à la fin du siècle les chants des Basques sont langoureux comme dans tous les pays de montagne où le séjour des hommes, dans ces hautes régions terrestres, semble disposer leur âme aux sensations les plus tendres » 1818 152. Même au milieu des collines ou au bord de la mer, les Basques sont donc les montagnards des Pyrénées occidentales » C. Fauriel, comme à Urrugne où, en 1853, la poésie primée aux fêtes basques est chantée par un chœur nombreux de montagnards » [s. n], Le Courrier de Bayonne, 1853 Fêtes d'Urrugne ». 66Ceci nous conduit à une seconde précision, qui concerne le chœur de quarante voix d'hommes organisé en 1832 à Bagnères-de-Bigorre par Alfred Roland, chantant un répertoire composé par leur chef et exaltant sous toutes ses formes le thème de la montagne Mabru, L., [ 48 les fameux Montagnards, qui parcourent l'Europe et le Proche-Orient de 1838 à 1854, ont sans doute contribué eux aussi à cette association Pyrénées/chant populaire par les interprètes, sinon par le répertoire. Ont-ils influencé la pratique chorale en Pays Basque ? Leur passage à Bayonne en 1837 suscite certes une certaine émulation Le Phare de Bayonne parle de nos chanteurs bayonnais [de la Société Philarmonique, placés sous la direction de Masson, un élève d'A. Choron], maintenant engagés avec tant de chances de succès dans la lutte avec les montagnards de Bagnères » Stein, L., 1837 Concert de la Société Philharmonique ». Comme eux, ils terminent leurs prestations par un chant de montagne », La haut sus las mountagnes de Despourrins Y., 1837 Concert de la Société Philarmonique ». Mais par la suite, il est difficile de trouver des signes d'une influence certaine la chorale de la Société Philarmonique disparaît au bout de quelques années, et on ne relève pas par la suite de chœur basque constitué à l'exemple des Montagnards de Bagnères-de-Bigorre. Dans les années 1860, des orphéons dont l'histoire en Pays Basque reste à faire apparaissent dans les villes avec un répertoire de musique savante typique de l'institution orphéonique, et même dans les grosses agglomérations et les villages Saint-Jean-de-Luz, Saint-Palais, Sare par exemple avec un répertoire peut-être plus axé sur le chant basque, mais très mal connu. 67Il semble qu'A. Roland se soit aussi intéressé aux interprètes basques, puisque le double quatuor des huit artistes-basques » un otxote avant la lettre ? donne le 29 septembre 1856, devant LL. MM. l'Empereur et l'Impératrice des Français et de toute la Cour » en villégiature à Biarritz, une audition du Premier recueil des chants favoris de celui-ci si l'on en croit le titre de la publication déposée à la Bibliothèque Nationale. Curieusement, la presse locale ne fait aucune mention d'une pareille prestation à cette date. Chant basque » et goût impérial 68Malgré la vogue du pyrénéisme, on constate que l'usage du terme chant basque » est devenu courant dans la presse bayonnaise des années 1860 ; il ne fait plus référence uniquement aux chants historiques, mais plutôt à ce que nous appelons aujourd'hui chants populaires, et l'aspect musical a été considérablement revalorisé – première étape d'une évolution qui amènera à laisser tomber le texte. L'incompréhension de celui-ci, puisque les chants sont donnés en basque, ne pose apparemment pas de problème. 69C'est ainsi que nous apprenons que Napoléon III et Eugénie de Montijo sont de grands amateurs de chant basque » parce qu'il a été mis à la mode ou du moins est devenu objet d'écoute musicale, grâce à P. Lamazou en particulier, mais aussi parce que Napoléon III tient à encourager une pratique rurale et non séditieuse, par opposition aux pratiques urbaines plus subversives ? Dans le rapport d'H. Fortoul au sujet du Recueil des poésies populaires de la France Cheyronnaud, J., 1997 51, il y est rappelé que le Prince Président est le fondateur d'un gouvernement qui aime à s'appuyer sur la fidélité des souvenirs poétiques du peuple ». 70Lors de ses déplacements et randonnées en Pays Basque, le couple impérial en réclame fréquemment. Ainsi Eugénie, après avoir entendu le chant basque » Donostiaco hirur damacho [sic] interprété par les orphéonistes de Saint-Jean-de-Luz en 1865, le demande à M. Doyambéhère, le curé, qui lui adresse paroles basques, traduction française et musique, rien n'y manquait » – d'après Le Courrier de Bayonne D., 1865 [sans titre]. Ou encore [à Saint-Jean-de-Luz toujours] Sa Majesté a demandé des chants basques, mais l'orphéon étant dissous, il s'est écoulé quelques instants avant qu'on pût réunir les chanteurs qui en faisaient partie. On a cependant réussi à former un chœur qui a été rendu avec beaucoup de goût Ay Madelen et le Caïcoua, chants favoris des provinces basques », [s. n], Le Courrier de Bayonne, 1867, n° 2245 [sans titre]. 71À Sare, le contrebandier Michel Dihursubéhère reçoit l'empereur et ses amis, et organise des prestations à l'intérieur des grottes voisines de Zugarramurdi la grotte est ouverte aux deux extrémités et surmontée d'une voûte d'une longueur considérable. Là, les voyageurs ont invité leurs guides à entonner quelques chants du pays, et tout à coup des voix magnifiques se sont fait entendre avec un admirable ensemble et ont fait retentir de leurs vigoureux et harmonieux accents les échos de ces lieux qui semblaient voués à un éternel silence » [s. n], Le Courrier de Bayonne, 1866 [sans titre]. Prosper Mérimée raconte lui aussi l'expédition dans l'une de ses lettres, précisant que la douzaine d'orphéonistes ont chanté en chœur accompagnés par une espèce de flageolet très aigu, des airs basques d'un caractère très original » Jean-Pierre, H., 1965 422. 72De même, l'année suivante les guides, qui font partie de l'Orphéon de Sare, se sont alors écartés [après avoir servi une collation] et, se réunissant dans l'intérieur de la grotte, ils ont chanté divers airs basques et entr'autres [sic] les compositions couronnées au dernier concours de poésie. Le chant était large et puissant ; la sonorité de ces voix mâles, redoublée par l'écho, produisait un effet saisissant. 73L'Empereur a complimenté les chanteurs et, sur le désir qu'il a daigné manifester de les entendre de nouveau, nos virtuoses montagnards se sont empressé d'accéder à cet auguste vœu » [s. n], Le Courrier de Bayonne, 1867, n° 2246 [sans titre]. On voit donc que l'aspect musical des oeuvres et surtout la façon de chanter sont pris en compte. De plus, ce chant basque est une pratique collective, populaire et masculine alors que l'air basque avec accompagnement de piano était le fait d'un seul exécutant, homme ou femme, à la technique de chant savante. On commence à le percevoir en tant que forme festive privilégiée et caractéristique des Basques. Charles Bordes et les Archives de la Tradition Basque 74Cette évolution dans l'image, la conception et le statut du chant basque », qui s'affirme dans la deuxième décennie de l'Empire, prépare une diffusion plus grand public » à la génération suivante. Un musicien tourangeau, Charles Bordes, a joué un rôle important dans cette diffusion à partir de la fin du siècle. En 1885, il assiste à une conférence de Julien Tiersot sur la chanson populaire, accompagnée d'auditions de pièces révélées pour la première fois en ce jour » Tiersot, J., 1909 21. À l'audition en extase » de Chorinoak kaiolan, ce fut pour lui comme la suggestion d'une musique inconnue, sortie de l'autre monde » id.. En 1889-90, il est envoyé en mission au Pays Basque par le Ministère de l'Instruction publique pour recueillir des chants populaires, et il y passe ensuite tous ses étés, devenant selon J. Tiersot une sorte de Basque d'adoption » id.. 29 Seules 5 chansons seront effectivement éditées, mais Bordes mènera à bien d'autres publications de ... 75Ces chants paraissent à Paris dans le cadre des Archives de la Tradition Basque, qui se définissent comme des documents pour servir à l'histoire du peuple basque » publiés par un groupe d'écrivains et d'artistes » la première parution annoncée est celle des Cent chansons populaires basques, recueillies et notées au cours de sa mission par Charles Bordes29, qui inaugurent une nouvelle étape dans la collecte. Dorénavant, ce sont des compositeurs qui vont sur le terrain et qui font ensuite connaître le fruit de leur recherche, en notation traditionnelle ou en notation carrée, avec ou sans accompagnement musical, avec le texte basque et une traduction éventuelle, mais volontiers accompagné de commentaires ou de conférences explicatives. 30 Démarche qui prend tout son sens si l'on songe à l'action de Bordes en faveur du renouveau du chan ... 76Ainsi la conférence faite dans le cadre du Congrès de la Tradition basque tenu à Saint-Jean-de-Luz en 1897 et publiée deux ans plus tard, avec 54 mélodies notées, est-elle particulièrement importante. Charles Bordes y démontre » l'intérêt musical du chant basque », en l'analysant pour la première fois sur la base de critères musicologiques ; la parenté qu'il lui trouve avec le plain-chant et l'aspect rythmique retiennent son attention le chant basque s'inscrit maintenant dans une histoire musicale30, et non plus seulement dans une histoire littéraire, et des passerelles sont établies avec la musique artistique » Bordes, C, 1899 307, ce qui lui permet de comprendre et donc de savourer le vague et la bizarrerie » qui troublaient tant les George Amé du milieu du siècle. Dans cette optique surgit alors un paradoxe que les collecteurs expriment de façon plus ou moins explicite il faut être savant pour goûter la musique populaire – et le paysan qui chante n'a pas la culture dont peut-être on a besoin pour savoir apprécier la beauté originale d'une mélodie rustique », estime le Père Donostia, musicologue 1923 685... La conférence de Bordes aura son pendant à Bilbao en 1901, avec celle de l'ethnologue, linguiste et compositeur Resurrección Maria de Azkue, intitulée La música popular baskongada et accompagnée de 14 illustrations musicales en attendant celles du Père Donostia, publiées en 1917 avec leurs 31 exemples musicaux. 77Les mélodies recueillies sont intégrées à la composition d'oeuvres de musique savante J. Tiersot y voit, dans le cas de Bordes, la volonté de tirer des idées qu'il préconisait leurs plus multiples conséquences », op. cit. 26 signe que la musique a définitivement conquis la première place devant le texte, et que l'on considère que la quintessence basque » se trouve dans la partie musicale. De plus, la chanson basque apparaît comme très particulière », d'une complète nouveauté » ibid. 22 par rapport aux autres traditions folkloriques cette originalité qu'on lui prête légitime le fait qu'elle commence à être perçue comme spécificité basque et qu'elle serve de support à des compositions musicales, dans tous les genres {Suite basque pour flûte et quatuor à cordes, ou Rapsodie basque pour piano et orchestre de C. Bordes, par exemple, mais en particulier dans l'opéra. Un peuple qui chante » 78Le premier opéra se présentant comme opéra basque » est créé en 1884 à Saint-Sébastien, et fait grand usage de chants bien connus dans cette ville, notamment des zortziko d'Iparraguirre – arrangés par José Antonio Santesteban, l'auteur de la collection d'Aires vascongados commencée en 1862 à laquelle on a fait allusion plus haut. Il apparaît d'ailleurs sur certaines annonces comme ópera de aires vascongados ». Petit à petit, les ouvrages lyriques se mettent à utiliser des chants populaires basques », principe qui fait le succès de Maitena, d'Etienne Decrept et Charles Colin en 1909, où l'on peut reconnaître plusieurs mélodies présentes dans le recueil de Sallaberry. L'année suivante, trois autres opéras de cette veine sont créés à Bilbao et leur succès incite un député à proposer la création d'un prix d'au moins 5000 pesetas pour l'auteur de la meilleure collection d'airs basques, afin que les compositeurs puissent disposer d'un fond plus important. Le projet est accepté, et les résultats du concours connus en 1912 de Azkue propose un ensemble de 1800 pièces inédites, et le Père Donostia plus de 500. 79C'est certainement pour beaucoup la révélation de la richesse du patrimoine basque en ce domaine, que Bordes avait laissé entrevoir – et la preuve matérielle que les Basques sont bien ce qui se dessine depuis un demi siècle un peuple qui chante » titre d'un ouvrage de Jean Ithurriague paru en 1947. Alfredo de Echave, librettiste de plusieurs opéras basques », l'avait exprimé en 1910 l'intuition musicale est un don caractéristique de notre peuple, [peuple] chanteur par excellence », estimait-il au vu du nombre de musiciens professionnels et de l'importance de la musique populaire en Pays Basque. Il parle de celle-ci comme d'un trésor » et du travail d'Azkue comme d'un véritable monument à notre tradition musicale » 1910 3-6. Cette idée est ancienne et avait été reformulée au début du xixe siècle, on l'a vu, mais elle ne se diffuse dans le grand public qu'un siècle plus tard. De plus, les chants historiques ne sont plus du tout la catégorie privilégiée au Pays Basque, la chanson légendaire ou héroïque, la complainte historique est tellement exceptionnelle qu'on peut dire qu'elle ne compte pas », estime par exemple Charles Bordes 1899 309. La nomenclature proposée par R. M. de Azkue comprend des chansons amoureuses, bachiques, des berceuses, danses, complaintes et élégies, des épithalames, des chansons festives ou humoristiques, enfantines, narratives, de métiers, religieuses, des romances, des chants de quête, et quelques pièces épiques ou satiriques qui seront finalement dispersées dans d'autres rubriques Azkue, R. M. de, 1990 [1922] 54. 31 On a prononcé le nom d'Hayet au sujet du ténor dont se serait inspiré Flaubert originaire de Bia ... 80Parallèlement, de plus en plus de Basques deviennent chanteurs lyriques professionnels en particulier des ténors, à la suite de Julián Gayarre, 1844-1890. De ce phénomène, Madame Bovary 1857 offrait déjà une illustration le célèbre Edgar Lagardy, qui tient le rôle d'Edgardo dans la représentation de Lucia di Lammermoor à laquelle Emma Bovary assiste au théâtre de Rouen, a été découvert par une princesse polonaise qui, l'écoutant un soir chanter sur la plage de Biarritz, où il radoubait des chaloupes, en était devenue amoureuse » Flaubert, G., 1964 65031. La Baskonia écrit en 1896 [ 1896 24 d'ici peu de temps, les ténors basques vont monopoliser la scène lyrique ». Mais, en fait, y a-t-il plus de chanteurs basques que béarnais par exemple ? N'est-ce pas un effet de l'association basque/chant qui induit à remarquer la présence certaine des Basques, alors qu'on ne notera pas ou moins la présence certaine des Béarnais ? 81Notons aussi que le développement de l'opéra basque a été rendu possible par les chorales, qui se multiplient à cette époque. Il serait intéressant d'analyser les conséquences de ce double phénomène sur la pratique du chant et sur la façon de chanter en Pays Basque. Leur répertoire comprend également des chants basques harmonisés pour voix seules ou avec accompagnement qui restent, aujourd'hui encore, à la base du répertoire des chœurs dits ou se voulant basques ». Ainsi le corpus recueilli, généralement en milieu rural, se diffuse-t-il en partie pas forcément parmi les mêmes couches de la population sous une autre forme, et passablement modifié – contribuant au passage à fixer les versions des airs qui rencontrent le plus de succès, comme cela sera plus tard le cas avec le disque et le chanteurs ou groupes reprenant des chants populaires. 82Il faudrait aussi étudier le rôle des chorales en particulier par leurs tournées hors du Pays Basque, à partir d'Eresoinka, formé à Sare avec les réfugiés fuyant le franquisme pour la diffusion de la figure du Basque chantant » à l'extérieur du pays. C'est l'un des clichés des années trente, période où l'apparition du tourisme de masse amène à la constitution de stéréotypes régionaux chant collectif, danse et pelote illustrent – définissent – le Pays Basque à l'Exposition Internationale de 1937 à Paris. De même, on pourrait s'interroger sur l'impact, dans les années 50, de chanteurs de musique légère opérettes, comédies musicales, films musicaux, en particulier Luis Mariano, dans la diffusion française d'une certaine image du chant eur, de la musique et du Pays Basque. L'opéra, chant populaire transformé » 83Le théâtre lyrique a apporté cependant au chant basque » une dimension que l'ensemble vocal n'atteint pas ou du moins pas autant. Jusque là, on l'a vu, la simplicité, la rusticité » du chant basque, son origine populaire apparaissaient comme des caractéristiques négatives, l'empêchant d'accéder au statut d'œuvre d'art. Parlant en 1857 des chansons basques », Francisque-Michel, par exemple, craignait que le siècle actuel, habitué aux artifices de notre poésie et à l'éclat de notre musique moderne, ne trouve fades les naïfs accents de la muse des montagnes et les accords sans art de son pipeau rustique » 1857 221. Ces caractéristiques négatives deviennent peu à peu pas seulement au Pays Basque, mais dans toute l'Europe, et tout particulièrement grâce au rayonnement de la Schola Cantorum, fondée par Vincent d'Indy, Alexandre Guilmant et Charles Bordes, où sont formés plusieurs compositeurs basques des qualités recherchées, car on considère qu'elles permettent un renouvellement du langage musical, arrivé dans une impasse. 84Mais la musique populaire » n'est pas perçue pour autant comme égale, dans la hiérarchie des genres, à la musique savante c'est le chant populaire un certain chant populaire même ? transformé par l'art savant qui a un véritable statut musical, et ce d'autant plus que la forme qui l'accueille est valorisée. Or l'opéra est encore, à la fin du xixe et au début du xxe siècle, un genre noble » au vu de sa complexité musicale et de son prestige social. Porter sur la scène lyrique le chant populaire – jugé jusque là fruste et sans intérêt artistique c'est donc lui octroyer une nouvelle valeur. Lorsqu'il se saisit de ce matériau et l'intègre à son ouvre, le compositeur d'opéra accomplit ce qui est considéré comme une façon de le signifier. Cela lui est d'autant plus aisé qu'on estime qu'il y a une continuité entre le chant traditionnel, expression riche, mais primitive et limitée, de la sensibilité populaire, et l'opéra, produit raffiné, complexe et développé, méritant pleinement le nom d'art. Felipe Pedrell, le maître à penser de beaucoup de compositeurs espagnols de cette période, l'a théorisé dans son célèbre ouvrage, traduit en français sous le titre Pour notre musique le drame lyrique national est le lied développé dans les proportions voulues par le drame ; c'est le chant populaire transformé » 1893 36. Une nationalité musicale 85L'utilisation du folklore musical, comme on l'appelle alors couramment, obéit également à l'idée largement répandue, à partir de la fin du xixe siècle, selon laquelle il est la meilleure expression – et/car l'expression directe – des caractères physiques, psychologiques et moraux des populations, voire du pays, dont il émane. La conférence de C. Bordes, intitulée La musique populaire des Basques, commence par quelques considérations qui illustrent ce principe c'est surtout de l'art populaire, art d'intuition et d'originalité, qu'on a pu dire qu'il exprime fidèlement le caractère de la race, qu'il reflète avec clarté et profondeur les traits essentiels du pays où cette race a fixé sa vie. Cette loi, maintes fois vérifiée, s'applique d'une manière frappante à la musique basque. Rien ne fait mieux connaître un Basque que sa chanson. Elle traduit, dans sa langue naïve et charmante, les vives sensations et les fiers sentiments qui composent cet être admirable. Nous y saisissons toute son humeur et toute son âme, ses qualités primesautières et traditionnelles, son ardeur, sa gaieté, son amour de liberté, sa joie de vivre et son mépris de la mort, et surtout sa foi robuste, plus morale que mystique, qui donne au Labourdin tant de noblesse et de sérénité ». Plus loin, il ajoute cette musique n'exprime pas seulement les sentiments et les sensations du Basque, elle a encore une mystérieuse correspondance avec sa vie physique, son travail, son jeu ou sa danse [...]. Et le poète ira plus loin encore il ne pourra entendre quelques-uns de ces thèmes, sans voir le Pays Basque lui-même, l'enivrante nature de ce coin de terre que Loti a su si bien peindre dans son roman de Ramuntcho » Bordes, C, 1899 297-298. 86En conséquence de quoi le chant basque » apparaît comme le plus sûr moyen de conférer une nationalité le terme est pris ici sans lui attribuer forcément une connotation politique à la musique savante qui l'utilise un opéra, une symphonie, seront basques s'ils font usage de thèmes basques ». Une telle idée ne pouvait que rencontrer un accueil favorable auprès des nationalistes on passe bien ici, en revanche, sur un terrain politique dans le premier tiers du xxe siècle, pour qui le chant basque apparaît comme l'illustration de l'essence immuable et éternelle du peuple basque et du pays son emploi sera donc revendiqué pour l'expression et la défense de l'identité euskarienne. Une critique de l'opéra Mendi-Mendiyan lors de sa création à Saint- Sébastien en 1911 l'exprime en un raccourci saisissant Et l'art basque descendit des montagnes » [s. n], Euskalerriaren Alde, 1911 227. 87En un siècle, on a donc fait passer le chant basque » d'un texte poétique, à contenu historique, à une mélodie nationale », expression sonore d'une identité basque. Curieusement, un chant basque » parmi les plus connus rassemble en quelque sorte ces deux aspects le Gernikako arbola de José Maria Iparraguirre, chanté pour la première fois en 1853 dans un café madrilène, rappelle les fors dont bénéficiaient les Basques et devient très rapidement populaire, jouant le rôle d'un véritable hymne national des deux côtés de la frontière. La mélodie n'est pas d'Iparraguirre comme on le croit généralement, mais consiste en une adaptation d'une danse biscayenne entendue probablement en 1836 à Durango Arana Martija, 1982 127. 32 Spécificité basque qui n'en est pas une, puisque Braïloïu ou Bartok ont montré l'existence de mesu ... 88Le personnage d'Iparraguirre lui-même est à la croisée des domaines savant et populaire ce barde » suivant la qualification romantique qu'on lui donne très tôt, auteur de quelques chansons plus remarquable [s] par la vigueur sonore et le dynamisme de [leurs] textes conçus en même temps que l'air pour les chanter que par leurs qualités poétiques » Orpustan, 1996 190, mais vite popularisées, a aussi étudié le chant classique. C'est d'ailleurs avec un récital d'airs d'opéras qu'il se produit à Bayonne en 1846 on est loin de l'image de l'artiste vagabond, guitare en bandoulière, tel que le représente P. Bringas dans un tableau devenu célèbre, et qui, avec ses zortziko32 à cinq temps, incarne un chant basque fort d'une particularité rythmique qu'il considère comme sa marque caractéristique. Ce sont sans doute ses chansons qui, les premières, portent dans leur ensemble texte/musique que l'on ne peut, ici, séparer une expression, voire une revendication de basquitude telle qu'on les trouvera par la suite développées dans la chanson engagée des années 1960. Là commence en effet une autre série d'avatars du chant basque », qui mènent à un rock basque à la fois divers et vivant, constituant l'une des composantes si variées de ce domaine en pleine expansion à l'orée du vingt-et-unième siècle.
Paroles de la chanson Le voyage de Nina Scarlette par Euphonik 16 octobre 2011 je crois que la vie m'a mis une baffe J'ai quitté ma famille mes amis et puis mon taff On m'a dit de faire un choix mais qui l'a vraiment subit L'homme que j'aime ou bien le reste mais c'est lui que j'ai suivi Pas vraiment d'itinéraire dans le calvaire de mes cauchemars Depuis que je mutile mes rêves tristement je me couche tard Laisse-moi te raconter comment tout à commencer Laisse-moi te raconter comment tout à commencer D'où je viens je ne sais plus où je vais je ne sais pas Nos chemins se sépare de quelques pas de quelque part J'ai fais mon sac hier au soir j'y ai rangé tout ce que j'aime Quelques fringues dérisoires à vrai dire c'est tout ce que j'ai De quoi boire de quoi manger mais juste pour les premiers jours Redouter l'unique danger qui me pousse à faire demi-tour Aujourd'hui c'est le grand départ sac à la main on marche au pas On se rejoint tous à la gare on saute dans le premier train qui passe Mais avec zéro en poche on se fait vite interpeller Éjecté en quelques temps la fraude nous fais peiner Nous on accepte les règles du jeu et on avance malgré tout Une course contre le monde où la montre c'est nous On circule de ville en ville tu me diras de quoi on vit? À la frontière du vice je dirais de galères et de fous rires Le temps passe et retrace la route de mes souvenirs Un jardin de gens radin où fleurit quelques sourires On s'arrête deux semaines plus tard pour gagner un peu d'argent Affronter le regard des gens mais nous on se prête au jeu Assis par terre j'attends patiemment quelques euros Mais forcément les passants de mon point-de-vue me regarde de haut Une drôle de vie mais j'assume malgré tout les reproches J'ai pas ma langue dans ma poche on peut pas dire que j'assure Quand ils m'ignorent je les insultes je leur souris quand ils m'approchent À mon insu je me raccroche à tout ce que je n'ai pas reçu Par-dessus tout l'or du monde un peu d'amour n'est pas de refus Un échange pour une seconde où juste un cœur pour refuge La rue c'est comme la jungle c'est dure d'y trouver sa branche Pour l'hiver je n'ai pas pu excusez-moi de faire la manche Aucun penchant pour les études malgré tout j'ai mes diplômes Une paperasse d'incertitude avec mention j'ai pas d'icônes À part la rue ouais la rue elle est belle comme elle est rude Elle est bête comme elle est brute je suis sa reine non pas sa pute Pute chaleur et nonchalante autant dire froid comme la braise Elle pue la pisse et la baise mais putain qu'est-ce qu'elle m’apaise Tristement elle m'appelle Nina Scarlette c'est mon nom À mes côtés j'ai mon chien il me suis partout comme mon ombre Près de moi y a mon copain puis aussi deux trois amis Mais je vous en parlerais plus tard quand l'histoire sera fini On s'est trouvé un endroit de quoi squatter pour les nuits Tu sais c'est pas si mal pas si loin du paradis Aucune folie des grandeurs on fouille toutes les poubelles À côté du Liddle y a les invendus de la veille Alors on fait avec sincèrement on est comblé On invitera les autres ouais on est jamais complet Ce soir on passe à table non je déconne on a pas de table En tout cas laisse nous sourire car de la bouffe y en a un tas Et puis quelques mois plus tard la ville me prend mon chien Elle l'embarque à la fourrière quitte à arracher nos liens Apparemment ils parlent de loi je sais pas trop bah tout ira bien Autant m'arracher le cœur car là je vais devenir dingue Et peu de temps après j'attends qu'il faut payer pour le reprendre J'ai compris que les liens tisser ne servent au final qu'à se pendre Pour certains c'est qu'un clébard mais s'ils ne comprennent aps Pourtant compare à lui c'est souvent l'homme qui jappe Souvent je pense à toi dans les moments douloureux J’espère que tu va bien et que tu finiras heureux Une page de plus à mon histoire les semaines défilent encore En pleine fête de fin d'année on fait parti du décor Ébahi comme une enfant sous les lumières de la ville Les yeux remplis à rabord ouais je me dis que rien ne vaut la vie Trois mois plus tard on file ailleurs on arrive à destination On y cherche un peu d'action sans aucune abnégation On y trouve un lieu d'accueil pour les gens un peu louche Chaque matin c'est la course on se bouscule pour prendre une douche Un petit-déj’ une mise en bouche et on repart comme la veille Arpentant les rues de la ville la liberté m’émerveille Quelques semaines plus tard je trouve un taff pour quelques temps Je commence à parler d'appart' et à replier les tentes En pleine restauration je m'occupe de servir de la bouffe Des plats si raffinés ouais ça met l'eau à la bouche Comme une conne je me fait virer j'ai plus de taff et plus mon chien Puis mon copain aussi il vient tout juste de perdre le sien Alors demain on bouge et on retourne chez sa mère La route fût longue mais on n'y arrive quelques semaines après l'hiver Sa mère une quarantenaire une alcoolique de base Mon copain à cause d'elle c'était retrouvé à la DASS Voilà combien de jour voilà combien de nuit ? Voilà combien de temps que tu es reparti ? Tu m'as dit cette fois c'est le dernier voyage Pour nos cœurs déchirés c'est le dernier naufrage Au printemps tu verras je serrais de retour Le printemps c'est joli pour se parler d'amour Nous irons voir ensemble les jardins refleuris Et déambuleront dans les rues de Paris Dis quand reviendras-tu ? Dis au moins le sais-tu ? Que tout le temps qui passe ne se rattrape guère Que tout le temps perdu ne se rattrape plus Une enfance à la ramasse c'est à qui rencontre la rue Si l'amour rend aveugle pour sa mère il perd la vue Depuis on vit chez elle mais ce n'est qu'une question de temps Elle nous traite comme de la merde, on l'ignore on fait semblant On paye tout de notre poche la bouffe et les factures Tout ce qu'on mendie la journée y passera à coup sûr Mais la fracture est humaine on s'habitue à la merde Nos économies sont comme nous tu vois plutôt maigre Et puis six mois plus tard la rue retourne à la rue On repart de ville en ville et on redouble de ruse On y fait quelques rencontres, des bonnes comme des mauvaises Des hommes et des femmes remplis de fausses promesses Les gens braves et généreux qui nous accueillent quelque temps Ce sont les plus malheureux qui donne le plus bien souvent Ce jour là j'ai rien compris on squattait dans un immeuble Mon copain était parti juste en face du Liddle Un taré me regarde bizarre avec une tête chelou Une sorte de néo-nazi tu sais avec si peu de cheveux Et puis il me propose un deal un plan cul ou un plan drogue Je lui ai dis que c'était pas ma cam et bizarrement moi je rigole Mais le crâne rasé rit jaune pas trop vieux et pas trop jeune Un style un peu morbide et soudain l'ambiance est cheum Et là tout part en couille il m'attrape par les poignets Puis me fracasse dans le hall mais j'arrive à m'échapper Un étrange sentiment je cours mais je reste forte Immaculé de sang. Mon copain direct s'affole Je lui raconte les larmes aux yeux ouais je me sens vraiment stupide Lui il part en pression à toute allure fracasser le type Mais manque de pot en l’occurrence à la main une arme blanche Il tente un coup mais manque de chance une fois pas deux, il le tranche Le corps en bas du hall, au sol comme un chien ivre On part pour les urgences mais on connaît le prix de la ive Quelques heures plus tard ouais après les premiers soins Mon copain me dit vite on se barre en me prenant par la main On a plus rien à manger mon chien me manque je pète un câble L'hystérie vient me ronger et peu à peu m'accapare Nos amis se sont barrés ouais ça fait déjà deux mois Deux ans que je suis partis l'impression de perdre la mémoire Mon copain ne me supporte plus et me traite de fille de pute Hier il est partit en me disant aller à plus [x3] Deux semaines plus tard je décide de rentrer chez mes parents J'ai gardé le contacte par téléphone et durement J'ai oublié de te raconter ah ouais ouais je crois que c'est ça Durant la première semaine je me suis fais voler mon sac Mais au fond j'étais heureuse. Que se passe t-il après? Son nom c'est Nina Scarlette inspiré d'une histoire vraie Voilà combien de jour voilà combien de nuit ? Voilà combien de temps que tu es reparti ? Tu m'as dit cette fois c'est le dernier voyage Pour nos cœurs déchirés c'est le dernier naufrage Au printemps tu verras je serrais de retour Le printemps c'est joli pour se parler d'amour Nous irons voir ensemble les jardins refleuris Et déambuleront dans les rues de Paris Dis quand reviendras-tu ? Dis au moins le sais-tu ? Que tout le temps qui passe ne se rattrape guère Que tout le temps perdu ne se rattrape plus
chanson je fais partie des gens du voyage